Conclusion partielle
Il faut noter que, le seul fournisseur d'ananas frais au
Bénin est le producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes,
les transformateurs et les exportateurs. Le marchandage est utilisé
à l'achat et ceci en fonction de la grosseur et des périodes de
l'année.Il n'y a aucun système d'information officiel sur le
marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un prix standard.
L'information circule dans le système informel par
l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci
à l'aide du téléphone portable. On constate que plus
l'ananas est demandé plus son prix est élevé et que le
prix au kilogramme de l'ananas est fonction de l'unité de vente.
La commercialisation de l'ananas frais au niveau national est
plus rentable qu'à son exportation vers le Nigéria et
l'exportation de l'ananas vers l'Europe est plus rentable qu'à sa
commercialisation au niveau local. Il faut noter aussi que les producteurs
créent plus de la valeur ajoutée au niveau des chaînes de
l'ananas frais sur les marchés local et sous-régional tandis
qu'au niveau de l'exportation de l'ananas frais vers l'UE, ce sont les
exportateurs qui accumulent une part très importantes de la VA.Doncil y
a une répartition inégale de la richesse au niveau de ces
différentes chaînes de valeurs.
Conclusion et Suggestions
Globalement la filière souffre de manque d'encadrement
technique des producteurs, l'inorganisation des différents acteurs, du
manque de financement des acteurs (producteurs, commerçants), du manque
de moyen de transport adéquat et des tracasseries policières qui
grèvent le coût de production et des transactions.
En ce qui concerne la filière en général,
il faut faciliter l'accès au financement de tous les acteurs
impliqués, rendre l'agriculture de l'ananas en agriculture contractuelle
afin que les différents acteurs puissent formaliser les contrats
etrenforcer la recherche- action dans le secteurpour mettre à
disposition des producteurs des paquets technologiques sur lesquels les
appuis-conseil devront se fonder. Mais il urge de proposer des mesures
spécifiques à chaque acteur. Au niveau de la production il
faut :
ü mettre en place des stratégies de production de
rejets sains et vigoureux ;
ü promouvoir des structures de fourniture d'intrants
spécifiques ;
ü renforcer le niveau technique et de gestion des
producteurs ;
ü renforcer la gestion des organisations de producteurs
d'ananas ; ceci à travers l'implication des réels acteurs
à la base.
ü Renforcer l'appui- conseil aux producteurs afin qu'ils
produisent des fruits de qualité conforme aux normes de l'UE ;
Quant à la commercialisation il faut:
ü renforcer les capacités techniques et
managériales des commerçants ;
ü renforcer la promotion des produits
dérivés ;
ü faciliter l'accès au transport de l'ananas par
bateau;
ü installer les usines de fabrication des
équipements et emballages pour le conditionnement ;
ü fournir les laisser passer aux camions transportant de
l'ananas frais, car c'est un produit périssable afin qu'ils puissent
atteindre l'aéroport à l'échéance ;
ü transporter de l'ananas par bateau afin de diminuer le
coût de Fret ce qui passe par l'augmentation de la production de
l'ananas ; il faut donc étendre la production de l'ananas dans les
zones où les conditions de cette culture sont favorables ;
ü créer le service de commercialisation de
l'ananas ; ce qui permettra d'uniformiser les unités et les prix
d'achat et de vente de l'ananas ;
ü l'organisation réelle des exportateurs. Ce qui
permettra de planifier les exportations afin que le transport puisse se faire
avec bateau afin de réduire le coût du Fret.
Au niveau de la transformation, il convient de :
ü renforcer les capacités techniques et
managériales des transformateurs ;
ü faciliter l'accès aux équipements
performants;
ü faciliter l'accès aux emballages moins
coûteux à travers l'installation des usines de fabrication de ces
emballages;
ü appuyer l'installation des infrastructures de
conservation des sous-produits.
Au niveau de l'Etat, il faut :
ü formaliser les exportations vers le Nigéria en
créant par exemple un poste de services phytosanitaires à la
frontière ;
ü renforcer les services d'encadrements aux
producteurs ;
ü promouvoir le partenariat
privée-publique ;
ü renforcer le climat d'affaire afin d'attirer les
investisseurs privés ;
ü aménager les pistes rurales pour favoriser le
transport de l'ananas des champs vers les lieux de vente ;
ü mettre en place les infrastructures (quai fruitier,
bateaux frigorifiques etc.) et d'un laboratoire certifié pour l'analyse
des produits agricoles pour exportation.
