V. LES ENTRAVES A LA REALISATION DU PROJET
A. Non prise en compte de l'aspect
organisationnel des communautés
Malgré la bonne performance du projet en matière
de réalisation des ouvrages dans l'ensemble, on note des
disparités à l'intérieur d'un même site ou d'un site
à l'autre. En, effet plusieurs villages vulnérables n'ont pas pu
faire aboutir leurs projets en dépit de leur forte volonté de
réussir. Ces échecs sont dus à l'incapacité de
certains à pouvoir s'organiser pour mobiliser leur contribution
financière exigée par le projet. La non prise en compte de
l'aspect organisationnel des communautés n'a pas permis au projet de
s'appuyer sur l'ensemble des piliers nécessaires. En effet,
l'adhésion aux associations ne donne que peu d'informations relatives
à la qualité de la participation civique. Certaines personnes
peuvent être membres de plusieurs associations alors que d'autres sont
exclues (jeunes, personnes âgées, femmes, minorités etc.).
Cette situation serait un des causes du désistement et la
désintégration de certains groupes.
B. Mauvaise planification comme limite
à la participation de la communauté aux actions du Projet
La mission d'évaluation finale du projet a
relevé un décalage important entre les actions programmées
et les réalisations, tout au moins en ce qui concerne certaines
activités nécessitant la mobilisation financière des
populations, traduisant une faiblesse dans la planification des
activités par la coordination du projet. En effet, elle s'est
essentiellement basée sur les désirs des populations
délaissant ainsi leurs besoins se rapportant à leurs
capacités à les traduire en réalités. Ainsi, la
planification n'a pas pris en compte le facteur disponibilité de la
force de travail pour la réalisation des activités du projet
nécessitant la participation tant sur le plan individuel que
communautaire. En outre, elle n'a pas aussi tenu compte de la capacité
de contribution financière des populations qui est fonction de leurs
sollicitations et contraintes financières au quotidien telles que la
nutrition, l'éducation, la santé ou autres actions communautaires
de développement (PLID, 2010b).
En définitive, l'approche village, qui sollicite une
forte mobilisation du paysan, doit s'accompagner d'une rigueur dans la
planification sur une échelle de temps assez longue qui prend en compte
l'ensemble des pressions auxquelles est soumis les communautés
bénéficiaires du projet.
C. Limites de l'approche village
Il a été relevé que le prestataire
n'avait pas d'engagement sur la pérennité de sa prestation, ce
qui est de nature à limiter le suivi par ce dernier (PLID, 2010 b :
31).Nous avons aussi observé que l'approche village promue par le PLID
s'est fondamentalement orientée vers des villages ou groupes cible
à prédominance chrétienne catholique. En effet, un seul
village non chrétien a été impliqué dans le
district paroissial de Wazzang-Kalliao. Ceci a eu pour conséquence la
limitation de la prise en compte de toutes les composantes sociologiques dans
la démarche de mise en oeuvre d'une approche cohérente de lutte
contre la désertification et d'appropriation du projet à
l'échelle du village.
|