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Gestion des risques environnementaux dans le projet camwater phase ii à  Douala.

( Télécharger le fichier original )
par Daniel ESSAPO
Université de Douala -  MASTER EN ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE 2014
  

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3- LA REVUE DE LITTERATURE

Cet exercice de documentation nous a ouvert l'esprit et permis à partir des expériences développés au niveau de la communauté internationale et dans certains pays, d'appréhender les problèmes de gestion de l'environnement, la gestion des risques plus particulièrement leurs rapports avec l'adduction d'eau potable. Ainsi, nous passeront tour à tour en revue :

? La vision de la communauté internationale : les questions de gestion environnementale

et l'eau potable comme ressource naturelle

? Les orientations évolutives de la gestion des risques de l'environnement

? Les expériences Euro-Africaines dans la réalisation des projets d'adduction d'eau.

? La démarche Camerounaise dans la mise en oeuvre d'une stratégie Santé-

Environnement pour le Programme de développement des zones urbaines.

? La stratégie de la ville de Douala face à la problématique de la gestion de

l'environnement et l'approvisionnement en eau potable.

3.1- La Vision de la Communauté International : les questions de Gestion

Environnementale et l'Eau Potable comme Resource Naturelle :

L'Union Mondiale pour la Nature IUNC (2000) relève l'importance du volet « environnement et écosystèmes » de la Vision mondiale de l'eau. Le document insiste sur la nécessité de changements fondamentaux dans l'attitude et le comportement des êtres humains envers l'eau douce et les écosystèmes qui en dépendent, si l'on veut arriver à garantir une sécurité environnementale, sociale et économique. La « Vision » présente le cadre théorique des interactions-clés entre les êtres humains et la nature et propose un plan d'action composé de six objectifs principaux allant de la gestion durable des ressources naturelles aux questions

de gestion publique, de la communication et du savoir-faire. Il s'agit ici d'un document
stratégique particulièrement important pour la mise en symbiose des activités humaines en vue du respect et de la conservation de la nature notamment les ressources en eau. La préservation du fleuve Moungo d'où est captée et traitée l'eau potable du projet CAMWATER Phase II devrait donc tenir compte de ses recommandations.

Stephan Rist (Helvetas 2001) estime que: « if this drinking water system fails, then the whole community is a failure ». Son étude relève que si les formes de gestion de nouvelles infrastructures pour l'eau potable, comme par exemple des « comités de l'eau » mis en place par l'aide internationale, ne correspondent pas à la structure de gestion du village, l'infrastructure ne peut pas être durable. L'étude propose un système de gestion adapté au mode de fonctionnement local : des bureaux communaux, représentés par des personnes

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connues et appréciées de la population sont mis en place. Les chefs de cantons associés à la médiation sociale pour la sensibilisation et la résolution des conflits avec la population de Douala dans le cadre du projet CAMWATER Phase II devraient s'inspirer de ces propositions de Stephan Rist. Car même en milieu urbain si les populations ne s'impliquent pas, les infrastructures comme le pont-tuyau de Bonaberi, les différents châteaux d'eau de Nyala, Koumassi ou encore Logbessou ...ne peuvent pas durer.

Guerquin François et al, (Conseil Mondial de l'Eau 2003) : Préparé à l'occasion du 3e Forum Mondial de l'Eau, ce rapport présente l'inventaire des efforts de la communauté internationale pour convertir la « Vision Mondiale de l'Eau » en actions. Il s'appuie sur quelques 3000 actions (disponibles sous forme de base de données sur Internet), conçues pour améliorer la gestion de l'eau au niveau local, régional, national ou international. Ces actions sont issues d'exemples de bonnes pratiques, de projets de recherche appliquée, d'études, de campagnes de sensibilisation, de politiques ou de réformes institutionnelles et législatives. Il s'agit d'un complément au « Rapport Mondial sur la mise en valeur de l'eau dans le monde » et à la « Boîte à outils pour la gestion intégrée des ressources en eau ».

Le Conseil Mondial de l'Eau (CME ,2003) explique qu'en ce qui concerne les problèmes de financement, il s'agit de dépenses lourdes suivant les types d'utilisation de l'eau. Par exemple, la collecte et le traitement des eaux usées, l'irrigation, les eaux industrielles, les eaux domestiques ainsi que les questions connexes de gestion des ressources, de prévention des crues, de sauvegarde de l'environnement etc. S'agissant particulièrement des pays en développement, le CME estime qu'un doublement du volume financier est nécessaire pour atteindre les objectifs du millénaire relatifs à l'eau et l'assainissement. La situation financière serait encore plus difficile pour les pays Africains comme le Cameroun qui était coincé à l'époque par les plans d'ajustement structurel imposés par le FMI et la Banque Mondiale. Le pays ne pouvait entreprendre aucun projet majeur, même dans le domaine vital de l'eau potable.

