II.2.La problématique
Au Burkina Faso, l'éducation constitue une des
priorités du moment qui s'impose à lui dans sa marche vers le
développement. Son idéal serait d'atteindre les objectifs de
l'Education Pour Tous d'ici à 2015.L'objectif de toute éducation
efficiente est « de conduire un maximum d'individus vers
l'acquisition d'un maximum de connaissances et de savoirs, utiles dans la vie
de tout individu ». Pierre BOURDIEU et Jean Claude PASSERON
(1964) croient au caractère démocratique de l'éducation en
ce sens qu'elle doit permettre « au plus grand nombre possible d'individus
de s'en emparer le moins temps possible, le plus complètement et le plus
parfaitement possible, du plus grand nombre possible des aptitudes qui font la
culture scolaire à un moment donné ».Cette acquisition de
connaissances, d'une grande importance pour l'individu, requiert un minimum de
connaissances appris à l'école c'est-à-dire au moins avoir
terminé le post primaire dans le but de pérenniser ces acquis
utiles dans la vie quotidienne. Mais il subsiste toujours des disparités
de rendement selon le sexe, la région, le milieu de vie et l'origine
sociale. Cette disparité de rendement est préoccupante et
importante lorsqu'on essaie d'analyser les résultats scolaires des
différentes couches de la société. Plus encore pour le
primaire, l'accessibilité au post primaire et au
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secondaire semble dépendre avant tout du niveau de
pauvreté des ménages et de l'opposition entre le milieu rural,
semi urbain et urbain. Face à ces réalités alarmantes, la
survie scolaire reste un luxe quand on nait fille en Afrique en
général et dans sa partie au sud du Sahara en particulier. Cette
incapacité à tenir le plus longtemps possible dans le
système scolaire nous fait parler des dimensions de
l'inégalité scolaire, à savoir l'accès à
l'école, le rendement scolaire et la « survie » au sein du
système d'enseignement. Les filles ont un accès à
l'école plus faible que les garçons en Afrique sub-saharienne,
mais à la différence de la grande majorité des pays du
monde, elles ont une survie scolaire inférieure et redoublent aussi plus
que les garçons dans un bon nombre de cas(LucilaJallade GRETAF
international,2004).Ainsi, pour situer notre question de départ nous
nous sommes demandé quels étaient les mobiles faisant obstruction
au succès scolaire des élèves en général et
des filles en particulier dans les lycées et collèges?
Afin de comprendre le phénomène de
déperdition scolaire au post primaire et au secondaire des filles et
apporter des solutions palliatives, nous avons décidé de
travailler sur le thème portant « analyse des
déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire
des filles issues des zones périurbaines de Ouagadougou : cas des
établissements d'enseignement secondaires de la commune rurale de Saaba
».
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