Conclusion générale
Le statut de l'adolescent a fluctué au cours des
dernières décennies et le temps de l'adolescence est de plus en
plus prolongé. L'adolescent fait face à des problèmes
identitaires et des remaniements qui le bouleversent
énormément.
Durant la puberté, il subit des changements corporels
qui le marque et peuvent influencer sa propre perception physique. Les filles
sont d'avantage bouleversées par ces changements et ont une estime de
soi plus faible que les garçons. Elles estiment être soumises
à une pression sociale et médiatique, plus forte, pour se
conformer à la norme corporelle socialement prescrite. Elles deviennent
d'avantage préoccupées par leur image corporelle et
développent une obsession pour la minceur. Elles vont effectuer leurs
choix alimentaires en fonction de critères nutritionnels.
En outre, le modèle alimentaire des jeunes est lui
aussi chamboulé. La prise de 3 repas par jour n'est pas respectée
à cause d'une absence de petit-déjeuner chez la majorité
des jeunes et les repas sont déstructurés. Néanmoins,
comme les adultes, ils accordent de l'importance au plaisir gustatif.
Les pratiques alimentaires des adolescents sont, par ailleurs,
influencées par des facteurs socioculturels, tels que les groupes de
pairs, la famille, ou encore les médias.
Nous avons pu constater que le lait avait changé de
statut comparé à l'enfance. Aliment repère durant cette
dernière période, il n'est plus autant populaire lors de
l'adolescence. En nous intéressons de plus près aux facteurs qui
pourraient influencer le statut du lait et des produits laitiers à
l'adolescence nous avons émis l'hypothèse qu'un facteur social
pouvait dans un premier temps être en cause. Sous l'influence des
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pairs et de sa famille, l'adolescent est soumis à un
effet de « suggestion sociale » qui modifie ses goûts en
défaveur du lait et en faveur du fromage.
Dans un second temps nous avons supposé qu'un facteur
de recherche gustative était à l'origine de la consommation
croissante de fromage chez les adolescents par rapport à leur
enfance.
Enfin, un facteur symbolique de frontière qui marque un
changement dans les pratiques alimentaires entre l'enfance et l'adolescence
peut aussi influencer le statut du lait. Dans ce cas-ci nous avons pensé
à l'absence de petit déjeuner qui ne favorise pas sa
consommation. D'autre part un autre facteur symbolique marqueur de
l'adolescence pourrait être la recherche de plaisir gustatif. Plus
caractéristique chez l'adulte, ce dernier symboliserait une jonction et
non pas une frontière cette fois, entre l'adolescence et le « monde
adulte ». Il favoriserait quant à lui la consommation de
fromage.
Afin de confirmer ou d'infirmer ces hypothèses,
j'aimerais mener l'année prochaine la méthodologie probatoire
proposée en partie 3 et je trouverais peut-être d'autres facteurs
plus représentatifs qui pourraient expliquer le changement de statut
assigné au lait et aux produits laitiers lors de l'adolescence.
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