La promotion de l'éducation des filles
nécessite l'engagement de tous et toutes les sphères de
décision. Pour une question d'égalité et de justice, les
décideurs politiques et leurs partenaires devraient prendre des
initiatives pour garantir les mêmes chances à tous les
élèves d'aller à l'école et de s'y maintenir le
plus longtemps possible pour recevoir un enseignement de qualité, utile
et durable.
Cela passe d'abord par la création et la promotion de
milieux éducatifs favorables aux filles et qui visent à :
· Garantir des milieux éducatifs sûrs et
favorables aux filles en exigeant que les établissements adoptent des
politiques qui font participer les filles aux prises de décisions et qui
renforcent la capacité des filles à participer à la
gouvernance scolaire. Il faut également développer/renforcer et
appliquer la législation concernant la violence sexospecifique,
notamment les codes de conduite obligatoire à l'école et pour les
enseignants et autres acteurs intervenant dans l'éducation ;
· Assurer un nombre suffisant d'enseignants
qualifiés et motivés et outillés, particulièrement
les enseignantes en leur offrant des avantages ou en leur apportant plus d'aide
et de formation en vue de les attirer et de les retenir. Une formation de
qualité doit être fournie à tous les enseignants portant
sur les droits des enfants, la discrimination positive, les méthodes et
approches pédagogiques sensibles au genre ;
91
· Examiner et réviser le matériel
pédagogique et les programmes d'enseignement afin d'assurer qu'ils sont
exempts de stéréotypes et de préjugés liés
au genre ;
· Renforcer l'éducation sexuelle et reproductive
à l'endroit des scolaires et instaurer l'éducation en
matière de population comme matière obligatoire pour le post
primaire et le secondaire ;
· Renforcer les campagnes d'information à
l'intention du service public et le plaidoyer communautaire en matière
d'éducation des filles et de normes sexospecifiques dangereuses. Cette
formation devrait permettre à tous les acteurs et à tous les
niveaux de responsabilité de maitriser les facteurs nuisibles à
l'éducation de la jeune fille ;
· Renforcer l'application des politiques visant à
permettre aux filles enceintes et aux jeunes mères de rester à
l'école ;
· Prendre des mesures appropriées pour
prévenir le mariage des enfants et adolescentes, notamment par des
mesures coercitives à l'endroit des contrevenants ;
· Rendre les institutions scolaires accessibles aux
couches les plus défavorisées en exonérant les coûts
directs liés à l'éducation ;
· Doter les établissements des banlieues et
autres zones éloignées d'internat pour les filles en situation de
précarité ;
· Instaurer les méthodes incitatives à
l'endroit des filles dans les établissements et au
niveau national (concours d'excellence, bourses
scolaires,
parrainage...).Vulgarisation des Activités
Génératrices des Revenus à l'endroit des mères en
situation défavorable dans l'optique de pouvoir prendre en charge
convenablement les charges scolaires des élèves à une
condition que les élèves ne participent pas à ces
activités ;
· Encourager les ONG intervenant dans l'éducation
des filles à étendre leur rayon d'intervention à d'autres
zones les plus reculées où les filles en dépit de leur
bonne volonté ne peuvent poursuivre une scolarité normale ;
· Etendre le système de parrainage aux
élèves en difficultés dans les établissements
d'enseignement, cela permettra de décharger les charges des parents
à une condition d'éligibilité : le suivi parental de
l'éducation de l'élève concerné ;
· Réintroduire les bourses scolaires à
l'endroit des élèves les plus méritants en
général et des filles issues de milieux défavorables en
particulier ;
· Rendre gratuit les inscriptions tant au post primaire
qu'au secondaire dans les établissements publics à l'endroit de
tous les élèves ;
92
· La créationde cellules sociales au sein des
établissements dans l'optique d'une prise en charge efficace des
élèves vivant dans des conditions difficiles. Et permettre
à cette cellule d'intervenir dans l'environnement familial de
l'élève en difficulté pour y proposer des solutions ;
· Créer des instances de concertation et de
sensibilisation des parents d'élèves sur les pratiques nuisibles
à l'épanouissement scolaire des élèves ;
· Doter les établissementsde
répétiteurs pour l'encadrement des élèves en
difficulté dans certaines matières spécifiques ;
· Enfin, rendre les filles plus proches de leurs parents
en favorisant la création
d'établissements d'enseignement secondaire publiques et
accessibles. Cette création
permettra de juguler la mobilité des filles vers d'autres
zones pour étudier avec tous
les obstacles et risques qui se dressent sur son chemin.
Il est à noter que le Burkina se fait accompagner par des
partenaires techniques et financiers dans
l'amélioration des conditions d'études des filles.
Ce sont notamment :
-La Banque mondiale à travers le projet éducation
post primaire(PEPP)
-La coopération Autrichienne
-La coopération Canadienne
-La coopération Suisse
-UNICEF
-UNESCO
-CRS
-PAM...
Au niveau national, une pléthore d'ONG et Associations
interviennent dans le domaine de l'éducation des filles en leur offrant
des conditions optimales d'études et leur donnant des conseils utiles
dans leurs carrières scolaires.
Les plus visibles sont :
L'UA/CIEFFA(Le Centre International pour
l'Education des Filles et des Femmes en Afrique de l'Union Africaine) est une
institution publique des Etats africains et a pour domaine d'action
l'éducation, le genre, la formation, les études, la recherche, la
publication, le plaidoyer, les appuis divers en faveur de la jeune fille et de
la femme. Son siège se trouve à Ouagadougou.
