VIII. ORIENTATION MÉTHODOLOGIQUE
Pour répondre à notre problématique, la
démarche scientifique nous a imposé une approche
méthodologique rigoureuse basée sur l'analyse et la critique des
sources comme le souligne Léon Halkin :
L'histoire est inséparable de l'historien qui
enchaîne les causes et les effets. Il n'existe pas de
réalité historique toute faite avant la science qu'il
conviendrait simplement de reproduire avec fidélité, car
l'histoire c'est aussi un jugement (...). L'historien doit donc se soumettre
à la critique
27 M. Beaud, L'art de la thèse, Paris,
La Découverte, 1985, p.38.
11
historique qui est le fil d'Ariane qui le guide à travers
la masse confuse des faits transmis par les documents28.
Cet extrait de Léon Halkin met en relief l'importance
de la multiplicité des sources dans la production historienne. Dans
cette optique, nos sources écrites comprennent : quelques notes
d'archives des Archives Nationales de Yaoundé et ceux de l'Église
Évangélique du Cameroun, des ouvrages généraux et
spécialisés, des articles, des thèses, des
mémoires, des journaux, des revues, etc.
Toutefois, les centres de documentation n'ont pas pu
répondre à toutes nos sollicitations. C'est pourquoi les sources
orales sont mises à contribution. En effet, comme le souligne
Théophile Obenga, la tradition orale vient souvent valablement
compléter l'histoire là où les écrits sont
inexistants ou muets29. C'est dans cette logique que nous avons
complété les sources écrites avec les enquêtes
orales menées sur le terrain.
Les techniques de l'information et de la communication nous
ont également été d'une grande utilité. Elles nous
ont permis de consulter les documents importants pour ce travail.
IX- DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Un travail de cette envergure ne peut se faire sans
difficultés. À propos d'écueils, ils sont
multiformes. Nous avons eu affaire au problème d'instabilité des
documents qui traitent vraiment de notre thème. Aux Archives Nationales,
nous avons noté une grande absence de documentation propre à
l'Église Évangélique du Cameroun.
Plus compliqué, a été
l'indisponibilité des archives de l'Église
Évangélique du Cameroun. En effet le service abritant ces
archives est fermé depuis pratiquement quatre ans, faute d'archiviste.
Ce qui ne nous a pas facilité la tâche. Nous avons
été obligé, de souvent forcer la main à certains
responsables et nous référer à certains ouvriers et autres
cadres de l'Église pour entrer en possession des documents utiles dans
le cadre de ce travail. Nous pensons ici aux archives personnelles des pasteurs
Michel Ngapet, Isaac Kamta.
À l'Université Protestante d'Afrique Centrale de
Yaoundé (U.P.A.C.), nous avons eu un ensemble de documents sur le
christianisme, sur le protestantisme. Mais ceux en rapport direct avec notre
thème étaient très limités. De même n'avons
pas pu retrouver une bonne
28 L. Halkin, Initiation à la critique
historique, Paris, L'Harmattan, 1980, p. 12.
29T. Obenga, "Sources et techniques de l'histoire
africaine. Aperçu général", J. Ki-Zerbo (dir.),
Histoire Générale de l'Afrique, UNESCO, T1,
1980, p. 108.
12
partie des parutions de certains journaux à l'instar de
la "Semaine Camerounaise", le Journal des Missions
Évangéliques la revue Flambeaux, et autres
rapports.
En ce qui concerne l'enquête sur le terrain, nous avons
également rencontré d'énormes difficultés. La
première concerne l'indisponibilité des informateurs. Ici, nous
avons fait état de ce que, plusieurs ouvriers, laïcs et
fidèles de l'É.É.C. n'ont pas grande connaissance ou ne
s'intéressent pas du tout au volet des relations internationales de
cette Église. De ce fait, les personnes approchées ayant
véritablement des informations à propos ont été
moins nombreuses. D'autres par contre avaient des connaissances approximatives.
Nous avons tout de même fait face au à la méfiance de
certains informateurs qui hésitaient ou même évitaient de
nous apporter certains éclairages compte tenu, selon eux du domaine
très réservé de cet aspect de la vie de
l'Église.
|