b. La Provence au XVIIème siècle, une
région prolifique.
Afin de situer au mieux la place de la Provence au sein de la
production artistique du XVIIème, il convient de remonter
quelques siècles auparavant.
D'un point de vue purement géographique, cette
région bénéficie dès l'Antiquité d'une
position stratégique, puisqu'elle constitue le débouché du
sillon rhodanien. Ce terme désigne la voie de communication
située entre le Massif Central d'un côté, et les Alpes et
le Jura de l'autre, qui atteint la méditerranée via le
Rhône. C'est effectivement par ce passage que s'effectuaient les
échanges commerciaux notamment entre les pays du nord et tout le bassin
méditerranéen. En somme, depuis les époques les plus
anciennes, le peuple provençal est en contact continu avec la
Grèce, les pays arabes, mais surtout avec le nord de l'Europe et
l'Italie.
Nous pouvons parler du comté de Provence à
partir du Xème siècle, avec les premières dynasties
comtales95qui, dès 954, se succèdent jusqu'au
rattachement de la région au royaume de France à la fin du
XVème siècle.
Il est nécessaire pour cette étude de rappeler
le cas particulier d'Avignon, et du comtat Venaissin. Ce dernier cesse de faire
partie intégrante de la Provence au début du
XIIIème
95 Rappelons brièvement les faits marquants
de la construction du territoire du Xème au
XVème siècle. La première dynastie comtale est
celle des comtes d'Arles.
Au XIIème siècle, le comté passe
à la maison de Barcelone, avec le mariage en 1112 de Raimon
Bérenger et de Douce de Provence. Le comte de Toulouse, qui n'a pas eu
la Provence, possède alors le comtat du Venaissin. Un traité
entre ce dernier et l'actuel comte de Provence amène à la
définition en 1125 des limites du territoire de la Provence, il se
prolonge du Petit-Rhône (il s'agit d'un des bras du delta du Rhône,
celui qui borde la limite Ouest de l'actuelle Camargue) jusqu'à la ville
de La Turbie, et de la Durance jusqu'à la côte
méditerranée.
Au siècle suivant, en 1246, Charles d'Anjou (frère
du roi de France, Saint-Louis et marié à l'une des filles de
Raimon Bérenger V) devient comte de Provence. Charles II et Robert
d'Anjou lui succèdent. Durant le XIIIème siècle
le territoire de la Provence s'agrandit avec l'annexion du comté de
Forcalquier et le versant italien des Alpes.
32
siècle. Suite à la Guerre des
Albigeois96, à laquelle Raymond VII, comte de Toulouse, prend
part tardivement, il se voit contraint de se subordonner au roi Louis
IX97, et cède, par le Traité de Paris le comtat
Venaissin au Saint-Siège en 122998. Cet état
pontifical est alors géré par des évêques
envoyés de Rome par le pape ; cependant Avignon n'y est pas
rattachée.
Moins d'un siècle plus tard, Avignon qui appartenait au
comte de Provence, Charles II d'Anjou99, est choisie par les papes
pour se mettre à l'abri des conflits qui agitaient l'Église
romaine. Clément V est le premier à s'y installer en 1309,
après un bref séjour à Carpentras dans le comtat
Venaissin, état pontifical. Jean XXII puis Benoît XII lui
succèdent et c'est son troisième successeur, Clément VI,
qui va acheter Avignon à la reine Jeanne100 alors comtesse de
Provence.
Suite à la reine Jeanne, assassinée en 1382,
trois membres de la dynastie d'Anjou101 se succèdent à
la tête du comté de Provence. Lorsque Louis III d'Anjou meurt
c'est son frère cadet qui hérite de la Provence, le
deuxième fils de Louis II d'Anjou et de Yolande d'Aragon, le fameux
René d'Anjou.
Lorsque le roi René hérite de la Provence en
1434 il est déjà duc de Bar et de Lorraine ; il devient ensuite
roi de Naples en 1438102. Il est le premier prince de la maison
d'Anjou à être à la tête d'un territoire si vaste et
varié.
Le roi René est un homme éclairé, sa
présence en Provence, et particulièrement à Aix, permet
à la région de connaître une période glorieuse qui
s'étale sur tout le XVème siècle. Le roi
96 La Guerre des Albigeois (1208-1229) est une
croisade proclamée par l'Église, contre le catharisme, alors
considéré comme une véritable hérésie.
