VI. LES RECOMMANDATIONS
A la suite des contraintes ci-dessus, nous avons
formulé des recommandations aux communautés locales, au PLID/CDD,
à la société civile (associations partenaires), aux
bailleurs de fond et au gouvernement du Cameroun.
A. Aux Communautés locales
Le fort lien d'accointance des bénéficiaires du
PLID a un impact très positif sur le capital social au niveau collectif
dans la communauté de Wazzang-Kalliao. Nous recommandons donc aux
communautés locales de développer encore plus l'échange
d'information et d'entraide dans le but d'augmenter leur capacité
d'appropriation des actions de lutte contre la désertification et des
projets de développement ruraux dans la région au niveau
collectif. Ceci leur permettra aussi d'améliorer leurs conditions de vie
aux niveaux individuel et collectif.
En outre, les actions des populations des communautés
pilotes devraient permettre de développer les synergies dans
l'articulation des solutions d'aménagements et de gestion, depuis la
parcelle du producteur aux terroirs villageois et aux territoires
inter-villageois. Ceci aura pour effet l'appréhension de la
complémentarité des actions d'aménagements par les autres
populations à ces différentes échelles.
B. Au PLID et au CDD
Dans le but d'assurer l'appropriation du PLID par les
bénéficiaires, une deuxième phase du projet est
indispensable à cet effet. Pour la mise en oeuvre du projet au cours de
cette phase, il y a un besoin supplémentaire en renforcement des
capacités des acteurs locaux sur la gestion de leurs structures et la
prise en main des modèles promus.
Nous recommandons donc au PLID et au CDD, un renforcement des
capacités des techniciens de site et des associations partenaires, afin
de garantir l'uniformisation des approches et des produits diffusés par
le projet dans le futur. Nous recommandons aussi que les populations soient
incluses à la base dans le processus de recherche et
développement à condition que leur qualité de vie soit
améliorée. Ceci pourrait augmenter le niveau de partage des
connaissances et favoriser l'appropriation des projets.
C. A la société civile
L'appropriation proactive des projets est en partie une
question de politiques publiques pour mettre les outils disponibles en place.
La notion de la société civile dans le contexte de
développement durable devient de plus en plus pertinente dans le
développement des politiques publiques. Dans le secteur rural au
Cameroun, la construction de la société civile chez les paysans
est nécessaire et apporterait beaucoup dans l'exécution des
politiques d'appropriation et de pérennisation des projets de
développement dans le secteur rural.
Dans le cas du PLID, l'emploi de temps très
détendu des populations demanderait leur participation formelle sur une
base volontaire, afin de répondre à des besoins de l'heure et
futures. Ceci dans le but d'atteindre un développement durable du
secteur rural dans la région. Nous recommandons donc la construction de
la société civile rurale qui favoriserait le partage de
connaissances. Ceci aura pour effet de réduire les risques que les
bénéficiaires du projet prennent en s'en appropriant. Elle
permettrait aussi la construction de la mémoire collective sociale, pour
favoriser les actions proactives. En plus, les associations partenaires du
projet doivent alimenter la mémoire collective sociale des villageois
par le biais d'un réseau des populations à la base à
travers le dynamisme des organisations paysannes qui peut jouer un rôle
de premier plan dans le processus d'appropriation des projets de
développement. Ainsi, les populations seraient en mesure de
reconnaître les actions de développement du passé et
auraient des connaissances pour entreprendre des actions proactives.
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