4) Les implications de la théorie de
« Pecking Order »
L'analyse de la structure financière proposée par
Myres et Majluf (1984) suggère que les
modes de financement soient choisis prioritairement en fonction du
critère d'asymétrie d'information. Ils supposent que l'entreprise
préfère se financer en premier lieu par les
bénéfices qu'elle génère et ainsi, éviter
les coûts d'émission Si les fonds internes ne suffisent pas
à financer la croissance, elle fera recours au financement externe en
uti1isant en premier lieu les titres les moins risques c'est à dire les
emprunts de préférence au capitale action. Comme l'ont
suggère Titman et Wessels (1988) nous
estimons que la profitabilité peut être utilisée comme une
approximation de la disponibilité des fonds internes. Donc la
profitabilité ou la rentabilité devrait être positivement
corrélée avec les sources de financement interne et
négativement avec les sources de financement externes.
De plus, la théorie Pecking Order
prédit que l'annonce de l'émission d'actions nouvelles est
perçue par le marché comme un indicateur de cours très
élevé et comme une mauvaise nouvelle. II en résulte une
baisse du cours de l'action. En revanche, le cours de l'action ne sera pas
affecte lors d'une émission de dette sans risque.
Donc selon la POT, l'entreprise émet des actions lorsque
les dirigeants considèrent que l'entreprise est surévaluée
par les investisseurs. De plus la profitabilité qu'une action soit
surévaluée est d `autant plus forte que le ratio
cours-bénéfices est plus élevé. Ce dernier devrait
donc être négativement relié au ratio d'endettement. C'est
le résultat qu'a obtenu Titman (1982).
Dans leur modèle, Myres et
Majluf (1984) considèrent que l'entreprise dont les
besoins de fonds d'investissement sont limites peut accumuler des
réserves suffisantes en réduisant ses dividendes. Lorsque le taux
de croissance est élevé, on devra recourir au financement externe
qui, d'après la POT, se fait en premier lieu par emprunt. Delà on
peut donc prévoir une relation positive entre le taux de croissance et
l'endettement, d'autant plus que la réduction des dividendes est une
décision a laquelle les entreprises se résolvent
difficilement.
Donc la théorie Pecking Order
suggère par ailleurs que les firmes qui possèdent peu
opportunités d'investissement et de cash flow libres (free cash flows)
substantiels auront de faibles ratios d'endettement. En revanche, les firmes
qui possèdent d'importantes opportunités d'investissement et de
faible cash flow d'exploitation auront des ratios d'endettement
élevés.
Précisément, elles préfèrent les
fonds autogérés (rétention des bénéfices) au
financement externe. Si ce dernier devient nécessaire, elles
préfèrent alors la dette à l'émission d'actions
nouvelles. En effet, les coûts d'information associés à
l'émission de la dette sont plus faibles. Les firmes n'auront recours
à l'émission d'actions nouvelles qu'en tout dernier lieu lorsque
la capacité d'endettement de la firme sera épuisée.
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