97 Louis IX, ou Saint Louis fut roi de France de 1226
à 1270.
98 Le comtat Venaissin devient donc un état
pontifical et le restera jusqu'à la fin du XVIIIème
siècle.
99 Charles II d'Anjou est le fils de Charles Ier
d'Anjou, frère du roi Louis IX, il fut en outre comte de Provence,
d'Anjou et du Maine, mais surtout roi de Naples, fonction qui lui prit la
plupart de son temps.
100 La reine Jeanne (ou Jeanne 1ère de
Naples) était comtesse de Provence, mais aussi reine de Naples et
princesse d'Achaïe.
101 La reine Jeanne sans descendance avait adopté Louis
1er d'Anjou, frère du roi Charles V, qui devient à sa
mort comte de Provence et roi de Naples. La Provence s'acquiert de père
en fils jusqu'à Louis III d'Anjou.
102 Le roi René perd son royaume de Naples en 1442 au
profit des Aragonais.
33
s'avère être un important mécène,
à la grande curiosité. En effet, il favorise toutes les branches
de l'art, de la littérature et l'enluminure à la musique, mais
surtout la peinture. Sa plus prestigieuse commande est évidemment celle
passée à Nicolas Froment103 pour le Triptyque du
Buisson ardent104, un thème biblique mais qui, là,
révèle une iconographie fine et complexe. La Vierge est ici
représentée au milieu du buisson ; sa présence n'est pas
mentionnée dans le texte biblique puisqu'il s'agit d'un épisode
de l'Ancien Testament, mais pourrait être le fait du culte fervent que
les Carmes vouaient à Marie. Le roi René s'entoure ainsi d'un
grand nombre d'artistes, favorise à sa cour la présence
d'érudits et fait de la ville d'Aix-en-Provence un foyer artistique et
littéraire à part entière. Une institution participa
également à l'impulsion donnée à la ville, il
s'agit de l'université, créée en 1409 par le père
du roi, Louis II d'Anjou. La faculté de théologie et de droit
déjà existante sera agrémentée par le roi
René d'une chair d'anatomie, mais c'est au XVIIème
siècle que cette institution prendra une importance
considérable.
À la fin du XVème siècle, la
succession de la Provence se dispute entre le petit-fils du roi René,
René II de Lorraine, et son neveu Charles V d'Anjou. C'est le roi de
France, Louis XII qui tranche en faveur de Charles V d'Anjou, alors sans
successeur et de santé très fragile. Il mourut l'année
suivante en désignant Louis XI comme héritier de la Provence.
C'est ainsi que cette dernière fut rattachée au royaume de France
en 1482. Le roi accorde à la Provence un parlement dans l'espoir de
garder la confiance de la région. Créé en 1501, le
Parlement d'Aix sera très influent jusqu'à la Révolution
qui le supprimera.
Ces deux institutions aixoises, l'université et le
Parlement, créées à presque un siècle d'intervalle,
permettent à la ville et à la région provençale de
regrouper une aristocratie riche
103 Nicolas Froment, originaire de Picardie, est présent
dès 1465 à Avignon.
104 Le Triptyque du Buisson ardent était destiné
à surmonter l'autel de l'Église des Grands-Carmes à Aix.
C'est une oeuvre à l'iconographie complexe, mais dévote avant
tout. Le roi René avait une culture théologique très vaste
et ce triptyque reflète sans aucun doute sa grande
piété.
34
et une noblesse parlementaire qui, au
XVIIème siècle, se révèlent être
de puissants commanditaires.
La Provence du XVème siècle voit donc
sa population d'artistes proliférer, de par sa situation
géographique qui en fait un carrefour immanquable, mais aussi par la
présence d'artistes locaux.
Nous l'avons vu c'est un territoire de passage, qui se situe
à un point stratégique, aussi, dès la fin du
XIVème siècle, la Provence accueille des flots
successifs d'artistes venant des pays du nord et de l'ensemble du royaume. Le
roi René, sans aucun doute, renforce cette tendance puisque nous lui
savons un goût particulier pour la peinture flamande, qui se revêt,
alors, de coloris plus riche que les oeuvres italiennes.
