3.2- Les Orientations Evolutives de la Gestion des Risques
de l'Environnement
Toute situation, toute activité peut produire un
événement profitable ou dommageable. Le risque est défini
par la probabilité de survenue de cet événement et par
l'ampleur de ses conséquences. Il peut être appliqué
à une personne, une population, des biens, l'environnement ou le milieu
naturel. En 1921, Frank Knight a proposé une distinction qui fait
référence entre le risque et l'incertitude : à un risque
peuvent être assignées des probabilités
mathématiques mais pas à une incertitude. Dans certains domaines,
on ne prend en compte que les conséquences négatives, que les
pertes et pas les gains : on parle alors de risque
aryétique. Le risque est une notion importante
notamment dans les domaines de l'industrie, de l'environnement (risques
industriels, risques majeurs), de la finance, du droit, de la santé, et
bien sûr des assurances. Parallèlement à la prise de
décision, la gestion du risque consiste en l'évaluation et
l'anticipation des risques, ainsi qu'à la mise en place d'un
système de surveillance et de collecte systématique des
données pour déclencher les alertes. La science qui étudie
les risques industriels et naturels est la cindynique, selon la
définition proposée en 1987 (Congrès Sorbonne - Paris). En
2004, dans « Le Risque, cet inconnu », Georges Jousse a
proposé le terme « riscologie » pour l'étude
générale et scientifique des risques quels qu'ils soient (Cf.
Georges Jousse, Traité de riscologie - La science du
risque).
En Novembre 2009, la nouvelle norme internationale ISO 31000
en management des risques fut publiée avant d'être rapidement
adoptée en norme française par l'AFNOR sous NF ISO 31000 /2010.
Cette norme propose des principes et des lignes directrices du management des
risques ainsi que les processus de mise en oeuvre au niveau stratégique
et opérationnel. La norme est structurée en trois parties,
à savoir les principes, le cadre d'organisation et le processus de
management. Les principes répondent à la question pourquoi
fait-on du management des risques. Le processus d'intégration de ces
principes se fait ensuite à deux niveaux : le niveau décisionnel
et le niveau opérationnel. Le cadre d'organisation explique comment
intégrer via le processus itératif de la roue de Deming
(Plan-Do-Check-Act), le management des risques dans la stratégie de
l'organisation (conduite stratégique). Le processus de management
précise comment intégrer le management des risques au niveau
opérationnel de la stratégie de l'organisation (conduite
opérationnelle). Ce processus itératif est bien connu des «
Risk-manager ».
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D'après l'Université Virtuelle de
l'Environnement et du Développement Durable (UVED, 2010), Une
première approche théorique de la notion de risque peut se faire
par l'analyse historique de la prévention et la gestion des risques.
L'histoire ancienne ou récente comporte en effet de nombreuses
catastrophes naturelles (inondations, cyclones, tsunamis) ou accidents
technologiques (marées noires, accident de Bophal, AZF...), et fait
ainsi apparaître la diversité des situations de risques, mais
aussi ses points communs. Le risque est ainsi défini comme étant
le croisement d'un danger (événement redouté), de sa
probabilité d'occurrence (plus simplement : sa fréquence), de sa
gravité (nombre de personnes mises en danger) et de son
acceptabilité par la société. Différentes
méthodes ont été développées pour
caractériser les différents types de risques, permettant ainsi de
mieux les appréhender et de mieux les prévenir.
Cette approche théorique des risques, centrée
sur des accidents ou catastrophes, ne doit pas faire oublier par ailleurs
l'existence de risques diffus. Le risque de maladies ou de problème de
santé humaine suite à l'utilisation des pesticides dans les
systèmes de productions agricoles est un sujet qui devient aujourd'hui
de plus en plus d'actualité. En prenant par ailleurs du recul sur cette
notion de risque, un aspect apparaît comme particulièrement
important : pour pouvoir analyser et prévenir correctement les risques,
il faut disposer de données et des connaissances de bonne qualité
et pouvoir identifier et quantifier les incertitudes qui existent sur les
connaissances scientifiques. Ces différents éclairages
théoriques sur la notion de risque en font donc ressortir la
complexité. Afin de mieux appréhender cette notion sous ses
différents aspects, nous pouvons ainsi regarder plus attentivement les
relations entre la planète et l'homme.
