E- Les problèmes des relations entre
l'É.É.C. et l'É.R.P.B
Le partenariat entre l'É.É.C. et l'Église
néerlandaise se déroule dans le sens classique les relations
Nord-Sud. Ces relations sont à sens unique car, on constate une
intervention unilatérale du partenaire européen vers le
partenaire africain qu'est l'É.É.C. Cela traduit par l'envoi des
missionnaires hollandais à l'É.É.C., et l'inverse n'est
pas possible.
De ce fait, une résolution du Synode
Général de Bafoussam en 1979, recommande une organisation de
l'échange réciproque du personnel des deux Église s.
Cependant, comme avec l'Église Évangélique de Westphalie.
Cette coopération s'est heurtée au handicap majeur de la
communication, notamment la langue. Le personnel de l'É.É.C.
pouvant se mettre en partie au service de l'Église hollandaise,
insuffisant à l'É.É.C, est évoqué. En effet,
s'il est facile et possible pour un Hollandais d'apprendre le Français
et venir travailler à l'É.É.C., l'inverse est très
difficile. Il n'est pas facile pour un Camerounais d'apprendre le
Néerlandais et de se mettre au service de l'Église
Réformée des Pays-Bas. De même, du côté des
hollandais, on soulève ce même problème de langue. C'est le
cas de Mme Den Tex, Vice-Présidente du Conseil des Missions qui explique
ceci :
C'est une question dont on a déjà parlé
il y a plusieurs années ; il y a sept ans, nous l'avons
évoquée. Encore maintenant, nous en avons parlé de la
possibilité que par exemple, des pasteurs camerounais viendraient chez
nous quelques temps pour parler, faire connaître les problèmes du
Cameroun, des Église s du Cameroun, parler aux chrétiens de notre
Église . Certainement, il y a cette possibilité267.
Pour Mme Den Tex, la mission à double sens est possible.
Elle signale aussi un autre aspect de celle-ci :
En ce moment, un autre aspect que nous avons entrevu, c'est
qu'on essaie d'avoir des visites réciproques non seulement des personnes
au niveau du bureau, mais des pasteurs régionaux, des membres de
l'Église de part et d'autre ; non seulement des Pays-Bas au Cameroun,
mais aussi du Cameroun aux Pays-Bas268.
Ici, Mme Den Tex parle évoqua seulement les
envoyés de courts séjours. Qu'en est-il des envoyés
Camerounais de longs séjours ? Pour le pasteur Pier Magre, cela est
difficile parce que l'Église Réformée des Pays-Bas n'a pas
une commission des ministères qui place les pasteurs. Ce sont les
paroisses elles-mêmes qui font appel à un pasteur et qui discutent
avec lui de son travail. L'Église centrale n'a pas beaucoup de
possibilité d'intervenir. La paroisse est en quelque sorte souveraine.
Bref, des envoyés camerounais en Hollande pour des courts
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séjours, celle optique était possible, mais pour
des longs séjours de plusieurs années, elle était
difficile.
Comme on peut le constater, depuis son accession à
l'autonomie, l'Église Évangélique du Cameroun
coopère sur la scène internationale, notamment en Europe. Dans ce
continent, elle entretient des relations bilatérales directes avec des
Églises et autres Organisations Non Gouvernementales à
caractère ecclésiastique, installées surtout en Allemagne
et aux Pays-Bas. Cette coopération bilatérale de
l'É.É.C. se déroule de manière sereine et dans le
respect mutuel des différents partenaires, malgré quelques petits
incompréhensions recensées de part et d'autres.
Ainsi, la coopération internationale de
l'É.É.C. depuis 1957 s'est faite sous deux axes : la
coopération multilatérale au sein des organisations
ecclésiastiques internationales ; et la coopération
bilatérale, effectuée de manière directe avec ses
partenaires d'Europe. Dès lors, quelle évaluation peut-on faire
de cette ouverture de l'Église Évangélique du Cameroun au
monde ?
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