Accès au financement par les micros, petites et moyennes entreprises à Goma.( Télécharger le fichier original )par Wassy Tshikama Musorongi Université de Goma - Licence 2014 |
§1. Les obstacles auxquels sont confrontés les IF dans le ciblage des MPMELes directeurs et les cadres supérieurs des IF relèvent que leur financement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises [MPME] fait face aux obstacles suivants46(*) : · « Le manque d'information sur les activités des PME » ; · « La réticence des PME à rembourser un prêt » ; · « La gestion et situation financière opaque des PME » ; · « La demande de prêts des PME est disproportionnelle à leur activité » ; · « Les PME trompent à dessein » ; · « L'absence d'une culture financière » ; · « Les PME gardent trop d'argent en espèce, ne mettent pas leur argent à la banque »; · « L'absence de documents financiers audités » ; · « Une comptabilité non fiable » ; · « Les PME ont une demande très diversifiée » ; · « Le profil des PME ne convainc pas notre banque » ; · « Systèmes informatiques. Notre logiciel ne fonctionne pas. » Le manque d'information a été l'obstacle principal identifié par les IF. Les problèmes d'information se posent à trois niveaux différents : o Avant d'attribuer un prêt : la banque n'a pas d'informations fiables sur la solvabilité de la MPME. o Une fois que le prêt est attribué : la banque ne sait pas exactement comment les MPME utiliseront l'argent. o Une fois que les MPME sont en mesure de réaliser des retours sur investissement : la banque ne peut pas évaluer le bénéfice. Brève explication des directeurs des banques et IMF [Entretien dirigé par KFW] Certains directeurs expliquent que les MPME « trompent à dessein », parce qu'elles pensent qu'elles n'obtiendront pas de crédit si elles disent la vérité aux IF. « Mais c'est parce qu'elles ne me disent pas tout qu'elles n'obtiennent pas de crédit! Je suis très clair à ce sujet: quelqu'un qui me trompe une fois, me trompera une seconde fois. » Par la même occasion, il reconnaît que certains entrepreneurs « trompent » parce qu'ils estiment que les banques ne sont pas discrètes: « C'est notre faute. Parfois, il y a un manque de professionnalisme. Un entrepreneur peut redouter que l'agent de crédit dévoile ses secrets d'affaires à son concurrent. » L'absence « d'une culture financière » fait référence à la pratique de certaines MPME de contracter plusieurs crédits auprès de différentes IF sans réfléchir à la rentabilité et la pérennité des activités à laquelle l'argent est investi. Un directeur explique: « Le raisonnement des entrepreneurs est le suivant: « Je dispose d'USD 20 000 alors je vais investir. » Mais c'est absurde! Puis il dit: « mon camion a consommé tout mon argent! » Ils ne comprennent pas qu'il doit réinvestir ses bénéfices pour l'entretien des camions, avant d'investir son argent ailleurs. »47(*) * 46 Opinions collectées par le KFW - Attaché à l'ambassade d'Allemagne en RDC et publiées dans « Les difficultés des institutions financières d'accorder du crédit e la RDC, Juin 2011, p13 * 47 Témoignages collectés par KFW auprès des directeurs des banques et IMF à Kinshasa en 2011. |
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