Avignon, de par les circonstances particulières de son
histoire, bénéficie au XIVème et
XVème siècle, d'un essor de la peinture sans
précédent. La présence de la cour pontificale, au sein de
la ville, amène un nombre important d'artistes italiens pour travailler
à la réalisation de grands décors dignes de son nouveau
statut. Certains d'entre eux ont suivi la cour pontificale, d'autres y furent
appelés par la suite. Notons également la présence de
riches familles italiennes en Avignon105, expatriées pour
échapper aux guerres qui ravageaient leur pays. Nous constatons une
importante présence d'artistes siennois, avec notamment Matteo
Giovannetti106, qui en 1346, devient maître d'oeuvre au palais
des papes. Il est chargé de diriger les équipes travaillant
à la décoration des salles mais il réalise
également des retables. Avignon, au même titre que la Provence,
constitue alors un lieu de passage, où les leçons italiennes se
transmettent vers les pays du nord.
105 De la présence de ces puissantes familles à
Avignon, découle par exemple un changement des statuts municipaux pour y
introduire des conseillers italiens, cf. FRESSYNET, Anne, Le décor
intérieur de la fin du Moyen-âge à la fin du XIXe
siècle à Saint-Trophime d'Arles, mémoire
présenté pour l'obtention du diplôme de l'Ecole du Louvre,
1979, p.5.
106Matteo Giovanneti fut prêtre et chanoine
avant d'être peintre. Étonnamment, sa carrière artistique
n'est attestée qu'à son arrivée à Avignon, en
1343.
35
C'est donc à partir du milieu du
XVème siècle que la production artistique
provençale s'épanouit, encouragée par cette période
d'accalmie politique et, il faut le souligner, par le fait que cette
région fut épargnée par les guerres. Dans ce sens, elle
constitue une réelle terre d'accueil pour les artistes étrangers,
et un cadre privilégié pour ceux qui sont natifs de la
région. À la fin du siècle, les échanges avec
l'Italie tendent à s'intensifier et plus particulièrement avec
les régions du nord, telles que la Ligurie, la Lombardie et le
Piémont. Si la Provence en cette fin de XVème
siècle est un foyer artistique particulièrement vif, cette
tendance change avec le XVIème, celui de la Renaissance
italienne. De telle sorte que le courant d'immigration d'artistes qui animait
et enrichissait tant la Provence, va pratiquement cesser au milieu du
XVIème siècle pour ne reprendre qu'au début du
XVIIème.
De même, depuis le rattachement de la Provence au
royaume de France, le grand centre artistique que constituait Aix devient alors
« simple » capitale provinciale. Il parait alors évident que
les artistes, étrangers à la région, ne pouvaient y
trouver des chantiers ou commandes aussi prestigieux qu'à Paris ou
Fontainebleau par exemple. Les commanditaires, en Provence, sont alors
uniquement représentés par la noblesse parlementaire, la
bourgeoisie locale et l'Église.
La Provence du XVIIème107 est scindée
en trois grands centres urbains : Marseille, la capitale économique ;
Aix-en-Provence, capitale politique avec le Parlement ; et Toulon, capitale
militaire. Loin d'être les seules villes d'importance, la Provence en
compte tout de même quarante, ce sont pourtant elles qui vont donner
l'impulsion aux autres centres urbains. Cependant, le territoire
provençal est alors sensiblement réduit, puisque privé du
comtat de Nice et du Dauphiné108.
107 Voir carte en Annexe 17.
108 Voir carte en Annexe 18.
36
Aix et Avignon sont certainement les deux villes qui disposent
alors du vivier de commanditaires le plus puissant. Ces deux foyers artistiques
conservent donc, au XVIIème, le premier plan et cela
s'explique par leur situation prospère tant au niveau économique
que politique. Elles tendent à se suffire à elles-mêmes
tant la société qui les compose est foncièrement
aristocratique. Elles voient se côtoyer la noblesse parlementaire,
l'Église et de riches bourgeois. Cette clientèle puissante
constitue, pour les artistes, une occasion de vivre de leur talent.
