1.4. L'automédication
Elle peut se définir comme l'auto administration des
médicaments en provenance des officines pharmaceutiques sans ordonnances
médicales. Différentes études ont montré que
l'automédication par la population constitue l'un des facteurs de la non
consultation dans les services des soins de santé.
A ce sujet, une étude menée au Tchad par
Dr Itama & Mbainadjina (2006) sur
l'étude socio économique sur les coûts et
accessibilité des populations aux soins de santé
révèle que 61 % de la population font recours aux structures de
santé lorsqu'ils sont malades, 20% vont chez les tradi-praticiens et 19%
font recours à l'automédication.
Selon cette même source en Guinée, les
études menées montrent que contrairement au Tchad où
seulement 19 % font l'automédication en Guinée en dépit de
la proximité des structures des soins de santé, 59% des personnes
vivants en milieu rural utilisent l'automédication contre 20% en milieu
urbain, ce facteur est considéré comme étant à la
base de la sous utilisation des services des soins de santé. En 2011, à la journée
mondiale des malades, l'OMS défend l'habitude de faire
l'automédication et encourage la population à utiliser les
services des soins de santé en vue de promouvoir une meilleure
santé.
Nous remarquons avec clarté que si les individus
n'utilisent pas les services des soins de santé qui sont à leur
disposition en prenant des soins qui viennent dans les officines
pharmaceutiques qui certainement ne s'accompagnent pas d'ordonnances
médicales, cela aura effectivement un impact négatif sur
l'utilisation de services de soins.
1.5 Fréquentation de la
médecine traditionnelle
C'est le fait que la population consulte plus les
tradi-praticiens que la médecine moderne. Une étude menée
au Sénégal par SADIO&DIOP F (août1994)
sur l'utilisation et demande des soins de santé a pu
révéler plusieurs facteurs qui influencent sur l'utilisation des
structures de santé dont le coût des soins, le revenu insuffisant
et la grande fréquentation de la médecine naturelle.
« Parmi les 6331 individus de la zone de
santé rurale ayant déclaré être tombés
malades durant le mois précédent le passage de l'enquêteur,
50% n'ont pas cherché les soins au moment opportun compte tenu de la
pauvreté, le secteur sanitaire moderne y compris les
établissements sanitaires tertiaires de la santé publique servent
essentiellement les couches aisées des populations rurales et la
majorité de la population se dirige principalement vers les
tradi-praticiens. Le revenu journalier joue un grand rôle dans
l'entrée du secteur moderne car une augmentation du revenu de 100%
augmente la probabilité d'entrer à temps dans le secteur
moderne
En rentrant sur l'étude faite au
Tchad, nous voyons que 20% de la population font recours à la
médecine naturelle contre 19 et 61% qui utilisent respectivement
l'automédication et la médecine moderne. Au fait, cette
proportion n'est pas du tout alarmante mais chez nous Cameroun, dans la
région de l'Ouest, particulièrement dans l'aire de santé
de Kongso-Bamougoum, dans le district de la Mifi, il est important de savoir la
proportion qu'occupe la médecine naturelle, car l'abus de celle-ci
constitue un facteur de la faible fréquentation des structures de
santé.
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