Tableau 18 : Anova sur les Valeurs Ajoutées des
acteurs de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le marché
sous-régional
Groupe
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ddl
|
F
|
Signification
|
Inter-groupes
|
2
|
41,70
|
,000
|
Intra-groupes
|
49
|
|
|
Total
|
51
|
|
|
Le test ANOVA à un facteur effectué indique
qu'au seuil de 1%, les valeurs ajoutées moyennes des différents
acteurs au niveau de la chaîne de valeurs de l'ananas frais pour le
marché sous-régional sont significativement différentes.
Alors, l'hypothèse H0 est rejetée au seuil de 1%. Donc
les VA moyennes des producteurs, des grossistes, des collecteurs et des
exportateurs sont différentes entre elles. Le résultat de ce test
confirme que les différents acteurs participent inégalement
à la création de cette richesse.
4.3.3. Analyse de la rentabilité au niveau de la
commercialisation de l'ananas frais pour le marché européen
De l'analyse du tableau 19, il se dégage que la tonne
d'ananas est valorisée à l'intérieur de la chaîne de
valeurs de l'ananas frais pour le marché européen par une
richesse cumulée de l'ordre 361.488 FCFA avec une part contributive
importante pour les exportateurs (76,03%) suivi des producteurs (16,06%) et
enfin des grossistes à (7,91%).
Tableau 19 : Valeur Ajoutée par tonne
créée par les acteurs de la chaîne de valeurs d'ananas
frais pour le marché européen
Désignations
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Producteurs
|
Grossistes
|
Exportateurs
|
Total
|
VA (FCFA)
|
58.048,00
|
28.592,00
|
274.848,00
|
361.488,00
|
Part dans VA (%)
|
16,06
|
7,91
|
76,03
|
100,00
|
VA/CI
|
8,84
|
2,09
|
0,35
|
11,28
|
Cette part importante de la VA des exportateurs permet de
rémunérer surtout les acteurs secondaires que sont les
manutentionnaires et les transitaires. De plus, les exportateurs
détiennent l'information que ça soit à l'intérieur
qu'à l'extérieur (prix de vente, périodes de fortes
demandes, le taux de change) du pays. Donc ces derniers contrôlent
l'exportation de l'ananas béninois en encaissant la plus forte valeur
ajoutée de la chaîne. Dans ces conditions, les producteurs, les
premiers fournisseurs de l'ananas du système à travers la
commercialisation primaire, se trouvent en situation de perte de proportion
énorme de leur VA qui est concentrée au niveau des exportateurs.
Cette situation compromet non seulement l'engouement des producteurs à
emblaver davantage de superficies dans le but d'accroître leur production
mais aussi la compétitivité de l'ananas béninois sur le
marché international.Pour produire une tonne d'ananas dans cette
chaîne les producteurs utilisent en moyenne 3.043 FCFA de main-d'oeuvre
salariée.
Le rapport de la valeur ajoutée à consommation
intermédiaire montre que la consommation intermédiaire est
très élevée chez les exportateurs, ce qui est dû
à l'existence de nombreux services qui existent au niveau de ces
derniers. Il urge donc de réduire le coût de ces services afin de
diminuer la consommation intermédiaire pouraugmenter la valeur
ajoutée. La réduction du coût de ces services passe par une
organisation réelle des exportateurs afin d'uniformiser le mode
d'exportation (groupé les exportations par période par exemple).
La valeur ajoutée globale de la chaîne de valeurs
de l'ananas frais pour le marché européen est supérieure
à celle de la chaîne de valeurs de l'ananas frais sur le
marché local. On pourra dire que l'exportation de l'ananas vers l'Europe
est plus rentable financièrement qu'a sa commercialisation au niveau
local. Bien qu'elle soit rentable sur le marché européen, elle
participe faiblement auxrecettes d'exportation. A titre d'exemple, selon les
données de l'INSAE en 2010, quand, le coton contribuait à 24,02%
aux recettes d'exportations, l'ananas ne contribue qu'à 0,9%.Cela
s'explique par le fait que la transformation de l'ananas est plus artisanale ce
qui, contrairement au coton, limite davantage la contribution de ce produit
dans la formation du PIB.Par tonne d'ananas exporté, la douane
béninoise ne perçoit que 9.311 FCFA. Il faudra donc oeuvrer pour
l'augmentation de la production nationale en vue d'accroître la
quantité d'ananas exportée.
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