B- Les problèmes liés au fonctionnement des
relations
Plusieurs événements désagréables
ont rendu la coopération difficile entre l'É.É.C. et ses
partenaires. Des tensions entre les missionnaires, notamment hollandais et les
ouvriers locaux ont souvent éclaté au grand jour. Ceci a souvent
été causé par des différences de traitement
matériel, notamment en ce qui concerne les moyens de déplacements
dont bénéficiaient ces étrangers. Cette situation
favorisait le complexe des ouvriers locaux qui se voyaient plus
lésés au détriment des envoyés étrangers.
Le manque de communication, notamment la langue est aussi
à relever. En effet, les véritables partenaires extérieurs
de l'É.É.C. ne sont pas d'expression française. Ce qui
bloque les échanges entre les deux parties. Ce problème s'est
répercuté avec les Allemands de l'Église
Évangélique de Westphalie et les Hollandais de l'E.R.P.B. En
effet, le personnel de l'É.É.C. pouvant se mettre en partie au
service de l'Église hollandaise, est insuffisant. S'il est facile et
possible pour un Hollandais ou un Allemand d'apprendre le Français et
venir travailler à l'É.É.C., l'inverse n'est pas
facilement acceptable pour les européens. Pour eux, il
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n'est pas facile pour un Camerounais d'apprendre le
Néerlandais ou l'Allemand et de se mettre au service des Églises
des pays du Nord, non francophones. De même, du côté des
hollandais, ce problème de langue avait été
soulevé. Mme Den Tex, Vice-Présidente du Conseil des Missions de
l'Église Réformée des Pays-Bas, expliquait
déjà ceci :
C'est une question dont on a déjà parlé
il y a plusieurs années ; il y a sept ans, nous l'avons
évoquée. Encore maintenant, nous en avons parlé de la
possibilité que par exemple, des pasteurs camerounais viendraient chez
nous quelques temps pour parler, faire connaître les problèmes du
Cameroun, des Églises du Cameroun, parler aux chrétiens de notre
Église. Certainement, il y a cette possibilité292.
La possibilité dont parle Mme Den Tex consiste en une
bonne organisation des relations entre les différents partenaires.
L'É.É.C. devrait mettre l'accent sur un renforcement des
capacités des ouvriers et laïcs sur ses a relations
extérieures pour une plus grande efficacité de sa diplomatie.
Bien plus, selon le pasteur Priso Moungolè, les
Églises d'Afrique en général et l'É.É.C. en
particulier ont pris en main les clés de l'évangélisation.
Le moment est venu pour les missionnaires d'ouvrir leurs portes à
l'évangélisation venant de l'Afrique, compte tenu de la crise
spirituelle dont font face les sociétés occidentales de nos
jours293.
En fin de compte, il y a lieu de relever que le bilan de
l'É.É.C. dans les relations internationales est mitigé.
Aux retombées multiples, surtout matérielles qui en sont
découlées, sont se jointes plusieurs difficultés dues
à des incompréhensions et à une mauvaise structuration de
ses relations avec ses partenaires.
292 L'Appel n°1, p.6.
293 Entretien avec Richard Priso Moungolè, 62 ans,
Pasteur, Yaoundé, 27 mai 2015.
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