CHAPITRE III : LE CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
III.1. Les hypothèses de la recherche
Dans l'optique de répondre à notre question de
recherche, nous avons émis l'hypothèse principale suivante :
Les filles issues de parents analphabètes ont les rendements
scolaires les moins satisfaisants à cause de certaines pratiques
familiales nuisibles à leur scolarité.
Pour vérifier l'hypothèse principale, nous avons
élaboré des hypothèses secondaires suivantes :
· Les parents non instruits ou analphabètes
utilisent abusivement le temps des filles destiné aux apprentissages au
profit des activités socio-économiques et domestiques
, ·
· Les parents d'élèves non instruits
ou analphabètes s'impliquent peu ou se désintéressent de
la vie scolaire de leur filles par ignorance ou par mépris
, ·
· Les filles sous tutorat dans les familles
d'accueil consacrent plus leurs temps à des fins domestiques et
économiques au détriment de leurs études.
III.2.Les indicateurs de vérification des
hypothèses
Pour vérifier nos hypothèses, nous allons
à travers nos entretiens rechercher des indices qui nous permettront de
les vérifier. Ainsi, ces indicateurs de vérification des
hypothèses sont donnés par hypothèse.
III.2.1. De la première hypothèse
L'ignorance des parents est un indice de vérification
de la première hypothèse. L'analphabétisme des parents est
un handicap à la connaissance des avantages liés à
l'éducation en général, et celle des filles en
particulier. Et de plus, si les parents n'ont pas de connaissances
véritables sur les débouchés et les bienfaits de cette
éducation, ils auront tendance à être un peu
réticents quant au choix de garder longtemps leurs enfants à
l'école et à suivre rigoureusement leur scolarité. Cette
manière de voir les choses est exacerbée par le fait que
l'école est étrangère à la famille, les parents
ignorent ou ne savent pas ce qu'on apprend à leurs enfants à
l'école. C'est pourquoi ils n'hésitent pas à impliquer les
filles comme aides précieuses dans le fonctionnement de leurs
entreprises et travaux domestiques contribuant ainsi à
l'équilibre socio-économique du ménage. Enfin, les parents
analphabètes ont une représentation spécifique de
l'éducation des filles. Ils ont tendance à prendre exemple sur
leurs vécus, parce que convaincus que l'éducation des filles
n'est pas aussi rentable que celle des garçons qui doivent assurer le
relais de la famille. Pour certains géniteurs, l'école en
elle-même n'est pas le seul moyen de réussite. Vu le rôle
futur que la jeune fille doit jouer dans son
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foyer, elle doit au contraire s'appliquer dans
l'apprentissage des tâches domestiques. Dans les sociétés
traditionnelles comme la nôtre, le rôle principal qui est
assigné à la femme est d'assurer la reproduction sociale. Selon
Jaquet (1995), il existe trois principaux rôles attribués aux
femmes : le rôle reproductif, le rôle économique et le
rôle social. Tout en étant considérée comme le moule
de la reproduction sociale, la femme est aussi sollicitée pour
transmettre cette responsabilité à la petite fille en l'initiant
aux travaux domestiques qui s'inscrivent comme un processus d'apprentissage de
son futur rôle de femme au sein de la société.
L'école, pour eux, ne fait qu'éloigner la jeune fille de sa
mission première. Pour être une épouse modèle, elle
se doit de maitriser les rouages de la vie conjugale.
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