Accès au financement par les micros, petites et moyennes entreprises à Goma.( Télécharger le fichier original )par Wassy Tshikama Musorongi Université de Goma - Licence 2014 |
Section 2. L'OFFRE DE FINANCEMENT : Les dispositions des banques et Institutions de Micro Finance§0. SurvolMalgré l'essor de l'activité bancaire au cours des trois dernières années, le secteur financier de la RDC demeure assez embryonnaire. Il est principalement composé de 18 banques commerciales (contre 11 seulement en 2008) qui, toutefois, offrent une gamme limitée d'instruments financiers. Les actifs du secteur bancaire ne s'élevaient qu'à 2,6 milliards USD en début 2011 (3,6 milliards en 2013 selon le FMI) et seul 1% de la population (2% en 2011 selon le FMI) avait accès aux services bancaires contre 6% en moyenne en Afrique centrale41(*) et 5% en Afrique Subsaharienne, ces chiffres étant en expansion rapide du fait de la bancarisation des fonctionnaires, de l'expansion du réseau d'agences bancaires dans les villes à l'intérieur du pays et de l'introduction de services bancaires dématérialisés. Dans ce contexte, l'accès au financement reste donc difficile, en particulier pour les MPME. Le renouvellement et l'expansion de l'appareil de production ne peuvent donc être assurés de manière satisfaisante dans ces conditions. Les institutions de micro finance se développent assez rapidement42(*). Le secteur financier est composé de trois types principaux d'acteurs : les coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC), les institutions de micro finance et les banques commerciales. On remarque également l'émergence des Mobil banking, tenue par les sociétés de télécommunication [Orange-Monnaie, Tigo-Cash, M-Pesa, Airtel-Money] et qui connaissent un essor considérable tellement qu'ils arrivent en de moment de non confiance des épargnants envers les banques commerciales étrangères et locales mais aussi par ses possibilités d'atteindre les milieux les plus reculés du pays. Aujourd'hui, le secteur bancaire congolais est caractérisé par un nombre réduit de banques mais en augmentation. Indépendamment des grandes banques de réseau telles Ecobank ou les banques nigérianes, les 5 dernières années ont connu une émergence significative d'acteurs du secteur de la micro finance avec l'arrivée de ProCredit, Finca, et plus récemment d'Advans Banque Congo, retrouvant la confiance des petits épargnants, mais souvent encore restreinte aux villes de Kinshasa et de Lubumbashi. L'offre de crédit demeure donc très limitée et l'accès aux services financiers reste difficile pour les Très Petites Entreprises (TPE) et les Petites et Moyennes Entreprises (PME). Pourtant, la micro-finance est le secteur le plus dynamique de l'économie congolaise. Ce secteur qui comptait 100 000 clients en 2007, en avait plus d'un million en 2013, dont 38% de femmes43(*). Cependant, le paysage bancaire de la République Démocratique du Congo n'est pas tout à fait florissant malgré les nombreuses opportunités à la suite de la faillite successive des banques congolaises. Telles la Nouvelle Banque de Kinshasa, la Banque Privée du Congo ou encore de plusieurs autres coopératives financières et Institutions de Micro finance à caractère bancaire ou non bancaire. L'analyse actuelle a pu démontrer en quelque sorte la faiblesse visible de la Banque Centrale du Congo dans son rôle de : · Garantir la stabilité monétaire et financière dans le pays · Contrôler la monnaie et le crédit dans l'économie ; · Assurer les relations financières avec l'étranger ; · Assurer le rôle du caissier de l'Etat ; · Conseiller le gouvernement en matière économique, financière et monétaire. Seules les banques d'origine étrangère (souvent succursales aux grandes banques internationales) ont pu s'enraciner dans certaines villes de la République Démocratique du Congo, avec une préférence dans la Capitale du Pays (Kinshasa) et la ville minière de Lubumbashi ou encore dans la capitale de la riche province du Nord-Kivu [Goma]. On peut citer l'exemple de la Rawbank, la Bank Of Africa, FiBank, Standard Bank etc. Seul problème : la classe moyenne semblait jusqu'il y a peu n'avoir placé que trop peu de confiance à l'égard de ces banques et ce, jusqu'à la déception des banques commerciales congolaises qui ont déçu par leur faillite et dont les victimes n'ont été indemnisées qu'en partie. Dans ce contexte d'internationalisation de l'économie, on ne peut se douter de la difficulté de la Banque Centrale du Congo à contrôler ces multinationales, si l'on sait qu'elles peuvent à tout moment peser sur l'économie au point de pouvoir, influencer les décisions souveraines de la Banque Centrale du Congo. Dans son rapport sur l'état de lieu de l'économie congolaise en Mars 2007, la Fédération des Entreprises Congolaises avait relevé 13 contraintes majeures auxquelles se butaient le secteur bancaire en général en République Démocratique du Congo44(*). Sur la liste figuraient : 1- Taux de pénétration bancaire très faible avec moins de 0,5 % de la population bancarisée ; 2- Taille bilancielle du système bancaire inférieure à 10 % du PIB : 3- Concentration des guichets bancaires dans les grandes villes ; essentiellement Kinshasa et Lubumbashi45(*) ; 4- Financement de l'économie inférieure à 5 % du PIB contre 30 % en moyenne en Afrique Centrale ; 5- Trop grande limitation des possibilités de crédit à un client (25 % des fonds propres) provisions sur créances douteuses non déductibles de l'assiette fiscale ; 6- Inexistence d'instruments de valorisation des fonds propres des banques ; 7- Sous-capitalisation du secteur financier et insuffisance des ressources à long terme ; 8- Banques agissant comme agents de l'Etat en matière de perception de l'impôt et de saisies judiciaires ; 9- Taux de dollarisation de l'économie à plus de 70 % des transactions ; absence de billets de banques en CDF à valeur faciale élevée ; 10- Emergence anarchique d'intermédiaires financiers non bancaires ; 11- Réglementation de change trop contraignante et contraire aux pratiques du commerce international ; 12- Insécurité juridique et judicaire notamment sur les droits de propriétés ; 13- Tarification Banque Centrale excessive ; faible diversité d'institutions de financement Sectoriel. * 41 Données trouvées entre 2012 et 2013. * 42 Banque Africaine de Développement (2013), Document de stratégie pays 2013-2017, Département régional centre, p5-6 * 43 KFW Bankengruppe - Département de la communication (Juin 2011), Les difficultés des institutions congolaises pour accorder du crédit en République Démocratique du Congo, p * 44 Fédération des Entreprises du Congo (Mars 2007), Etat de lieu de l'économie congolaise - Problèmes et pistes de solutions pour la relance économique en République Démocratique du Congo, p41-43. * 45 Actuellement (Depuis 2013), il est à noter que Goma s'est ajoutée parmi les villes privilégiées par les banques. |
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