CONCLUSION GÉNÉRALE
Le thème étudié a porté sur :
« L'Église Évangélique du Cameroun
(É.É.C) et la coopération internationale (1957-2007)
». Il était question pour nous de montrer l'action de
l'Église Évangélique du Cameroun sur la scène
internationale, durant les cinquante années de son autonomie, ainsi que
l'impact de la coopération internationale la marche de cette
Église.
Il en ressort que, l'engagement de l'É.É.C. dans
les relations internationales s'est manifesté de deux manières :
sur l'axe multilatérale et sur l'axe bilatérale. Les relations
multilatérales de se sont exprimées au sein des organisations
inter-ecclésiastiques internationales et continentales. De ce fait,
l'É.É.C. est membre à part entière du Conseil
OEcuménique des Églises, organisme crée en 1948 et auquel
elle a adhéré en 1959 à l'issue d'une longue
période d'échanges épistolaires entre le pasteur Jean
Kotto, son Secrétaire Général d'alors, et le Dr. W. A.
Visser't Hooft, Secrétaire Général du C.O.É. de
cette époque. L'É.É.C. y a pleinement été
active et y a joué le rôle propre à tout membre d'une telle
organisation. En outre, l'É.É.C. est membre initiateur de la
C.É.V.A.A. Il y a lieu de relever sa contribution à
l'avènement de cette Communauté, à travers le pasteur Jean
Kotto, véritable artisan des relations internationales de
l'É.É.C. En fait, en 1964, il lança un vibrant appel au
sujet de la dissolution de la Société des Missions
Évangéliques de Paris, créée en 1822, et son
remplacement par une Action Apostolique Commune (A.A.C.) aux Africains,
Océaniens et Européens. Cet appel connut un vibrant
retentissement. Avec la création de la C.É.V.A.A. le 30 octobre
1971. L'É.É.C. a évolué au sein de cette
Communauté à travers sa participation aux assises et autres
rencontres, les responsabilités assumées par ces fidèles
et membres. Sur ce point, le fait le plus exaltant de l'É.É.C.
dans les relations internationales, est l'élection du pasteur Charles
Emmanuel Njiké, Président Général de
l'É.É.C. de 1992 à 1999, en qualité de
Président de la C.É.V.A.A., en 1992. Cette élection eu un
grand écho médiatique, puisque c'est pour la première fois
que, depuis sa création, un Noir accède à un tel poste de
responsabilité au sein de cette organisation. La vie de
l'É.É.C. dans cette Communauté fut remarquable. Bien plus,
l'É.É.C. est un adhérent de la Mission
Évangélique Unie (M.É.U.), pendant allemand de la
C.É.V.A.A. Cette association, mise sur pied en 1971 et dont le
siège se trouve à Wuppertal en République
Fédérale d'Allemagne, regroupe plusieurs Églises
d'Afrique, d'Asie et d'Allemagne autour du programme « Unis en
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Mission ». Son but est de permettre aux Églises
partenaires de « croître ensemble ». Depuis son adhésion
en 1975, l'É.É.C. y est effectivement présente. Elle est
un membre actif à travers son engagement et le rôle
déterminant qu'elle y joue. Sur la sphère continentale,
l'É.É.C. est membre constituant de la Conférence des
Églises de Toute l'Afrique (C.É.T.A.), créée en
1963. Dans cette organisation, l'É.É.C. a fait valoir son esprit
oecuménique avec les Églises chrétiennes d'Afrique. Membre
de première heure de la C.É.T.A., l'É.É.C participe
à son bon fonctionnement.
En ce qui concerne les relations bilatérales de
l'É.É.C., il s'agit des relations directes que cette
Église a eues avec les communautés chrétiennes
installées en Europe, notamment en Allemagne et en Hollande. En
Allemagne, l'É.É.C coopère avec l'Église
Évangélique de Westphalie, avec qui elle a des échanges
très fructueux. La création de la treizième région
synodale de l'É.É.C qui regroupe les régions du Grand-Nord
du Cameroun est une retombée palpable de cette collaboration. Cette
région est aujourd'hui jumelée à la région de Soest
en Allemagne. Un autre partenaire Allemand de l'É.É.C est la
Mission de Brême avec qui elle collabore dans le cadre de la Mission
Allemande aux Marins, à travers le Foyer du Marin basé à
Douala. L'Evangelical Zentrastelle Für Entwiecklungshilfe ou
association protestante de coopération pour le développement,
organisation non gouvernementale, fondée en Allemagne en 1960 n'est pas
en reste. Cette O.N.G. qui soutient les activités de
développement menées par des Églises et associations
ecclésiastiques, est un vieux partenaire de l'É.É.C. Elle
a participé au financement de plusieurs oeuvres dans
l'É.É.C. Du côté de la Hollande, le partenaire
privilégié a été l'Église
Réformée des Pays-Bas. Avec ce partenaire, l'É.É.C.
a véritablement grandi en maturité et ses oeuvres sont visibles.
Pratiquement, tous les domaines (spirituel, formation, social, etc.) ont
été touchés. De surcroît, la relation de
l'É.É.C avec cette Église, bien qu'ayant été
affectée par une crise, mais sans rupture, fut un détonateur au
ministère pastoral des femmes à l'É.É.C., avec Mme
Jansens Mechteld, première femme pasteur d'origine hollandaise à
exercer à l'É.É.C.
La coopération internationale qu'a entretenue
l'É.É.C. de 1957 à 2007 a connu néanmoins quelques
difficultés. L'É.É.C. s'y est heurtée à
plusieurs problèmes d'ordre structurel notamment le non respect du
cahier de charges, la mauvaise gestion des projets, le manque de communication
et de réflexion, etc.
Cependant, pour une meilleure visibilité de sa
coopération internationale, l'É.É.C. gagnerait à
mettre en place une bonne organisation des relations avec ses partenaires
internationaux. Elle devrait également favoriser l'ouverture de ses
ouvriers, de ses laïcs bref
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de ses fidèles, à ses échanges
internationaux de sorte qu''ils en soient imprégnés et les vivent
effectivement. Car, le constat est clair, cet axe de la vie de cette
Église reste encore du domaine réservé de certains cadres,
sinon du bureau de l'Église. Il est donc question pour
l'É.É.C. de :
- dynamiser et élargir son cadre de partenariat
à travers une offensive diplomatique et une présence plus
importante au sein des organisations oecuméniques internationales,
continentales, et autres organisations de développement ;
- définir le cadre de coopération avec les
différents partenaires en établissant des accords cadre de
partenariat ;
- renforcer les relations directes Sud-Sud ;
- se faire connaître au monde à travers une
présence internet et améliorer son système de
communication en direction de l'extérieur.
Bref, comme le recommande le pasteur Isaac Batome Henga,
Président Général de l'Église
Évangélique du Cameroun, l'É.É.C. doit, à
l'extérieur :
Redynamiser et élargir le partenariat avec toutes les
Église s et organisations susceptibles de renforcer son
témoignage évangélique et l'aider à atteindre ses
objectifs missionnaires à travers une offensive
évangélique et une présence de plus en plus importante de
notre Église au sein des organisations d'Église
s294.
294 I. Batomen, Discours de clôture des activités
marquant les 50 ans d'autonomie de l'É.É.C., 13 mai 2007, Douala,
in L'Appel n° 29, juillet-décembre 2007, p. 37.
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