1.2. Théories d'analyse du système de
commercialisation
1.2.1. Théorie néoclassique
La théorie néoclassique est la théorie
fondamentale ayant abordé le problème de l'efficacité des
marchés. Elle est basée sur la notion de concurrence parfaite qui
n'est satisfaite que lorsque les conditionsd'applicationsont remplies(effectif
important des acteurs, transparence, homogénéité,
circulation de l'information, offre et demande atomiques,....).
Dans une situation de concurrence pure et parfaite, les
acteurs subissent les prix. Les vendeurs d'un produit peuvent vendre au prix
courant la qualité qu'ils souhaitent mais ils ne peuvent pas influencer
le prix. Cependant, dans la réalité, lorsqu'il y a des rendements
croissants, les grandes entreprises ont normalement un avantage sur les
petites. Les entreprises les moins performantes seront progressivement
remplacées par les plus compétitives entraînant ainsi un
fonctionnement efficace du système de commercialisation sous la seule
action des forces du marché.
Des critiques ont été alors faites par plusieurs
auteurs en défaveur de la validité et de la fiabilité de
cette théorie. Ainsi, Harris (1979), pense que la notion de concurrence
parfaite est irréaliste ou du moins inadaptée à l'analyse
des marchés vivriers d'Afrique et que les données de prix sur
lesquelles reposent les analyses sont sujettes à de nombreuses
controverses car elles donnent lieu à diverses interprétations et
qu'il y a non-intégration des phénomènes socio-historiques
et politico-institutionnels dans l'analyse.
Selon Lutz (1994), toutes les conditions stipulées par
ce modèle ne peuvent être atteintes simultanément, et donc
l'application de ladite théorie serait difficile. Pour aller plus loin,
Jone (1974), cité par Pédé (2001), révèle
que le concept et les conditions de la compétition parfaite ne servent
qu'à déterminer comment un marché est inefficace, mais ils
ne permettent pas de savoir le degré d'inefficacité du
marché et estime qu'on a besoin des critères opérationnels
pour se prononcer sur la mesure dans laquelle un marché est efficace.
Cette théorie a permis d'apprécier le mouvement
des divers acteurs du système.
1.2.2. Théorie de la nouvelle économie
institutionnelle
Cette théorie met un accent particulier sur le
fonctionnement du marché et sur les coûts de transaction. Elle
postule que ce sont les institutions qui coordonnent les transactions dans un
système de commercialisation. Ces institutions ayant pour mission de
réduire l'incertitude en établissant un environnement stable,
mais pas nécessairement efficace, facilitent les interactions humaines.
C'est ainsi que certaines règles et lois, tant formelles qu'informelles,
existent dans les systèmes de commercialisation pour assurer une plus ou
moins bonne conduite des différents acteurs intervenant, et dans le but
de minimiser les différents coûts de transaction notamment ceux
liés au transport, à l'entreposage et aux autres frais
commerciaux.
L'environnement institutionnel doit pouvoir favoriser le
développement économique, faciliter les processus
d'échange et permettre un meilleur arrangement des principes de
transactions.
Au fait, cette théorie revêt à nos jours
deux pensées. On distingue l'ancienne et la nouvelle économies
institutionnelles.
Pour Williamson (2000) et Hodgson (1998), cités par
Pédé (2001), l'ancienne économie institutionnelle se fonde
essentiellement sur la notion du comportement, tandis que le
néo-institutionnalisme va au-delà de cette idée et
s'intéresse à la manière dont les changements
institutionnels peuvent conduire à l'efficience économique et
à la minimisation des coûts, de même au calcul des
coûts de transaction.
Cette approche permet d'étudier les stratégies
des firmes dans un contexte précis mais n'offre pas un cadre global
à l'analyse sectorielle et nécessite une grande quantité
des données nécessaires (Moreau, 1997).
Cette théorie a permisde cerner les différents
facteurs socio-institutionnels, culturels et économiques qui
déterminent le chiffre d'affaire, la consommation intermédiaire,
les charges variables et fixes ainsi que lavaleur ajoutée
réalisées par chaque acteur dans le système de
commercialisation de l'ananas.
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