L'UVED (2010), souligne le fait que : la prévention et
la gestion des risques se base d'une part sur des outils de politique publique,
et d'autre part sur des outils de prévision, de cartographie, d'analyse
et de gestion. D'un point de vue juridique, les politiques publiques de gestion
des risques environnementaux font principalement partie du droit de
l'environnement (de la charte de l'environnement à des circulaires
ministérielles). Ces politiques publiques visent principalement à
l'identification et l'évaluation des risques, à la gestion des
risques au sens de la protection civile, et des questions de
responsabilité et d'indemnisation des dommages. Il existe aussi des
outils économiques, en particulier des outils assuranciels qui doivent
être pris en compte dans la gestion économique des dommages. De
manière plus générale, les politiques de
développement durable attachent une part importante à la question
des risques, principalement inspirés par des principes directeurs comme
le principe de
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précaution. Pour compléter ces outils de
politique publique, des outils techniques pour la prévention et la
gestion des risques peuvent être mobilisés. Les systèmes
d'information géographiques, par exemple, sont des outils
particulièrement intéressants pour mettre en oeuvre les
politiques de gestion des risques naturels, souvent basées sur des plans
de prévention et de politiques d'aménagement du territoire.
Cependant, en fonction des cas, la prévention et la
gestion des risques peuvent prendre des formes très différentes.
Quelques exemples sectoriels permettent d'illustrer cela :
? La gestion des milieux côtiers, qui nécessite
la mise en place d'une gouvernance forte entre les acteurs locaux du territoire
sous l'encadrement de l'Etat.
? Les questions de santé environnementale interrogent
à la fois l'écologie, la toxicologie,
l'épidémiologie, la médecine et la sociologie. Elles
approchent la question des risques sous l'angle sanitaire, à
l'échelle d'une vie humaine.
? La maîtrise du climat et l'adaptation climatique
passent quant à elles par des politiques publiques de très long
terme (plusieurs dizaines d'années), ou se mélangeront des enjeux
climatiques, énergétiques, économiques et humains.
Si Mohamed BEN MASSOU (2010), souligne le faite que les
notions de risque et de catastrophe représentent un thème des
plus controversé qui soit. Elles désignent une
réalité bien évidente associée au désordre
et au chaos mettant en cause ce qui est établi dans son ordre normal. Le
rapport du PNUD de 2004 montre que des milliards de personnes dans plus de 100
pays sont périodiquement victimes d'un phénomène de type
catastrophe. Notamment des inondations. Ce même rapport démontre
que le risque et la catastrophe restent inévitables pour
l'humanité. D'où la nécessité pour les pays et les
organisations d'établir un plan efficace et objectif en vue de
maîtriser les crises. La gestion des risques et des catastrophes se base
habituellement sur des considérations assez formelles qui constituent
une référence à la majorité des questionnements.
L'instrumentalisation des connaissances scientifiques, techniques et
pragmatiques à des fins de recherche en matière de crise, permet
de faciliter le passage de l'expertise à la décision. Ainsi, la
gestion des risques et des catastrophes peut se faire selon un modèle en
trois phases : La phase préventive (l'avant-crise), la phase
réactive (pendant la crise) et la phase d'apprentissage
(l'après-crise). L'application de ces trois phases importantes dans la
gestion des risques et catastrophes est également prise en compte dans
le cadre du Projet CAMWATER Phase II à travers son 'étude
d'impact environnemental, son étude de faisabilité
déterminant l'état des lieux et permettant d'avoir une vision
anticipée de
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ces impacts sur l'environnement immédiat et les signes
avant-coureurs des risques environnementaux et des dangers potentiels.
D'après le Deuxième Plan National
Santé-Environnement (PNSE) en République Française, le
thème de santé-environnement définit les « aspects de
la santé humaine et des maladies qui sont déterminées par
l'environnement. Cela se réfère également à la
théorie et à la pratique de contrôle et d'évaluation
dans l'environnement des facteurs qui peuvent potentiellement affecter la
santé ». Si les risques majeurs sont relativement bien
identifiés par les populations comme une menace pour leur vie et leurs
biens, les risques de santé liés à l'environnement sont
souvent moins perceptibles. La thématique santé-environnement a
néanmoins pris beaucoup d'importance au sein de la société
française, et sensibilise aujourd'hui un nombre croissant de citoyens
et, avec eux, les pouvoirs publics. Ces risques, de par leur diversité,
leur nouveauté et le manque de connaissance qui peut les
caractériser, sont difficiles à qualifier, à quantifier et
donc à gérer. Pour de nombreux risques de santé
liés à l'environnement, les connaissances sont encore
parcellaires, incertaines, voire inexistantes. L'apparition des effets
sanitaires de certains produits est parfois différée, rendant
difficile l'identification des liens de cause à effet. L'exemple de
l'amiante, un matériau amplement utilisé dans les BTP jusqu'en
1997, est particulièrement éloquent : en 2006, plus de 6700
personnes souffrant de maladies professionnelles liées à
l'amiante étaient reconnues par la sécurité sociale,
contre un peu moins d'un millier dix ans plus tôt.
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