Section 2 : les modalités de financement des
PME
Les PME sont des acteurs importants dans l'économie en
termes d'innovation et de création d'emplois, elles pourraient
l'être davantage encore si elles parvenaient à trouver les
conditions de leur développement dans de meilleures conditions. Et parmi
ces conditions on trouve le financement ou bien la facilité de procurer
des moyens de financement. Autrement dit, la possibilité
d'accédé aux financements.
A travers cette section, on traite toutes les modalités de
financement possibles pour les PME, qui peut les divisés en trois
catégories :
- Le financement par fonds propres qui
sont le plus souvent, insuffisants pour financer la totalité des
investissements. L'entreprise doit donc recourir à des :
-Sources de financement
externe.
- Les quasi-fonds
propres
- Le financement
externe.
Paragraphe 1 : Le financement par fonds propres
Le financement interne dépend de deux facteurs principaux
:
-L'annuité d'amortissement ;
- La mise en réserve de
bénéfices.
Selon la nature de son activité et le degré
d'amortissement de ses immobilisations industrielles, une entreprise est plus
ou moins apte à dégager rapidement des liquidités,
à condition bien sûr de pouvoir dégager un résultat
d'exploitation suffisant pour couvrir les amortissements. Les entreprises
à haute intensité capitalistique sont généralement
capables de secréter rapidement d'importantes liquidités.
Dans le financement interne on peut distingue entre :
1) L'autofinancement :
L'autofinancement principale source de financement interne est
l'ensemble des ressources générées par l'entreprise, de
façon autonome, il peut provenir de ressources exceptionnelles et
actionnelles lors de la cession d'actif (immobilisation, participation...).
A- Définition d'autofinancement :
L'autofinancement représente la richesse nette
créée par l'entreprise : c'est ce qui reste à l'entreprise
après avoir rémunéré les actionnaires (dividendes).
Ce reste est propre à l'entreprise et représente une ressource
interne qui sert à financer les investissements (renouvellement et
expansion), à couvrir l'accroissement du besoin en fonds de roulement et
à consolider les liquidités.
L'autofinancement est un mode de financement le plus simple pour
l'entreprise semble être d'utiliser ses propres ressources liées
aux profits antérieurs et à l'épargne qui s'en est
dégagée. Comme l'entreprise ne se tourne pas vers
l'extérieur pour financer son investissement, on dit qu'il s'agit d'un
financement interne et plus précisément d'autofinancement.
Rappelons la détermination comptable de la capacité
d'autofinancement (CAF):
Résultat Net+ Dotation d'exploitation + Dotation
financière + Dotation non courante - Reprise d'exploitation - Reprise
financière - Reprise non courante + VNA- Produits de cession
= CAF
Et l'Autofinancement (AF) = CAF - Dividendes
distribués.
B- L'influence de la politique d'amortissement sur la
constitution et l'utilisation de l'autofinancement :
§ Principe :
Les obligations juridiques et fiscales imposent l'enregistrement
d'amortissements, de dépréciations et de provisions en
articulation avec le principe de prudence. Ainsi, le résultat de
l'exercice est diminué de la perte de valeur subie par les
immobilisations du fais de leur utilisation, de la dépréciation
probable des éléments d'actif ainsi que des risques et charges
qui pèsent sur l'entreprise.
§ Analyse :
Dans le cadre d'une approche financière à condition
que la capacité d'autofinancement soit positive. L'enregistrement de ces
charges non décaissées permet de conserver des sommes non
distribuables (car déduites du résultat) pour des investissements
futurs. Par ailleurs, ces charges fiscalement déductibles permettent
également de diminuer le montant de l'imposition (sous réserve
d'un résultat fiscal positif).
Comme les dotations aux amortissements, les dotations aux
dépréciations et aux provisions représentent des charges
non décaissées et représentent des sommes non
distribuables jusqu'a ce que le risque se concrétise ou disparaisse.
C- L'influence de la politique de mise en réserves
sur l'autofinancement :
§ Méthode :
L'autofinancement net déterminé après
répartition des résultats. Est obtenu en soustrayant les
dividendes de la capacité d'autofinancement.
