c. Les structures d'accompagnement
Face aux lacunes que connaissent les femmes pendant la
création de leur entreprise, les conseils externes et les structures
d'accompagnement apparaissent selon Cuillère, pour la catégorie
des très petites entreprises (principales entreprises
gérées par les femmes), comme un moyen évident de combler
les insuffisances internes, et notamment managériales.
On peut d'abord parler des pépinières et des
incubateurs fréquemment mentionnés dans la littérature
Anglaise (Allen et al, 1985, 1988, 1990 ; Brooks, 1986, Cooper et al 1985,
Mckimon et al, 1988, Smilloret et al. 1986 ; etc.) et Française (Albert
et al. 1994, 2003, Beger Douce, 2001, 2003 ; Bryuat, 1992, 1993 ; Chaband et
al, 2003 ; Pikelty et al, 1990 ; etc.), qui apportent un soutien logistique et
un accompagnement aux créatrices d'entreprises.
Les pépinières offrent aux femmes des services
spécialisés pendant le processus de création d'entreprise,
tels que des formations à la gestion, des accès aux
réseaux, des services logistiques ou encore des locaux. Elles sont
financées par les collectivités locales, en partenariat avec les
universités. Les incubateurs ont été cités par un
grands nombre de femmes comme étant un outil d'aide au démarrage.
Ils représentent une alternative moins scolaire aux formations.
L'essaimage est également un service d'accompagnement
intéressant. Il repose sur un système selon lequel un grand
groupe aide un salarié pour la création de son entreprise, par
une aide financière mais aussi un accès au réseau
d'entrepreneurs ou encore des conseils.
Des statistiques ont prouvé l'utilité de ces
structures d'accompagnement à la création d'entreprise. En effet,
le taux de survie d'une nouvelle entreprise (5 ans après leur
création) s'élève de 70 à 85% lorsque
l'entrepreneur à suivi un accompagnement contre 50% sans accompagnement.
Cette performance est due aux récentes « normes » relatives
à l'accompagnement : la « charte de qualité » datant du
17 mai 2001 et adoptée par les
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réseaux associatifs et le conseil de création
d'entreprise (CNCA), formant une fédération des organisations
contribuant à la création et à la reprise d'entreprises
(FORCE) ; et la norme AFNOR « accompagnement de l'entreprise » de
décembre 2007 qui réglemente l'accompagnement.
d. Les appuis financiers
Comme le souligne Guerin en 2000, le manque d'argent est une
inquiétude incessante et récurrente pour les femmes, quelque soit
l'activité qu'elles exercent, quelque soit le capital dont elles
disposent. Elles considèrent l'argent comme « une denrée
périssable » (Hooing et Sadi, 1996). Le financement est en effet un
des principaux freins à l'entrepreneuriat féminin et les femmes
en sont conscientes. Les femmes entrepreneures reprochent une différence
entre les crédits qui leurs sont accordés par les banques et ceux
accordés aux hommes, à cause en principe d'un manque de garantie,
mais surtout l'absence de transparence sur les critères de
sélection des projets par les banques. Connaissant ces
difficultés, elles ont recours à des réseaux de
financement privés tout au long de leur processus de création
d'entreprise (démarrage, croissance, extension...).
Malgré l'appui évident apporté par tous
ces outils d'aides à la création d'entreprises pour les femmes,
une étude de l'agence des PME de 2003 réalisée
auprès de 1500 entrepreneures à partir des sources INSEE
(Sirène, 2001) et des fichiers des bénéficiaires du
prêt à la création d'entreprise (PCE), montre que deux
tiers des créatrices interrogées ont
bénéficié d'appui de leur entourage, mais très peu
d'appui de ces structures dédiées. 41% ont mobilisé leur
entourage, 31% les structures professionnelles non dédiées, et
enfin uniquement 27% des structures professionnelles dédiées.
De plus, un tiers des créatrices déclare n'avoir
bénéficié ou eu recours à aucune aide. Les
principales raisons citées par ces femmes entrepreneures sont
l'ignorance de l'existence de ce type d'organisme ou de structure, la
méconnaissance de la nature de l'appui susceptible d'être
supporté par ce type d'organisme ou structures, le sentiment de ne pas
avoir la possibilité de bénéficier de cet appui et le
souhait de ne pas avoir recours à ce type
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d'organisme ou de structure. Il paraît donc important de
communiquer sur l'existence et les bienfaits de ces structures auprès
des nouvelles créatrices d'entreprises afin de leur donner le maximum de
chance de réussite, et le maximum de chances d'accéder à
un financement correcte pour assurer la performance de leur entreprise.
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