ü Réduire le coût
d'électricité
ü mettre en place une plate-forme multi-acteurs
Plusieurs acteurs animent la filière ananas qui dispose
de sept circuits de commercialisation dans un environnement concurrentiel. Les
acteurs sont inorganisés et les principaux freins à la
commercialisation et à l'exportation de l'ananas sur l'Europe sont la
petitesse des plantations d'ananas, la tracasserie policière, le
coût élevé du Fret et des emballages, l'inutilisation des
unités standard pour la vente, le tri à l'achat auprès du
producteur, le manque de financement, le manque et le caractère
vétuste des véhicules de transport. De plus, les producteurs ne
bénéficient pas de l'appui des structures d'encadrement technique
et aussi des structures de financement. Mais, les contraintes qui limitent les
exportations de l'ananasvers l'Europe se résument principalement
à l'inefficacité de l'organisation des producteurs qui
éprouvent des difficultés à respecter les normes
internationales d'exportation de ce produit à l'état frais et
à l'inexistence de négociants capables de traiter les grands
volumes permettant de réaliser des économies d'échelle sur
les Frets aériens souvent très onéreux. Il faut aussi
noter l'absence d'infrastructures (quai fruitier, bateaux frigorifiques etc.)
et d'un laboratoire certifié pour l'analyse des produits agricoles.
Le principal lieu d'approvisionnement de l'ananas frais des
commerçants est la Commune de Zè à travers le
marché de Zè plaque et le principal lieu d'achat est le champ du
producteur. Les principaux lieux de vente de l'ananas frais des
commerçants sont les marchés de Tokpa, Sèmè et les
marchés périphériques des centres urbains.
Aussi, près de 80% de l'ananas béninois se
commercialisent avec le Nigéria et les pays de l'hinterland ; ce
qui représente un risque énorme pour les acteurs (surtout les
producteurs) si ce marché se ferme. Il faut donc promouvoir les
unités de transformations locales en vue de diminuer l'exportation de
l'ananas à l'état brut.
Il faut noter que, le seul fournisseur d'ananas frais au
Bénin est le producteur. Les principaux acheteurs sont les grossistes,
les transformateurs et les exportateurs. Le marchandage est utilisé
à l'achat et ceci en fonction de la grosseur et des périodes de
l'année.Il n'y a aucun système d'information officiel sur le
marché de l'ananas au Bénin et l'inexistence d'un prix standard.
L'information circule dans le système informel par
l'intermédiaire des courtiers et d'autres commerçants et ceci
à l'aide du téléphone portable et aussi entre les
producteurs. Si bien que, le prix d'achat en gros de l'ananas
(bâchée, taxi 5 place et taxi 9 place) ne varie pas dans le temps
dans la zone de production. Le prix d'achat de l'ananas est
déterminé par les marchés de Sèmè
(marché terminal) et parfois de Tokpa. On constate que plus l'ananas est
demandé plus son prix est élevé et que le prix au
kilogramme de l'ananas est fonction de l'unité de vente.
Force est de constater que toutes les chaînes de valeurs
étudiées sont financièrement rentables. Cependant, la
chaîne de valeurs d'exportation de l'ananas frais vers les pays
européens se présente comme étant la plus rentable, cette
chaîne est limitée principalement par le coût
élevé du Fret et des cartons pour l'emballage de l'ananas qui
sont importés. La chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché local est plus rentable que celle de l'exportation vers le
Nigéria. La chaîne de valeurs dans laquelle on peut concentrer les
investissements afin de générer des revenus aussi bien pour les
parties prenantes que pour la nation est celle de la commercialisation au
niveau local ; ce qui passe par l'organisation des producteurs, la
réduction des acteurs inutiles et la promotion des unités de
transformation. Cette manière permettra de réduire la
quantité d'ananas exportée vers le Nigériaqui
représente un risque énorme pour les acteurs de la filière
en cas d'effondrement de ce marché. Il faut noter aussi que les
producteurs créent plus de la valeur ajoutée aux niveaux des
chaînes de l'ananas frais sur les marchés local et
sous-régional tandis qu'au niveau de l'exportation de l'ananas frais
vers l'UE, ce sont les exportateurs qui accumulent une part très
importantes de la VA. Donc les différents acteurs participent
inégalement à la création de la valeur ajoutée
globale.
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