Pour Aix, nous pourrions donner l'exemple du parlementaire
Nicolas-Claude Fabri de Peiresc109, connu pour son côté
humaniste, qui participa à l'émancipation des arts dans sa
région. Il est à l'origine de la venue en Provence en 1609, du
flamand Louis Finson110, qui obtient le statut et les droits de
citoyen de la ville d'Aix. La présence de cet artiste dans la ville
parlementaire marque le renouveau de l'art provençal, ou en tout cas lui
fut bénéfique.
La population des peintres à Aix, que nous savons
très nombreuse grâce aux écrits de Jean Boyer,
révèle le brassage des origines qui s'y trouvent. Nous constatons
la présence massive d'artistes venus en premier lieu des Flandres et de
Hollande, puis de la Champagne et la Lorraine et seulement ensuite de
l'Île-de-France et de la Picardie. Cette position en queue de liste pour
Paris, au sens large, s'explique de plusieurs façons. Bien que l'art des
grands maitres circule abondamment dans le royaume par l'intermédiaire
de la gravure, en ce qui concerne la Provence, l'attraction de la capitale n'y
est pas vraiment révélée. Tout d'abord, il faut souligner
que la région avait ses artistes « phares », reconnus par le
mécénat local comme
109 Nicolas-Claude Fabri (1580-1637) fut membre du Parlement
d'Aix et seigneur de Peiresc. Il correspondait avec plusieurs artistes
étrangers tels que Rubens, mais était aussi friand de sciences et
d'histoire. De sa correspondance avec le grand maître, nous apprenons que
ce dernier avait été choisi en 1628 pour peindre plusieurs toiles
pour l'église du couvent de la Visitation. Cette entreprise ne vit
jamais le jour, aussi nous pouvons penser que les prix de Rubens étaient
bien trop élevés pour les Visitandines. Si bien que les
religieuses, environ trente ans plus tard, firent appel à Reynaud
Levieux dont le prix des réalisations était beaucoup plus
abordable.
110 Aussi appelé Ludovico Finsonius, sa formation se
fit à Rome et à Naples, il mourut à Arles dans des
conditions mystérieuses, par noyade selon la légende, ce qui
aurait nettement participé au succès de ses oeuvres.
37
tout aussi talentueux que pouvaient l'être les artistes
parisiens. Citons Louis Parrocel111 et Pierre Puget112,
mais aussi Reynaud Levieux que nous aborderons plus tard. La présence de
ces talents sur le territoire provençal explique en grande partie
qu'à Aix, Marseille ou Avignon, les commandes auprès d'artistes
de la capital soient quasi nulles.
Cette communauté de peintres à Aix, où
fleurissent plusieurs ateliers, dispose alors d'une notoriété
avérée. Nous pouvons l'expliquer par la présence, au sein
de ces ateliers, de jeunes apprentis venant de tout le territoire
provençal. C'est le cas, également, pour les artistes
eux-mêmes. Loin de se fixer dans une seule et même ville, ils
acceptent des commandes dans d'autres centres urbains ou de villes plus petites
; car n'oublions pas de prendre en compte les nombreuses possessions
territoriales de la noblesse aixoise, dans les diocèses de Cavaillon,
Sisteron, Nîmes ou Gap par exemple. Cela peut expliquer que, parfois, des
commandes soient passées à un artiste renommé dans la
région, mais pour des villes de moindre importance.
Enfin, le voyage en Italie, plus en vigueur que jamais, fait
partie de la formation artistique. En témoigne le recensement d'artistes
tels que l'arlésien Trophime Bigot ou le nîmois Reynaud Levieux,
dans les colonies françaises à Rome113. Plus largement
nous pouvons affirmer que les artistes étrangers présents
à Aix, qu'ils soient de passage ou qu'ils pérennisent leur
séjour, le sont à l'aller ou au retour de leur voyage à
Rome. Car il ne faut pas l'oublier durant la majeure partie du Grand
Siècle sous les règnes d'Henri IV jusqu'à Louis XIV, Rome
reste indéniablement la capitale de la vie artistique.
Ainsi, au XVIIème, Aix et Avignon regroupent
l'essentiel de la vie artistique en Provence. Mais d'autres villes connaissent
aussi un essor certain qu'il convient de souligner.
111 Louis Parrocel est né à Brignoles en 1634, son
maître était son père Barthélemy Parrocel, il
travaille en Provence et s'installe à Avignon en 1666.
