2. Facteurs socio économiques
Cette section comprend les facteurs tels que le revenu du
ménage, le coût des soins ainsi que le chômage.
Dans la conférence tenue d` Alma Ata, en 1978, les
organisations internationales dont l'OMS ont fixé les objectifs de la
santé pour tous d'ici l'an 2000, visant l'accès universel de la
population mondiale aux soins de santé primaires
Cependant, la crise financière
des années 80, qui a frappé la plupart des pays africains sans
épargner le Cameroun, les restrictions budgétaires
imposées par les instances financières notamment la FMI et BM ont
occasionné la réduction du budget alloué a la
santé, ce qui a entrainé ces pays à mettre fin à la
gratuité des services des soins entraînant comme
conséquence la détérioration de la qualité des
soins.
2.1. Revenu du ménage
L'état de santé est influencé aussi bien
par les facteurs socio économiques que par l'état des
systèmes des soins de santé existant. La politique imposée
par la FMI et BM n'a fait augmenter que le niveau de pauvreté des pays
africains qui ont un peu négligé le secteur de la santé.
Selon M HOUNKPATI, dans sa thèse de
Doctorat santé au Togo, financement, statistique (2007)
le revenu joue un rôle sur l'utilisation des services des soins« le
financement de la santé est reparti de la manière suivante :
11% par des fonds publics, 84% par les ménages et 5% par les aides
diverses. A signaler que 72,2% de la population vit avec moins d'un dollar par
jour. Les togolais ne consultent pas le médecin immédiatement,
car ils savent que les frais de consultation pourraient engloutir le budget
mensuel de la famille. Ils commenceront par voir un infirmier qui parfois n'est
pas qualifié, mais qui conseillera d'acheter quelques produits»
Une étude menée dans la
zone de santé de Minova en province du sud Kivu, par B
KIBALONZA (2009) établie aussi une relation entre le
revenu du ménage et utilisation des services de la santé. Voici
les résultats de celle-ci « le faible pouvoir d'achat des
populations ne permet ni aux structures de soins de s'autofinancer, ni aux
pauvres d'accéder aux soins de santé. La pauvreté de la
population et la précarité des revenus expliquent le fait que les
ménages ne parviennent pas à couvrir les soins, 60% d'individus
vivant avec moins d'un dollar par jour.»
Selon l'OMS(2002), la
pauvreté conduit à une grave insuffisance d'utilisation des
services de santé.
L'enquête menée en
2005 par un comité de santé au Nord Kivu sur
l'accessibilité aux soins de santé dans la province du Nord Kivu,
révèle que la santé constitue un problème
prioritaire de la population: 44% des ménages ont vendu un bien de
valeur pour recourir aux soins. Dans le cours d'Economie
approfondie de la santé dispensé par prof. KAMBALE
KARAFULI(2011), plusieurs variables ont été
considérées comme étant à la base de la faible
utilisation des services de santé. Parmi celles-ci le niveau de revenu
bas. Il s'exprime sous cette citation « la demande des soins de
santé est plus élastique au niveau bas de revenu »
L'étude globale organisée
par ISIG-Goma en Janvier 2002 sur la situation
socio-économique des ménages dans la ville de Goma après
l'éruption volcanique a révélé que la
majorité des membres (41,5%) gagnait entre 0 à 9 dollars le mois.
La même enquête a révélé que la plus grande
partie des résidents de Goma disposaient d'un revenu mensuel
déclaré inférieur à 30 dollars américains
soit 68,5% de répondants l'ont confirmé. Ces revenus
déclarés semblaient bien dérisoires quand on sait que dans
la plupart de cas, un ménage de plus de 6 personnes en moyenne devait
vivre sur ce seul revenu.
Aussi, l'enquête menée par l'ASRAMES
en 2002 a montré que 86% de la population de
Goma vivaient en dessous de 1dollar US par jour. Ces statistiques ont
été dégagées pour illustrer la situation
économique médiocre que vit la population de Goma en particulier
et de toute la Province du Nord-Kivu en général. Une étude
faite également par KARAFULI et Al en
2005 dans la zone de santé de Karisimbi a
révélé que les manages enquêtés vivaient en
dessous du seuil de pauvreté selon laquelle les dépenses
journalières moyennes de cette population pour le logement,
l'alimentation, les soins de santé, le transport et l'éducation
s'élèvent à 0,54 dollar par individu
Au Cameroun, une recherche mené par LEANDRE
NGOGANG WANDJI (2009) à l'INS a montré que sur le plan
spatial le phénomène de pauvreté est prédominant en
milieu rural (55%) et qu'en effet plus de 8 individus pauvres sur 10 vivent en
milieu rural. En Décembre 2009, la
FEPED dans l'évaluation participative du droit à
la santé au Cameroun révèle qu'une série
d'étude et consultation gouvernementale montre que la
fréquentation CS ralenti à cause de l'appauvrissement du patient.
Dans ECAMIII (2009), L'INS montre qu'un individu est pauvre
s'il vit dans un ménage qui dépense moins de 269443 frs CFA par
an (seuil de la pauvreté en 2007 par équivalent adulte et par
an). Chaque équivalent adulte de se ménage dépense donc
moins de 22.454 frs CFA par moins, soit moins de 768 frs CFA par jour. Avec cet
approche, on estime à près de 40% la proportion des habitants
vivant en deçà du seuil de la pauvreté en 2007, soit
environ 7,1 millions de camerounais. Sur le plan socio-économique
l'incidence de la pauvreté décroit avec le niveau d'instruction.
D'où la nécessité de mettre un accent accru sur
l'éducation en vue de lutter contre la pauvreté. Par exemple les
ménage dont le chef est sans niveau d'instruction concentre la
proportion des pauvres la plus élevée de la population (48.7%).
Le taux de pauvreté varie également avec la taille du
ménage, l'âge et le sexe du chef de ménage.
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