B- L'ACTION D'INSTITUTIONS NON PUBLIQUES
Il s'agit de la participation autonome des autres acteurs du
marché dans l'encadrement des prix c'est-à-dire en dehors de
toutes implications de l'Etat. Lesquels organes sont regroupés autour
des structures relevant du secteur privé ou de la société
civile.
1- L'action libre du secteur privé
La fonction ou le rôle du secteur privé dans
l'encadrement des prix en dehors de tout cadre de concertation avec l'Etat est
réel. La structure pilote de ce secteur se trouve être le
264 La charte des investissements crée à cet
effet le conseil de partenariat industriel, l'institut de l'entreprenership,
l'observatoire de l'industrie et du commerce, l'agence des normes et des
qualités et un centre de propriété intellectuelle.
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groupement inter patronal du Cameroun (GICAM). Cette structure
d'essence privée, défend essentiellement les
intérêts des opérateurs réunis en son sein. Elle est
composée de cent quarante entreprises, quinze associations
professionnelles relevant ainsi que plusieurs représentations des
activités commerciales du secteur informel. Elle est
concurrencée, ou du moins secondée, par la chambre de commerce
d'industrie des mines et de l'artisanat (CCIMA), ainsi que par plusieurs autres
syndicats du secteur industriel camerounais. Ces structures, d'une
manière ou d'une autre, influencent sur la gestion des problèmes
économiques en général, celle des prix en particulier dans
le cadre des sessions internes au cours desquelles sont formulées les
recommandations et directives adressées à l'Etat. Elle dispose
par ailleurs et en général, de structures internes de
règlements de différends entre opérateurs
économiques. Le rôle des structures tels que le Comité
inter professionnel du cacao et du café (CICC) en matière
d'encadrement des prix dans des domaines spécifiques tels que le cacao
et le café ; celui des coopératives, des syndicats et autres
fédérations nationales de petites et moyennes entreprises (PME)
représentant des filières, peut également être
évoqué. La participation - certes indirecte - de ces
différentes structures à l'encadrement des prix est
indéniable en tant que représentant du secteur privé,
lorsqu'ils ne sont simplement pas membre de la société civile.
2- Le rôle autonome de la société
civile
La société civile, constituée de tous
organismes ne relevant en rien de l'Etat et ne faisant pas toujours partie du
secteur privé, participe à l'encadrement des prix qu'elle
influence et même oriente par un lobbying fort. Les
représentations syndicales, les associations de protection des
intérêts économiques, les organisations non
gouvernementales concernées, au même titre que les médias
nationaux et internationaux, ainsi que l'opinion publique, participent tant
bien que mal à l'encadrement des prix. La société civile
joue un rôle de dénonciation, de pression ou d'orientation. En
indiquant les tendances qui s'imposent dans le choix des politiques des prix
aussi bien vis-à-vis de l'Etat que les autres acteurs sociaux. Elle
informe, forme et même transforme les politiques publiques en
matière de prix dans le cadre de la régulation publique. Reste
qu'un cadre normatif et institutionnel permettant un réel essor de cette
société civile, pleine de potentialités, s'avère
nécessaire et devrait être envisagé.
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Ainsi, l'un des points saillants de la régulation des
prix au Cameroun se traduit par la multilatéralisation, mieux, la
démocratisation de l'encadrement des prix. Jadis la chasse gardée
de l'Etat, l'encadrement est désormais opéré à
travers une approche participative, tant sous l'angle institutionnel que
normatif. A cet effet, l'encadrement des prix à l'origine rigide et
unilatéral, a subi une dose de flexibilisation dont on n'a pas fini de
cerner la rationalité.
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