D'après le document « LA VILLE, ACTEUR DE DEVELOPPEMENT » issue des actes du séminaire international de la Coopération Technique Belge à Bruxelles du 18-19 Décembre 2007 mettant en grandes lignes l'exposé de David Satterthwaite de l'International Institute for Environment and Development (IIED), Royaume-Uni. L'exposant dans ces travaux insiste sur le fait que « La nécessité de se concentrer davantage sur les services de base en milieu urbain est incontestable pour deux raisons. La première est l'ampleur et la rapidité de la croissance de la pauvreté en milieu urbain - en particulier en Afrique et en

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Asie. La seconde raison, directement liée à la première, est l'ampleur et la rapidité du retard engrangé par la fourniture de ces services dans les zones urbaines - notamment la distribution d'eau, l'assainissement, le drainage, les soins de santé et l'existence d'écoles. Bien souvent, la moitié, voire plus, de la population des centres urbains n'a pas accès à ces services ». C'est bien le cas de l'eau potable à Douala qui a motivé la mise en oeuvre du projet CAMWATER Phase II. Il existe donc une cohésion parfaite entre notre étude de cas et l'idée illustrée par David Satterthwaite dans son exposé à Bruxelles dans le cadre des activités de la Coopération Technique Belge (CTB).

Au canada, Le Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu, institution Québécoise met sur pied une politique adoptée le 19 février 2008 par son conseil d'administration. Cette politique est plutard publiée dans un document intitulé Politique relative à l'environnement et au développement durable. Il définit des objectifs fondamentaux dans la mise en oeuvre du respect de l'environnement et l'application du développement durable. Ici on peut souligner: la création des formations et l'animation des activités de sensibilisation à la protection de l'environnement et au développement durable, encourager dans la mesure du possible la concertation et les partenariats avec les organismes municipaux, régionaux et nationaux pour le développement des actions visant la protection de l'environnement. Elle a également initié l'instauration de pratiques de gestion environnementale notamment la réduction de la consommation de l'eau tout en respectant les besoins des utilisateurs et en prévenant la contamination pour en protéger la qualité, améliorer constamment les pratiques de gestion et d'utilisation des matières dangereuses de façon à éliminer ou à contrôler les risques pour la santé humaine et l'environnement. Ces éléments sont pour notre étude une base vitale dans la compréhension de la thématique définie. Car ils démontrent l'enjeu d'une gestion environnementale et son apport pour le développement d'une communauté comme celle du Cégep au Canada et de la ville de Douala au Cameroun.

La Banque Africaine de Développement (BAD) dans sa démarche de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) en 2010 souligne le fait que, le secteur de l'eau est scensé subvenir à des besoins sociaux, environnementaux et économiques. Devant la pénurie croissante de l'eau exacerbée par l'explosion démographique et l'urbanisation, la mauvaise affectation des ressources, la dégradation de l'environnement et la mauvaise gestion des ressources en eau, le Groupe de la Banque et ses pays membres régionaux (PMR) font face à de nouveaux défis qui requièrent une nouvelle approche de la gestion des ressources en eau.

Pour le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) :

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? L'eau doit être considérée comme un bien économique, social et environnemental ;

? les politiques et options guidant la gestion des ressources en eau doivent être

analysées dans un cadre global ; elles visent essentiellement à promouvoir un développement efficace, équitable et durable à travers une gestion intégrée des ressources en eau.

Le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'Environnement

(PNUE) lors de sa douzième session extraordinaire à Nairobi, du 20-22 février 2012 rend compte des progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la politique et stratégie du Programme des Nations Unies pour l'environnement dans le domaine de l'eau pour la période 2007-2012 adoptée par le Conseil d'administration dans sa décision 24/16 A du 9 février 2007. Il fournit des informations sur les activités menées conformément à la politique et stratégie depuis la vingt-cinquième session du Conseil d'administration, et les enseignements tirés de sa mise en oeuvre.

Utilisant la politique et la stratégie dans le domaine de l'eau, le PNUE a mené de nombreuses activités en vue de promouvoir l'adoption de la démarche éco-systémique pour la gestion de l'eau afin d'améliorer la sécurité hydrique et les conditions de vie des êtres humains. Ici nous pouvons noter certains principaux résultats atteints au cours de la période 2009-2011. Ils sont présentés ci-après conformément aux volets de la stratégie : évaluation, gestion et coopération.

En ce qui concerne les objectifs du volet évaluation de la politique et de la stratégie dans le domaine de l'eau, il a été recommandé de : fournir une base de connaissances permettant d'élaborer, de gérer, de suivre et d'évaluer les programmes relatifs aux ressources en eau et d'encourager l'intégration de la gestion durable des ressources en eau dans les politiques et processus de ces développements ; renforcer la sensibilisation et informer les parties prenantes (y compris le public) sur les questions et préoccupations relatives à l'eau comme étant une ressource ; évaluer les menaces, les tendances et les problèmes émergents qui pourront exiger que des mesures soient prises à l'avenir.

En définitive, à travers le PNUE, le PNUD et la BAD, associés aux autres institutions internationales, nous constatons que la communauté internationale affiche une préoccupation constante pour les problèmes de l'eau d'une part et de l'environnement d'autre part. Elle n'a pas encore mis en exergue un plan cadre bien défini en ce qui concerne la gestion du risque environnemental lors de la mise en oeuvre des projets d'adduction d'eau. Elle énonce

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cependant les orientations et laisse les choix politique et stratégique au niveau de la responsabilité de chaque Etat.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus