III.4.2 Les perspectives
Les perspectives de la relance de la CEPGL
doivent s'inscrire dans le méandre de la géographie pour que la
relance ne soit pas fictive, mais plutôt concrète. La
défense de la région des grands lacs doit être
amorcée à petit pas partir de la coopération
régionale afin de démontrer dans le future que la région
des grands lacs sera capable de se défendre sans l'intervention des
armées étrangère. C'est une question-là qu'elle
amorcera le début de son indépendance réelle.
C'est une question de survie, il faut penser à une
intégration de nos forces armes dans l'une structure régionale
afin de mieux combattre les ennemis de la RGL qui ont toujours détruit,
tout au long de l'histoire, l'harmonisation de nos relation inter-nation
sous-régionale.
Devant la répétition des scenarios sombres, il
faut admettre que seule une armée à vocation régionale,
obéissant à un pouvoir civil et rétablissant l'ordre
partout où il est rompu, peut stabiliser les systèmes politiques,
de la région des grands lacs.
Il est urgent et malgré les difficultés
financières, de penser à l'intégration des armées
nationales dans une forme d'armée régionale. Ce travail
très futuriste commercera par la rénovation des camps le long de
frontières situées en dehors des zones d'intégration afin
de facilité le contrôle aux frontières et afin de faire
reconnaître les dites frontières, car les pays d'Afrique vivent
encore dans la logique de pays sans bornage reconnu et respecté par les
pays voisins (lacs, montagnes, forêts, rivières, etc...). Les
camps militaires construits le long des frontières éviteront
leurs perméabilités, mais en plus, la proximité de ces
nouveaux camps militaires des pays limitrophes faciliteront, en temps de paix,
la coopération avec les armes étrangères de ces pays
voisins.
Puisque les militaires auront pris l'habitude de
côtoyer plus facilement leurs homologues, les pays de l zone
suggérant l création de patrouille conjointe aux
frontières et celle-ci pourront être prélude à la
future armées de la région. Il faut réfléchir dans
le long terme, car des stratégies plus complexes ont déjà
été pensées dans les pays du nord. La constitution d'une
armée régionale permettra de franchir un pas
supplémentaire vers la constitution du grand lacs de demain,
c'est-à-dire à partir des enseignements tirés de ce
rapprochement qu'une armée régionale pourrait voir le jour.
Le rapprochement entre armées régionale
constituera le cadre naturel de collaboration et de connaissance mutuelle. Une
telle initiative est de nature à éviter les conflits et surtout
à renforcer la cohésion des populations. Le rapprochement et la
coopération entre armée nationale peuvent constituer en amont la
voie d'harmonisation des antagoniste que les braves colonisateurs ont
légués en imposant des frontières artificielles qui
servaient leurs intérêts et que les dirigeants africains en
général et ceux de la région des grands lacs en
particulier n'arrivent toujours à supprimer ou à modifier par une
coopération fructueuse.
La CEPGL, en explorant les pistes de sa relance, doit
dépasser le caractère déclaratoire qui caractérise
les regroupements africains pour s'inscrire dans une logique d'actions et de
projets concrets contribuant à des objectifs identifiés et
mesurables.
Il est pour ce faire impératif de clarifier les
attentes de chacun et d'aboutir à une conception commune de
l'utilité d'une CEPGL agrandie et relancée. Il faut identifier le
dénominateur commun de ces attentes et bâtir la nouvelle CEPGL sur
ce socle solide.
L'élargissement de la communauté à des
pays comme l'Angola, la Tanzanie et le Kenya devrait relativiser le poids que
chacun s'accorde neutraliser les vieilles velléités. Cette
nouvelle CEPGL doit concevoir un leadership régional capable de se
mesurer aux autres grands ensembles africains. La condition président
à l'émergence d'un tel leadership, fièrement
partagé par les pays de la région, est le
démantèlement de certaines tentatives d'intégration
concurrentes par l'interdiction aux pays de la région d'appartenir en
parallèle à d'autres regroupements (par exemple la RDC est
foncièrement inefficace parce que dispersée entre la CEEAC, la
SADC, le COMESA et cela sans vraiment s'identifier à - ni peser de tout
son poids dans- aucune de ses structures).
Seule une participation exclusive à un ensemble unique
peut garantir avec le temps la naissance d'un sentiment d'appartenance
régionale nécessaire à un rayonnement commun. Une
région des Grands Lacs ainsi constituée pourrait bien s'inscrire
comme un pôle NEPAD et participer en bloc aux efforts panafricains de
développement, qui tend à entreprendre des
efforts d'intégration entre des groupes restreints et qui à pour
conséquence la multiplication d'organisations sans gain
d'efficacité. La nouvelle CEPGL doit donc s'inscrire dans l'effort
général de rationalisation de l'intégration africaine.
La CEPGL doit aussi prendre en compte, de manière plus
sérieuse et plus concertée, les questions sécuritaires.
Elle pourrait envisager une instance de coordination des Etats majors des pays
membres, des protocoles régionaux de surveillance des frontières
(La RDC et le Rwanda ont signé un tel protocole récemment) et une
force d'intervention rapide capable de prendre en charge la défense des
intérêts régionaux et la protection des populations
civiles.
Les domaines économiques et sécuritaires ne
doivent pas faire ombrage à des initiatives plus diversifiées
dans d'autres domaines d'intérêt commun comme l'Education, la
Culture, la Recherche, le Sport et tout autre levier capable de mettre l'accent
sur le patrimoine commun des populations de la région et de mettre
à profit la richesse de leur diversité.
La relance de la CEPGL s'inscrit pleinement dans le cadre plus
large de la Conférence Internationale sur la Région des Grands
Lacs (CIRGL), le Conseil des Ministres a mis sur pied une Commission
d'évaluation et de relance de la CEPGL pour coordonner cet effort de
réorganisation. En lien avec le Secrétariat Exécutif
Permanent et les Organismes spécialisés, elle est chargée
de revisiter tous les instruments de coopération et d'intégration
économique existants et de faire des propositions nouvelles.
La Commission d'évaluation et de relance incite
fortement les Etats membres à procéder à une
rationalisation et une harmonisation de leurs programmes nationaux dans le
cadre ce cette relance. La nouvelle CEPGL, doit intégrer des
problématiques d'actualité dans ses politiques et programmes
d'intégration comme la lutte contre le VIH/SIDA, la dimension du Genre
et le développement durable afin de satisfaire aux exigences de son
temps. Celle-ci doit aboutir à la création,
échelonnée dans le temps, d'une Communauté des Etats des
grands lacs (CEGL), retirant ainsi l'emphase mise sur le pôle
économique d'une organisation appelée à de plus grands
desseins.
Donc, la paix et la relance dans la région des grands
lacs ne pourront être organisées que dans le contexte
d'armées régionales efficace avant la création d'une
armée africaine. Une telle structure participera mieux à la
prévention et à la résolution des conflits au niveau
régionale et continental. Elle assurera la sécurité
collective et le développement durable.
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