8. Durant les 5 premières années
Nous allons identifier ici les problèmes rencontrés
par les femmes au début de leur activité, et notamment les
difficultés d'accès au financement bancaires et les causes de ces
refus de financement.
Nous identifierons comment ces banquiers considèrent ces
éléments, et dans quelle mesure ils représentent des
freins à l'accès au financement bancaire.
a. Principales causes de refus selon les banquiers
Ce tableau nous présente dans quelle mesure, sur une
échelle de 1 à 5 allants de « Pas d'obstacle » à
« Obstacle majeur », ces éléments représentent
un frein au financement des créateurs d'entreprises d'après les
banquiers.
On remarque que les principaux obstacles à l'obtention
d'un prêt bancaire sont une mauvaise compréhension du projet, un
risque trop élevé du projet, une incohérence des documents
financiers et à moindre mesure, le manque de garanties, un montant
demandé trop élevé et la conciliation difficile entre vie
privée et vie professionnelle.
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Ce deuxième tableaux nous exprime à quel point
ces éléments sont incompatibles avec l'acceptation d'un
prêt bancaire d'après les banquiers.
Sans un business plan complet, il est impossible pour les
banquiers d'avoir une connaissance suffisante du projet pour prendre une
décision. Pour que le business plan soit cohérent il doit
impérativement être complet et réaliste. Puis dans un
deuxième temps il doit être validé selon la
cohérence avec l'étude de marché. Cependant, les banquiers
ne refusent pas le projet pour autant, ils préfèrent rediriger
vers des personnes compétentes et accompagner le porteur de projet dans
l'enrichissement de son business plan, pour le rencontrer de nouveau plus tard
si l'évolution du projet et satisfaisante.
Un premier échec de création d'entreprise est un
élément relativement important qui freinent les banquiers dans
l'acceptation d'un prêt. Cependant, plus que l'échec, ce sont les
circonstances et les causes de l'échec qui sont importantes. Il faut les
analyser avec le créateur pour comprendre les raisons de ce premier
échec. Elles peuvent être extérieures et
imprévisibles, ne représentant alors qu'un obstacle léger.
Elles peuvent aussi dues à une carence de l'entrepreneur et elles
deviennent alors un obstacle majeur au financement bancaire.
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b. Expériences des femmes
Ces graphiques nous montrent le nombre de demandes de
financement effectuées par les femmes durant leurs 5 premières
années d'activité, le nombre de demande accepté et le
nombre de refus.
Nombre de demandes de financement
Non réponse = 10 Moyenne = 1,90 Ecart-type = 1,17
Même si la plupart des femmes interrogées
n'avaient pas encore passé le cap des 5 premières années
d'activité, on distingue que la plupart des femmes ne redemandent pas de
prêt, ou juste un seul une fois leur entreprise en place. Ceci peut
s'expliquer par leur non volonté d'investissement et de
développement que nous avons repéré dans les objectifs
à long terme plus au dessus.
Nombre de demandes acceptées Nombre de demandes
refusées
Non réponse = 12 Non réponse = 12
Moyenne = 1,5 Moyenne = 0,56
Ecart-type = 0,62 Ecart-type = 1,15
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On voit d'après ces deux graphiques que la
majorité des femmes se sont vues accepter une demande prêt et
aucun refus de la part des banquiers. Celles ayant reçu deux prêts
bancaires représentant également une grosse partie. Aussi, 16,6%
des femmes ont connu au moins un refus des banques.
Le graphique ci-dessous nous montre les causes de refus
évoquées par les banquiers pour les femmes ayant connu un refus
de prêt de la part des banques.
Causes de refus évoquées par les
banquiers
Non réponses = 25
Les refus ont quatre causes principales : le manque de
garanties (10%), le manque de partage de risque ou le risque trop
élevé (6,7%) et à moindre mesure, le montant
demandé trop élevé ou une mauvaise compréhension du
projet (3,3%). On remarque qu'il s'agit à chaque fois d'une question de
risque. Les banquiers sont frileux et refusent d'accorder un prêt si le
risque n'est pas partagé ou s'il est trop grand. Au même titre que
les banquiers l'ont exprimé, les causes plus personnelles telles que le
manque d'expérience, de compétences ou le manque de soutien de la
part de l'entourage ne semblent pas avoir été la cause des refus
de la part des banques.
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