L'UA/CIEFFA a pour mission :
· La coordination des actions en faveur de la promotion
de l'éducation des filles et des femmes ;
93
· La promotion de l'intégration de l'approche genre
dans les politiques et programmes de développement ;
· Le renforcement des capacités
opérationnelles des différents pays en matière
d'éducation des filles et des femmes ;
· La mise en place d'un réseau d'information et
d'échange sur l'éducation des filles et des femmes ;
· Le développement d'un plaidoyer et d'un
partenariat pluriel et fécond en faveur de la promotion de
l'éducation des filles et des femmes ;
· Un soutien à la recherche sur l'éducation
et la formation des filles et des femmes ;
FAWE (Forum des Educatrices Africaines), est
une ONG panafricaine rassemblant des femmes ministres de l'éducation
nationale, des femmes rectrices d'université et d'autres femmes occupant
des postes de décideurs en Afrique. Il a été
créé en 1992 et à pour siège au Kenya.
Le FAWE a pour mission de créer des attitudes,
politiques et pratiques positives dans la société, qui favorisent
l'équité pour les filles en termes d'accès, de
rétention, de performance et de qualité en influençant la
transformation des systèmes éducatifs en Afrique. L'ONG utilise
des stratégies innovantes, telles que le lancement des centres
d'excellence, la promotion de l'apprentissage démocratique et les
compétences en leadership dans les programmes et la formation des
enseignants en Pédagogie Sensible au Genre.
Tous ces efforts visent à permettre à la jeune
fille d'être dans des conditions optimales d'apprentissage.
Plan Burkina
Plan est une organisation de développement
communautaire centré sur l'enfant. Sa vision est celle d'un monde
où les enfants réalisent leur potentiel dans des
sociétés qui respectent les droits et la dignité des
individus.
Sa mission est d'améliorer d'une manière durable
la qualité de vie des enfants démunis dans les pays en
développement, à travers un processus qui unifie les hommes de
cultures différentes. Les domaines d'intervention de Plan sont la
santé, l'assainissement et l'éducation.
Depuis sa création en 1976, Plan s'est investi dans
l'éducation de la jeune fille et des élèves issues de
couches sociales défavorables par l'octroi de bourses d'étude et
de formation.
Un de ses programmes en faveur des filles et qui a eu plus
d'écho a été sans doute le projet BRIGHT
(BurkinabèResponse to Improve Girls cHances to Succeed), s'investit dans
l'éducation des filles à travers la discrimination positive
(octroi de bourses, de ration sèches à emporter,
94
formation du personnel enseignant sur le genre...), bref un
paquet de mesure pour permettre aux filles en situation difficile de se
maintenir à l'école et d'améliorer leurs performances
scolaires.
ADEP (Association D'appui et d'Eveil
Pugsada)
L'Association d'appui et d'éveil Pugsada (ADEP) est
une association burkinabè féminine créée en 1995.
Elle a pour principal objectif d'oeuvrer à l'amélioration du
statut social des jeunes filles et de leurs conditions de vie. Pour y parvenir,
elle doit favoriser la prise de conscience, la connaissance et le respect des
droits des jeunes filles au sein de la population et ceci sur tous les
plans.
C'est à travers diverses activités que l'ADEP
interagit directement avec les jeunes filles en favorisant leur
éducation, leur scolarisation, leur formation, l'apprentissage de
métiers qui leur permettront d'accéder à une certaine
autonomie financière. Elle mène dans des établissements
secondaires des activités visant à lutter contre le
harcèlement en milieu scolaire.
Aide et Action
L'ONG Aide et Action est établie au Burkina Faso
depuis 2001. Elle oeuvre pour un monde où la dignité est garantie
pour tous-femmes, hommes et enfants grâce à l'éducation qui
conduit au développement humain. C'est pourquoi cette ONG a fait de
l'éducation des filles et des femmes l'un de ses thèmes
prioritaires. Comme les femmes et les filles sont les plus exclues de
l'éducation, Aide et Action est convaincue que le développement
de l'éducation de qualité pour tous dépendra dans une
large mesure de l'autonomisation des femmes. Pour ce faire, elle met en oeuvre
des stratégies qui qui priorisent le travail de terrain et de plaidoyer
pour promouvoir le respect du droit des filles et des femmes à
l'éducation, ainsi que la promotion de l'entreprenariat
féminin.
L'alphabétisation des mères est aussi
concernée par le projet, comme moyen de lutte contre les
déperditions.
La liste des ONG et Association intervenant dans
l'éducation des filles et de leur maintien n'est pas exhaustive. Il faut
reconnaitre qu'en matière d'éducation et de maintien des filles,
des ministères de tutelle en passant par les associations, tous sont
concernés par ce phénomène. Le Ministère de la
Promotion de la Femme, à travers des publications dans les quotidiens de
la place attire l'attention du public sur le statut et la situation sociale de
la Femme et de la fille au Burkina. Ces écrits interpellent l'opinion
nationale et les conseillent sur des pratiques nuisibles au bien-être
social de la Femme burkinabè.
Les cris de coeur de ces différentes publications,
pour nous interpelle une fois de plus un public déjà averti et en
majorité alphabétisé. Ce qui est pour nous moins efficace
car ceux qui entretiennent
95
des pratiques qui sont de nature à faire obstruction
au bien être éducatif de la jeune fille et de la femme ne savent
ni lire ni écrire. Une large campagne de sensibilisation de mobilisation
à l'endroit du monde rural et des analphabètes s'impose pour
prendre à bras le corps les différents fléaux et
comportement qui compromettent les efforts de l'Etat et de ses partenaires dans
la quête du bien être des femmes et des filles.
96