CHAPITRE DEUXIEME : GENERALITES SUR L'ELEVAGE DES
CHEVRES
2.1. Position systématique
La chèvre est un animal d'assez petite taille, à
cornes arquées ou sans cornes (motte), très agile,
particulièrement adapté au saut. Sa température interne
normale est assez élevée (de 38 à 39,5 °C). On la
trouve dans toutes les régions du globe, particulièrement en
montagne. Les mâles sont appelés boucs et les petits sont des
chevreaux (parfois encore appelés cabris). Le mâle castré
peut être appelé menon dans certaines régions. Les boucs
dégagent toujours une odeur puissante, accrue au moment du rut.
La chèvre appartient :
1. Règne : Animalia
2. Sous règne : Metazoa
3. Section : Bilateralla
4. Embranchement : Chordiatae
5. Sous-embranchement: Chordiatae
6. Classe : Mamalia
7. Ordre : Artiodactyla
8. Sous-ordre : Ruminanta
9. Famille : Bovidae
10. Sous-famille : Caprovinae
11. Genre : Capra
12. Espèce : Capra hircus (Herre, 1963)
2.2. Origine de la domestication
Les chèvres semblent avoir été d'abord
domestiquées il y a environ 10 000 ans (fin de la dernière
glaciation) dans les monts Zagros et sur les plateaux d'Iran. L'autre centre de
domestication connu, le plus important quantitativement, est l'Est de
l'Anatolie (Turquie).
La domestication de chèvres est d'origine lointaine
« La Bible mentionne, dans le livre de la Genèse 27:9, que Rebecca
prépare à son mari Isaac deux chevreaux pour qu'Isaac
bénisse Jacob »
Les analyses génétiques d'ADN fossile laissent
penser que les hommes ont d'abord protégé des cheptels de
chèvres sauvages en tuant leurs prédateurs. Puis les tribus ont
commencé à les élever pour avoir plus facilement sous la
main du lait conservé sous forme de fromage, des poils, de la viande et
des peaux. Les chèvres domestiques étaient
généralement gardées dans des troupeaux qui se
déplaçaient sur les collines ou sur d'autres domaines de
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pâturages analogues. Les chevriers qui les soignaient
étaient souvent des enfants ou des adolescents, pareils à l'image
que nous nous faisons du berger. Ces méthodes de garde se rencontrent
encore aujourd'hui.
La domestication des chèvres a probablement
engendré des modifications significatives des paysages et des
écosystèmes (recul des zones arborées au profit des
buissons et « maquis »).
La peau de chèvre est utilisée pour le transport
de l'eau, du lait caillé ou du vin. Historiquement, elle servait aussi
à produire le parchemin, qui était le support le plus
employé pour écrire en Europe jusqu'à l'invention de
l'imprimerie et la vulgarisation du papier.
2.3. L'importance de l'élevage de
chèvre
L'importance des chèvres s'explique par les nombreuses
fonctions quelles remplissent : elles servent de compte en banque
convertissable en argent liquide en cas de nécessité. Elles sont
utilisées comme cadeau pour resserrer les relations entre les gens ;
elles sont également des animaux de sacrifices. De plus, elles
fournissent du lait et de la viande qui représentent des aliments de
haute qualité nutritives.
2.4. Modes d'élevage
D'après les écoles et en fonction des conditions
naturelles, il existe diverses manières de classer les différents
modes d'élevage. Les modes d'élevage peuvent être
subdivisés en 2 grands groupes : l'élevage traditionnel et
l'élevage modern.
2.4.1. L'élevage traditionnel >
L'élevage traditionnel extensif
Il se rencontre exclusivement dans le pays en voie de
développement. Dans ce système, l'espace vital alloué
à l'animal est élastique et illimité. On distingue
plusieurs variantes parmi lesquelles on peut citer :
Nomadisme
Se pratique dans les régions les plus pauvres en pluies
et en points d'eau. Les éleveurs emmènent leurs troupeaux au
gré des possibilités de pâturage, et d'abreuvage. Ils
changent continuellement les zones d'habitations qui sont
séparées les unes des autres de dizaines ou de centaines de
kilomètres. Ces éleveurs sont moins attachés au sol et
à la production végétale. Il ses nourrissent
essentiellement du lait.
Pour limiter au maximum les mouvements de l'animal dans le
système, il est lié par une attache ou immobilisé dans une
cage étroite.
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Transhumance
Les éleveurs emmènent leurs troupeaux selon les
parcours dépendant des saisons et de la tradition. Les périodes
et les pistes de déplacements de bêtes sont bien
déterminés à l'avance par l'éleveur. Les
éleveurs aménagent d'avance des sites ou point d'atterrissage de
troupeau et rendent ainsi lé déplacement plus
économique.
Sédentarisme
A l'opposé des nomades, les sédentaires sont des
agriculteurs attachés à leur sol et à leur production
végétale. Ils habitent dans des villages ou des
agglomérations stables. Ce système est le plus pratiqué
dans les pays en voie de développement comme en République
Démocratique du Congo.
Semi-sédentarisme
Les troupeaux villageois sont emmenés pour des
mini-transhumances « saisonnières à quelques dizaines de km
maximum du village ».
