3.1.1.6. Les consommateurs
Les résultats de cette étude confirment ceux de
Gnimadi (2008), l'ananas frais se consomme surtout dans les villes et les zones
de production. Toutes les catégories socio professionnelles le
consomment et ceci est rendu facile par le marché de micro-détail
qui s'est développé dans les villes de Cotonou et ses environs
où les détaillantes épluchent l'ananas, le mettent en
petits morceaux ensachés de 100 à 200 gramme (g) au prix de 25
FCFA. Ces vendeurs inondent le marché de Dantokpa et les marchés
périphériques des villes de Cotonou et de Porto-Novo, les
carrefours des feux tricolores et les places publiques (écoles, centres
de santé, université d'Abomey- Calavi). En plus,les
ménages citadins qui se ravitaillent en vivres dans les zones rurales de
l'Atlantique, complètent leurs achats par des fruits dont l'ananas. Le
jus d'ananas est aussi très consommésurtout dans les bars et
restaurants des villes de Cotonou, Porto-Novo et se vend aussi dans les
magasins d'alimentation de ces villes. Il se vend dans les petites bouteilles
de 0,25 ou 0,33 litre au prix de 300 ou 400 FCFA. L'ananas séché
est surtout exporté vers l'UE.Il est aussi consommé à
l'état frais en Europe ; la consommation de l'ananas frais par
habitant en Europe est de 0,7 kg par personne et par an (TOPAGRI, 1998).La
grande partie de l'ananas exportée vers le Nigéria est plus
transformée que consommée à l'état frais.
3.1.2. Nature des produits et leurs lieux de vente et
d'achat
3.1.2.1. Variétés d'ananas et autres
sous-produits commercialisés
A l'exception de la variété Cayenne lisse qui se
produit surtout dans la Commune de Toffo, les deux variétés
(Pain de sucre et Cayenne lisse) se produisent dans toutes les Commune s
contrairement aux résultats d'Arouna et Afommassè (2005). Ainsi,
elles se commercialisent sur tous ces marchés. La majorité des
commerçants (52,8%) commercialisent les deux variétés,
44,4% le pain de sucre et 2,8% la Cayenne lisse (Annexe1). Cette expansion de
la variété pain de sucre est due aux contraintes de production de
la Cayenne lisse qui exige plus de minutie, d'apport de sulfate de potassium
non disponible souvent sur le marché, d'ethrélage pour rendre
l'ananas attrayant à quelques jours de la récolte (surtout si le
fruit est à exporter). Le système de tri effectué par les
commerçants et surtout les exportateurs européens (pour se
conformer aux normes européennes) lors de l'achat auprès du
producteur (ce qui lui laisse sous le bras des quantités importantes
d'ananas qu'il est contraint de brader) et surtout du manque d'encadrement
technique constituent les principaux facteurs ayant favorisé l'adoption
du pain de sucre. Par ailleurs, les exportateurs achètent souvent
à crédit et au moment de payer, ils ne respectent pas les clauses
de la vente. Ces raisons ont amené les producteurs à adopter le
pain de sucre qui dans un premier temps était destiné pour la
consommation locale. Avec l'ouverture du marché du Nigéria, cette
variété a pris de l'envol et il n'y a plus de marché
douteux.
De plus, l'ananas biologique est acheté au même
prix et parfois moins que le conventionnel. A l'achat aux champs, les deux
produits sont séparés. Mais lors des opérations de
transformation ou d'exportation, du fait qu'il n'y ait pas de marché
spécifique pour la vente de l'ananas biologique, dans la plupart des
cas, les transformateurs et exportateurs procèdent à un
mélange des deux produits. Finalement il est très difficile de
dire que ces acteurs sont spécialisés dans la transformation des
produits biologiques.
L'ananas séché et le jus constituent les
sous-produits de l'ananas qui se commercialisent sur les différents
marchés de la sous-région. La majorité des transformateurs
(52,7% dont 60% de femmes et 40% d'hommes) vendent sur le marché local
uniquement et 47,3% (dont 28% de femmes et 72% d'hommes) tout en vendant sur le
marché local, exportent ces sous-produits vers le Niger, le
Burkina-Faso, le Ghana et le Mali.
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