112 Pierre Puget que nous savons maintenant très
présent à Marseille et Toulon.
113 Plus particulièrement les colonies françaises
constituées autour de San Lorenzo in Lucina et de Santa Maria del
Popolo.
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Nous pensons tout d'abord à la ville
d'Arles114. Bien qu'il s'agisse d'un centre de moindre importance,
il s'épanouit grâce à l'impact du siège
épiscopal et du chapitre de Saint-Trophime. Le XVIIème
siècle correspond, pour cette ville, à une période
d'embellissement des édifices religieux, insufflée en grande
partie par la Contre-Réforme. Les évêques d'Arles font
alors preuve d'un goût luxueux pour la décoration tant
intérieure qu'extérieure, lors de la construction ou
reconstruction des lieux de culte115. Ce luxe et cette
exubérance posa d'ailleurs quelques problèmes au clergé,
mais le poids de la Contre-Réforme l'emporte, elle encourage le faste,
censé donner cette image d'Église triomphante aux fidèles.
Le milieu artistique en est donc stimulé. Cependant peu
d'étrangers à la région se sont installés à
Arles, et il est certain que l'attrait des villes voisines était bien
présent chez les apprentis arlésiens. Les artistes locaux et
étrangers déjà présents se partagent, pour la
plupart ,le travail entre Saint-Trophime et les autres églises de la
ville. Le premier quart du siècle correspond aussi à la venue de
Louis Finson à Arles, appelé par un personnage éminent de
la ville, Gaspard du Laurens116, pour travailler à
Saint-Trophime. Il y réalise notamment le Martyre de saint
Étienne et l'Adoration des
mages117.
Dans la deuxième partie du siècle, Marseille et
Toulon gagnent en importance. Cela peut s'expliquer par leur expansion, due
à leur situation de villes côtières. Les chantiers se
multiplient, civiques ou religieux. Comme dans les autres villes de la
Provence, les artistes locaux y sont représentés, tels que Pierre
et François Puget évidemment, mais aussi Jean-Baptiste de la Rose
ou le moins connu Jean-Baptiste de Faudran118. Mais Marseille, par
son
114 Au XVIIème siècle, Arles dépendait
économiquement d'Avignon et politiquement d'Aix.
115 D'après l'étude d'Anne Fressynet, « la
moitié des édifices religieux furent créés ou
reconstruits au XVIIème siècle », FRESSYNET, Anne, Le
décor intérieur de la fin du Moyen-âge à la fin du
XIXe siècle à Saint-Trophime d'Arles, mémoire
présenté pour l'obtention du diplôme de l'Ecole du Louvre,
1979, p.8.
116 Gaspard du Laurens arlésien de naissance, fut
archevêque d'Arles de 1603 jusqu'à sa mort en 1630.
117 Les deux oeuvres toujours conservées au sein de la
cathédrale Sainte-Trophime sont datées de 1614.
118 Si le lieu de sa formation demeure inconnu, nous savons qu'il
a aussi été avocat à partir de 1625, par contre il
effectua le traditionnel voyage à Rome. Nous le retrouvons parmi les
membres de l'Académie de Saint-Luc entre 1635 et 1639. Sa principale
influence semble directement venir de Nicolas Poussin, d'ailleurs son
départ de Rome pour retourner à Marseille en 1640, se trouve
être la même année où Poussin se rendit à
Paris.
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économie florissante, est aussi une ville d'accueil
idéale pour les artistes français et étrangers,
provençaux ou venant du comtat Venaissin. De plus c'est une ville qui
entretient de nombreux échanges avec les autres centres urbains de la
Provence, et les artistes marseillais ont sans aucun doute eux aussi la
possibilité de travailler dans les villes et villages de la
région.
Parmi cette production picturale riche et variée,
l'Assomption est particulièrement représentée en Provence.
Avant d'analyser les nombreuses oeuvres attribuées consacrées
à ce thème, et afin de mieux cerner les circonstances de cette
émulation autour du personnage de la Vierge, il convient de signaler
l'importance de sa présence dans la région. C'est en effet, nous
l'avons vu, le résultat d'une longue tradition, picturale et
littéraire, qui se révèle ancrée chez les
provençaux.
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