D'un point de vue juridique, les bénéfices
appartiennent aux propriétaires de l'entreprise. Hormis la part revenant
aux salariés au titre de la participation.
Lors de l'assemblée générale ordinaire (AGO)
qui se tient tous les ans pour approuver les comptes et décider de
l'affectation du résultat, les associés ou actionnaires doivent
choisir de répartir les bénéfices selon deux types
d'affectation :
-Le versement de dividendes, qui
correspond à un désir de liquidités immédiates de
la part des associés ou des actionnaires.
- La mise en réserves, qui
correspond à l'espoir d'un développement futur de l'entreprise
engendrant des plus-values des parts sociales ou des actions qu'ils
possèdent.
Leur décision n'est toutefois, pas totalement libre.
Après imputation d'éventuelles pertes
antérieures le résultat de l'exercice fait l'objet de dotation de
réserves obligatoires :
*la réserve légale, à doter
pour 5%u résultat après report à nouveau débiteur.
Jusqu'à ce que le montant au bilan atteigne 10% du capital. Cette
obligation résulte d'un objectif de consolidation des capitaux propres
afin d'augmenter les garanties pour les tiers :
* les réserves statutaires ou,
le plus souvent, de nature contractuelle.
Les réserves légales et statutaires ne pourront
être redistribuées par la suite.
Le bénéfice distribuable est alors
déterminé en prenant en compte l'éventuel report à
nouveau créditeur.
L'alternative est alors :
De distribuer des dividendes constitués :
- D'un intérêt statutaire
qui rémunère à un taux annuel fixe par les statuts les
apports en capital effectivement réalisés sur une durée
prorata temporise ;
- Et éventuellement et un
superdividende, équivalent pour toutes les parts ou actions ;
- De constituer des réserves
facultatives qui pourront éventuellement être redistribuées
par la suite.
§ Analyse :
La politique distribution des dividendes sera foncièrement
différente :
- Selon les relations entre dirigeants
et actionnaires : la situation sera donc différente entre une Sarl
à gérance majoritaire et une société anonyme
faisant un appel public à l'épargne.
- Selon la structure de l'actionnariat
: les attentes d'un petit épargnant pouvant être
différentes de celles d'un actionnaire majoritaire.
D- Les enjeux de l'autofinancement
On retrouve ici les enjeux du partage de la valeur
ajoutée : quelle part dans la valeur ajoutée
destinée aux revenus du capital pour dégager des moyens
financiers propres à l'entreprise ? Donc un partage en faveur de
l'entreprise qui peut être aux dépens des salariés, une
priorité accordée aux investissements aux dépens de la
consommation.
L'autofinancement traduit le fondement de la logique
capitaliste, la manière de dégager un profit et de
l'utiliser. Le profit n'est pas un simple revenu des
propriétaires du capital, il est une arme
financière pour assurer la compétitivité de
l'entreprise à travers ses capacités à investir et en
particulier à introduire l'innovation dans le processus de
production.
Enfin, la fiscalité sur les
bénéfices est aussi un enjeu essentiel et
d'actualité dans la concurrence que se font les entreprises dans le
cadre de la mondialisation et en particulier dans le cadre de l'Union
européenne. L'impôt sur les sociétés est un
prélèvement sur les bénéfices et qui ainsi
réduit plus ou moins les ressources propres à l'entrepris.
E- Avantages et inconvénients de
l'autofinancement
§ Avantage:
- Ne crée pas d'obligation par
rapport à un créancier ce qui n'est pas le cas lorsque
l'entreprise a recours à un emprunt.
- Ne se traduit pas par l'apparition de
charges financières puisqu'il s'agit de ressources produites par
l'entreprise elle-même.
- La capacité d'endettement de
l'entreprise n'est pas diminuée.
§ Inconvénients :
- La priorité donnée
à l'autofinancement peut se traduire par une politique de distribution
de dividende peu importante ce qui risque déplaire aux actionnaires et
de ne pas favoriser la hausse du titre de l'action si celle-ci est cotée
en bourse.
- Les actionnaires attendent un retour
sur investissement important des fonds placés dans l'entreprise, y
compris lorsque ce financement est issu de l'entreprise elle-même.
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