D. Exclusion social comme limite
à l'appropriation du projet
En général, certaines personnes dans la
communauté ne désirent pas changer leurs pratiques agricoles, car
ils ne veulent pas prendre de risques. En effet, l'activité agricole
à Wazzang-Kalliao comme dans tout le milieu rural au Cameroun, est
ancrée dans les normes sociétales du secteur de production. Dans
certains cas, ces normes imposent une façon de faire qui pourrait
limiter l'appropriation des actions du projet dans la communauté.
L'échange entre le paysan et l'agent de développent reste donc
ici prescriptif ; comme un médecin prescrit un médicament,
le patient n'est pas tenu de suivre ses conseils. Ceci est aussi valable pour
le processus d'appropriation du projet. La différence ici est que, celui
qui n'adhère pas peut être exclu du réseau et ne pas
bénéficier directement des actions du projet, parce que le
capital social peut causer l'exclusion sociale de celui ceux qui ne peut ou ne
veut se conformer aux normes locales. Au niveau collectif, la
conséquence peut être le frein à l'introduction de
nouvelles idées et de nouvelles personnes dans les communautés
locales, incitant au rejet du projet. La faible capacité des
comités locaux et des organismes partenaires d'appuyer tous les groupes
pourrait créer une division parmi dans les communautés entre les
bénéficiaires du PLID et les non bénéficiaires.
Étant donné qu'il existe un niveau
élevé de confiance et de dépendance sur ce lien
instrumental entre les bénéficiaires du PLID et le CDD, cette
incertitude par rapport au soutien des groupes ou des individus pourrait nuire
à l'appropriation du projet à court-terme et à sa
pérennisation à long-terme.
E. Absence de capitalisation des acquis
du projet
Nous avons relevé qu'il n'existe pas de dispositif de
monitoring et de capitalisation pourtant nécessaire pour un tel projet
pilote dont les résultats probants devraient être
capitalisés. Fondamentalement, la stratégie mise oeuvre par le
projet PLID est pertinente dans l'ensemble, car non seulement elle
intègre tous les acteurs clés dans le processus, mais aussi et
surtout renforce les capacités des organisations locales susceptibles de
pérenniser les acquis du projet. Elle apporte aussi des réponses
directes aux problèmes de l'eau et de la baisse de la fertilité
auxquels se trouve confronté la cible principale. Mais, un important
enjeu du projet réside dans l'articulation des solutions
d'aménagements et de gestion à plusieurs échelles, depuis
la parcelle du producteur aux terroirs villageois et aux territoires
inter-villageois. A ces différentes échelles doivent correspondre
des instruments et des approches spécifiques permettant de replacer les
aménagements individuels dans un contexte plus large de gestion de
l'espace, où sont abordées les problématiques de gestion
des ressources naturelles et foncières fondamentales (PLID, 2010 :
31).
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