B. La théorie de
l'autodétermination
Dans les années 1970-1980, un certain nombre de
théories cherchaient à identifier quelles étaient les
raisons intrinsèques qui poussaient un individu à accomplir
volontairement une action. Dans cette logique, la théorie de
l'autodétermination développée par DECI et Ryan (1971,
1975 et 1985) considère que l'individu est motivé par trois types
de besoins : l'autonomie, le sentiment d'être compétent et
l'appartenance sociale. Le besoin d'autonomie serait le plus décisif. Il
est défini comme le besoin qu'a l'individu de sentir qu'il agit
librement. Selon le degré d'autonomie dans le choix, l'individu sera
donc plus ou moins motivé.
L'individu est particulièrement motivé lorsqu'il
agit parce qu'il trouve une satisfaction ou un plaisir dans son comportement ou
son action. Sa motivation est un peu inférieure lorsqu'il choisit ses
actions pour la contrepartie qu'il en retire (ex. :
rémunération). Et sa motivation est nulle s'il ne choisit pas ses
actions de manière autodéterminée et ne perçoit pas
le lien entre ses actions et leurs conséquences.
C. Les théories de
processus
Alors que les théories des
besoins et la théorie de l'autodétermination répondent
à la question « par quoi un individu est-il motivé ? »,
les théories de processus répondent à la question «
comment un individu est-il motivé ? », ce qui consiste à
analyser de quelle manière des variables interagissent pour conduire
à la motivation.
Parmi les théories de processus, la
théorie EIV (Vroom, 1964) considère que la motivation
résulte de trois variables :
· E = expectation - L'individu attend un certain
résultat ou une certaine performance suite à son effort.
L'individu est motivé s'il se sent capable d'accomplir le travail
demandé. La perception de sa propre capacité est liée non
seulement à sa confiance en lui, mais aussi à l'environnement de
travail (ex. : moyens mis à disposition, reconnaissance du travail par
le supérieur hiérarchique).
· I = instrumentalité - Il s'agit du rapport entre
la performance et ce qu'on attend comme rétribution de cette
performance. La performance peut conduire (ou non) à une meilleure
rémunération, à une reconnaissance du chef, à une
promotion.
· V = valence - C'est la valeur attribuée
à l'individu au résultat qu'il a produit.
Ces trois variables une fois réunies conduisent
à la motivation. Par exemple, il n'y aura pas de motivation si un
individu a produit les efforts nécessaires pour atteindre une certaine
performance mais que cette performance n'est pas rétribuée d'une
façon ou d'une autre. Il n'y aura pas non plus de motivation si
l'individu ne valorise pas sa tâche au-delà de la
rétribution qu'il en reçoit (par exemple s'il ne comprend pas
l'utilité de la tâche). Il n'y aura toujours pas de motivation si
l'individu n'accorde pas de valeur à la rétribution qu'il
reçoit (par exemple, un individu qui cherche essentiellement à
augmenter son salaire ne sera pas motivé par une reconnaissance de son
supérieur hiérarchique et vice versa).
|