La micro finance et la lutte contre la pauvreté en RDCongo( Télécharger le fichier original )par Eric NSENSELE WA YUMBA Université protestante au Congo - Graduat 2011 |
I.3.7. L'application d'un taux par les IMF à leur clientèleFournir des services financiers à des personnes à revenus modestes coûte cher, particulièrement en proportion des montants des transactions concernées. C'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles les banques n'octroient pas de petits prêts. Un prêt de 100 €, par exemple, exige pour son traitement le même personnel et les mêmes ressources qu'un prêt de 10.000 €, ce qui augmente considérablement le coût par unité de transaction. En micro finance, les agents de crédit doivent en effet rendre visite au client à son domicile ou sur son lieu de travail, évaluer sa solvabilité sur la base d'entretiens avec la famille, le voisinage, et une fois le prêt accordé, effectuer un suivi rapproché et fréquent par le biais de visites pour renforcer la culture de remboursement.27(*) Les coûts de gestion d'une multitude de petits prêts sont donc très importants, ce qui oblige les institutions à appliquer un taux d'intérêt généralement plus élevé que celui du secteur bancaire. L'expérience prouve aussi que les clients sont prêts à payer des taux d'intérêt assez élevés pour s'assurer un accès permanent au crédit. En effet généralement, le retour sur les investissements réalisés grâce au capital obtenu peut s'avérer bien supérieur au taux d'intérêt du crédit. Ils reconnaissent aussi l'alternative suivante : · faire appel par exemple aux prêteurs sur gages, aux usuriers du secteur financier informel ; · l'absence de toute source de crédit est beaucoup plus pénalisante pour eux. A titre d'exemple, les taux d'intérêt dans le secteur informel peuvent atteindre 20 % par jour pour certains vendeurs sur le marché. I.3.8. La notion de l'Epargne chez les pauvresIl convient de signaler que ce sont les pauvres qui épargnent en permanence, même si cette épargne prend des formes moins « courantes » que l'argent : · Bijoux en or, · Animaux domestiques, · Matériaux de construction, etc. Après tout, ils font face comme tout le monde aux mêmes évènements imprévus ou récurrents qui nécessitent une somme d'argent urgente : · Maladies, · Frais de scolarité, · Agrandissement de l'habitat, · Enterrement, etc. Lorsque le ménage a soudain besoin d'une petite somme d'argent. Ainsi, si la femme a prêté son épargne à un membre de sa famille afin de la mettre à l'abri du vol (car la seule autre alternative est de la conserver sous son matelas), cet argent ne sera pas forcément disponible au moment où elle en aura besoin. Les pauvres ont donc besoin d'une épargne qui soit à la fois sûre et liquide. Ils tiennent moins compte du taux de rémunération de leur épargne, car ils ne sont pas habitués à placer leur épargne dans des instruments financiers, mais accordent en revanche une grande valeur aux mécanismes leur assurant une épargne disponible en cas d'urgence ou d'opportunité d'acquisition de biens. Ces services d'épargne doivent être adaptés pour répondre à la demande particulière des pauvres et à leur cycle de trésorerie. Le plus souvent, les pauvres ne souffrent pas seulement de la faiblesse de leurs revenus mais aussi de leur irrégularité. Ainsi, pour optimiser l'épargne des pauvres, les institutions doivent proposer des dispositifs souples, à la fois en terme de montants déposés et de fréquence des dépôts et retraits. Pour les pauvres, le besoin d'épargne est tout aussi important que le besoin de crédit.28(*) * 27 Taux d'intérêt, portail micro finance in http://www.lamicrofinance.org/section/faq#8 page consultée le 26juin à 19h55. * 28 `` Epargne'' Portail micro finance in http://www.lamicrofinance.org/section/faq#10 page consultée le 26 juin à 20H45. |
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