CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 LA MALNUTRITION
1.1.1. Concept de malnutrition
La malnutrition peut être appréhendée
selon l'UNICEF, comme une perturbation de l'équilibre alimentaire
néfaste pour l'organisme. L'équilibre alimentaire peut être
atteint lorsque l'apport énergétique total est fourni à
l'organisme à raison de 15% par les protéines, 30-35% par les
lipides et 50-55% par les glucides (Bengaly, 2010). La perturbation de
l'équilibre alimentaire peut être liée à des apports
excédentaires ou insuffisants. Les apports excédentaires
conduisent à la surnutrition et/ou obésité dont les
conséquences sont le diabète et les troubles cardio-vasculaires.
Les apports insuffisants conduisent aux carences et/ou dénutrition
(Bengaly, 2010). Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la
dénutrition se caractérise par une perte de masse maigre et
souvent de masse grasse en particulier chez l'enfant comme chez l'adulte. Elle
induit des changements mesurables des fonctions corporelles physiologiques
responsables d'une aggravation du pronostic des maladies. En fonction de
l'origine, on distingue trois (03) types de carences : des carences d'apports,
des carences d'absorption et des carences par besoins majorés.
Les carences d'apport s'observent lorsque l'alimentation est
insuffisante ou mal équilibrée. Elle n'apporte pas la
quantité nécessaire de nutriments à cause de la faible
disponibilité des aliments, de l'anorexie (perte d'appétit) ou
d'autres troubles empêchant l'ingestion des aliments. Les carences
d'absorption s'observent dans les cas où les nutriments ne sont pas
absorbés convenablement. Cela peut être lié à des
troubles du transit digestif (diarrhée), une inhibition par les FAN, une
faible biodisponibilité des nutriments. Les carences par besoins
majorés sont observées chez des groupes cibles ou groupes
vulnérables. La vulnérabilité est l'existence de facteurs
en présence desquels l'individu risque d'être exposé
à l'insécurité alimentaire ou à la malnutrition.
Les groupes cibles sont les femmes en âge de procréer, gestantes
ou allaitantes ; les nourrissons et jeunes enfants du fait de la croissance et
du sevrage ; les adolescents du fait de la croissance ou des menstrues
(Bengaly, 2010) et les personnes atteintes de maladies infectieuses et
inflammatoires, chez lesquelles les états d'agression aiguës ou
subaiguës, la dépense énergétique et le catabolisme
protéique augmentent, entraînant une majoration des besoins
énergétiques et/ou protéiques.
1.1.2. Les causes de la malnutrition
Le cadre conceptuel de la malnutrition développé
par l'UNICEF (figure 1) et largement accepté au niveau international,
résume les causes directes et indirectes de la malnutrition (INSHA,
2008). Ce modèle relie les facteurs causals de la malnutrition à
différents niveaux socio-organisationnels. Les causes immédiates
touchent les individus ; les causes sous-jacentes, les familles ou les
ménages et les communautés tandis que les causes de base sont
liées aux niveaux national et régional.
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Source:UNICEF, 1997, extrait du Rapport INSHA,
2008.
Figure 1: Cadre conceptuel de la malnutrition
selon l'UNICEF
1.1.2.1. Les causes immédiates
Les causes immédiates de la malnutrition se manifestent
au niveau individuel. Ce sont le régime alimentaire et l'état de
santé. Ces facteurs sont eux-mêmes interdépendants. Le
régime alimentaire doit être approprié en termes de
quantité et de qualité et les nutriments doivent être
combinés de manière à ce que le corps puisse les
assimiler. Les habitudes (tabou alimentaire) et les connaissances
(préparation, transformation, pratiques d'alimentation des enfants)
influencent la composition mais aussi l'utilisation biologique des aliments. Il
existe des rapports de synergie puissants entre l'état de santé
et l'état nutritionnel. Une personne malade perdra probablement
l'appétit ; elle mangera peu, digèrera peu et devra utiliser
certains de ses nutriments pour lutter contre l'infection. Une personne
malnutrie a un système immunitaire affaibli et elle est plus susceptible
aux infections alors que les infections accroissent le potentiel de
malnutrition et sa
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gravité (INSHA, 2008). Ainsi, la personne se retrouve
dans le cercle vicieux malnutrition-immunodépression-infection qu'il
faut obligatoirement rompre pour la sauver (Chévallier et al.,
1996).
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