> Elevage semi intensif
Pratiquement inexistant, car dans ce système, l'animal
est élevé sur un espace vital réduit et doit de ce fait,
recevoir un complément alimentaire abondant pour extérioriser son
potentiel génétique et productif. C'est le cas des animaux
destinés à la production de lait et de viande qui, sont
engraissés en stabulation.
Embouche
Habituellement l'embouche concerne l'élevage des
boucheries où l'on achète des jeunes animaux et on leur donne de
compléments minéraux et concentrés en vue
d'accélérer l'engraissement.
Piquet avec corde
Les animaux sont liés à un piquet fixé au
sol et à l'aide d'une corde. Ce système est pratiqué
pendant certaines périodes d'années et pour des raisons diverses,
notamment la protection des cultures (Katunda, 2014).
2.4.2. Elevage moderne ou intensif
C'est l'élevage conduit avec rationalité en
recours aux techniques modernes d'élevage dans le but d'assurer à
l'animal un espace vital, une alimentation, une couverture sanitaire. Trois
variantes sont couramment rencontrées :
Elevage en stabulation entravée
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Elevage en stabilisation libre
Tous les animaux sont libres dans leurs mouvements, bien que
l'espace alloué soit réduit.
Elevage en ranching
C'est une technique d'élevage dans laquelle les troupeaux
sont entretenus sur une étendue de pâturage avec un minimum de
gardiennage (Op.cit).
2.5. Alimentation des chèvre
Les chèvres sont des herbivores, elles se nourrissent
essentiellement en broutant les herbes. Les chèvres sont capables de
subvenir assez bien à leurs besoins dans des conditions difficiles,
grâce au premier compartiment de son estomac (rumen ou panse) qui
contient une grande quantité de microorganismes qui les aident à
transformer les fibres de qualité médiocre en substance
nutritive.
Malgré tout, pour que les chèvres produisent
rapidement une viande de qualité, du lait et des chevreaux en
quantité, il faut bien les nourrir. Elles auront notamment besoin des
protéines, des minéraux qui ne se trouvent pas toujours en
quantité suffisante dans leur régime naturel. A cet effet il faut
donc un apport des aliments complémentaires et
énergétiques (céréales, herbes hydratés,
tourteaux...).
2.5.1. Besoins en eau
L'humidité naturellement présente dans la
nourriture des chèvres suffira rarement à leurs besoins,
notamment pendant la saison sèche lorsque la nourriture est
desséchée. L'herbe sèche ou la paille ne contient que 10
à 15 % d'eau.
Lorsque la température augmente, les chèvres
perdent de plus en plusd.eau et elles ont besoin de boire davantage. Si elles
ne trouvent pas suffisamment d'eau, elles mangeront moins et leur production
baissera.
Par contre, sous les tropiques humides, le fourrage risque de
contenir un taux d'humidité trop élevé (plus de 80 %).
L'assimilation se fera mal et les chèvres devront ingurgiter une
énorme quantité de nourriture pour satisfaire leurs besoins.
Une chèvre a besoin de 3 à 8 litres d.eau claire
par jour. Les productrices de lait consomment une grande quantité d'eau
(lors de la production de lait tous les organes de l'animal sont
sollicités au maximum), alors que les chèvres à viande ont
des besoins moindres.
Il est recommandé de leur donner de l'eau une fois par
jour, toujours à la même heure pour qu'elles en prennent
l'habitude et attendent ce moment. La température de l'eau a aussi son
importance : plus elle sera froide, moins il leur en faudra et plus elles
mangeront. Il faudrait que l'eau reste fraîche et la change de temps
à temps pour éviter qu'elle se réchauffe. Cela permettra
aussi de la garder propre, ce qui est important puisque les chèvres
refusent souvent de boire de l'eau sale.
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2.5.2. Sources d'aliments
énergétique
Les chèvres trouvent essentiellement l'énergie
dans les hydrates de carbone que contiennent les feuilles, les tiges, les
racines, les tubercules, les bananes, les grains de céréale etc.
Ces aliments sont normalement disponibles sur place et constituent la plus
grande de la ration des chèvres.
Les plantes contenant des corps gras fournissent 2 à 3
fois plus d'énergie que les aliments riches en hydrates de carbone. Les
graines d'oléagineux comme le soja, le coton, le tournesol, l'arachide
et la noix de coco contiennent beaucoup de graisse et donc d'énergie.
2.6. Logement des chèvre
Les types de logements varient avec le système
d'élevage pratiqué :
· Dans le système traditionnel, les animaux sont
élevés à l'air libre, ils utilisent les arbres pour se
protéger contre les intempéries ;
· Dans le système amélioré, ils sont
logés dans une pièce plus ou moins grande selon leurs nombres
avec des couvertures pouvant assurer une bonne aération ;
· Dans le système moderne, le bâtiment est
conçu de façon à permettre une exploitation intensive.
2.6.1. Abri ou enclo
Il s'agit d'un bâtiment simple couvert par une toiture
en tôles ou de chaume avec un auvent. Ce bâtiment donne à un
enclos 30 X 4,5 mètres. La clôture est constituée par une
murette en ciment (30 cm de haut) surmontée par un grillage (Okitayela,
2013).
Il est interdit d'utiliser le fil de fer barbelé pour les
clôtures.
2.6.2. Chèvrerie (bergerie)
Le bâtiment est de type largement ouvert, il peut
être construit en parpaing de ciment avec des matériaux en
béton (Okitayela, 2013).
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