1.4) Une grande importance accordée au goût
des aliments
Le goût est un des principaux facteurs
déterminants des préférences et choix alimentaires
(DREWNOWSKI A., 2004, p.4). Chez les adolescents, le plaisir gustatif tient une
place prépondérante et en matière d'éducation
alimentaire, il est important pour les jeunes que l'on reconnaisse leur droit
au plaisir alimentaire10. Ils privilégient la
découverte de nouvelles saveurs et de nouveaux mets et ils accordent un
attachement particulier aux saveurs gustatives ancrées dès
l'enfance (plats de grand-mère par exemple). Bien qu'ils ne soient pas
insensibles aux messages nutritionnels, ils font la balance entre les facteurs
santé et leurs préférences sensorielles qui guident leur
choix alimentaire.
A la différence de nos autres sens, le goût
nécessite de la part du mangeur un jugement de valeur et une
réaction. Pour faire la différence entre le bon et le mauvais,
entre ce qu'il peut avaler ou recracher, il mobilise sa fonction gustative et
distingue l'agréable du désagréable.
1.5) Une diversité alimentaire importante
Le colloque international de l'OCHA « Alimentations
adolescentes, penser la diversité »11, tenu en 2010,
à étudié les diversités alimentaires chez les
adolescents. L'état des lieux dressé, il en ressort « qu'une
majorité d'adolescents mangent des fruits, des légumes et des
produits laitiers tous les jours ». Le restaurant scolaire offre un large
choix aux jeunes et le déjeuner et le dîner se
complémentent. Les adolescents privilégient les crudités
le midi plutôt que le soir. Ils consomment
9 MONCE THIBAUD, L'alimentation des jeunes adultes,
Mémoire de master 1 55AA, Toulouse : Université de Toulouse -
Jean Jaurès/ISTHIA, 2015
10 OCHA, Dossier d'information complet du Colloque
"Alimentations Adolescentes" du 12 et 13 Octobre 2009, 2009, p.12
11 OCHA, Colloque international Programme
alimentations adolescentes, « Penser la diversité », Compte
rendu, 2010
30
cependant autant de légumes cuits au déjeuner,
qu'au dîner. Les filles ont tendance à consommer les fruits
plutôt à midi et les laitages sont préférés
au dîner. Par ailleurs, les choix alimentaires des adolescents sont aussi
guidés par la saisonnalité.
1.6) Une intervention de savoir-faire transmis par
l'expérience
Le savoir-faire culinaire les adolescents s'articule autour de
trois leviers : l'imitation de la mère, les essais-erreurs et la lecture
de recettes. L'héritage maternel est valorisé mais les jeunes
pensent toujours qu'on ne leur révèle pas tous les « secrets
de fabrication », car ils ont du mal à retrouver exactement le
même goût que maman dans leur préparation. En revanche ils
valorisent surtout leur créativité bien qu'elle puisse se
traduire sous forme d'essais-erreurs et la lecture de recettes qui les
inspirent (GARABUAU-MOUSSAOUI Isabelle, 2001).
Toutefois, ils entretiennent un rapport complexe avec le monde
culinaire, entre rejet et volonté d'apprendre. Ils doivent s'inscrire
comme un groupe autonome et la cuisine peut contribuer à la construction
de leur identité (GARABUAU-MOUSSAOUI, 2001). Ils innovent et apportent
leurs propres modifications aux recettes de maman.
Mais d'autre part, justement, ils affectionnent
particulièrement les bons petits plats de leur mère ou
grand-mère, qui leur rappellent leur enfance et portent un fort
attachement au traditionnel repas de famille. C'est l'occasion pour les
adolescents de se sentir quelque part encore enfant. BOURDIEU (1979)
évoque une « nostalgie du monde natal ». Par ailleurs les
repas de fêtes permettent de perpétuer les traditions
culinaires12.
12 OCHA, Colloque international Programme
alimentations adolescentes, « Penser la diversité », Compte
rendu, Leçon, Marie-Pierre JULIEN, 2010, p.28
31
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