Rôle du capital social dans l'appropriation par la communauté d'un projet de développement rural à l'extrême-nord (Cameroun).( Télécharger le fichier original )par Laurent Parfait NDENGUE Université Catholique d'Afrique Centrale - M.Sc en Développement et Managemrnt des Projets 2011 |
II. PRESENTATION DU PLIDDans cette partie, nous allons mettre l'accent sur le contexte dans lequel le projet PLID a vu le jour et ses objectifs A. Justification du projet PLIDLa situation de dégradation des sols observée au chapitre 1, se traduit par une forte demande des producteurs concernant les actions porteuses d'effets en matière de restauration de la fertilité des parcelles (aménagement des parcelles, développement de l'arbre au sein des exploitations, etc.). En outre, la rareté de l'eau dans la zone prédispose les populations à se mobiliser en faveur de toute action visant à assurer la disponibilité de l'eau dans leur environnement sur une période assez longe (PLID, 2010 : 20). Fort de son expérience en matière de développement rural dans la zone (maillage d'un dispositif d'encadrement communautaire, au sein des paroisses, La mise à contribution des paroisses dans le processus de sensibilisation des populations), le Comité Diocésain de Développement (CDD) a procédé à une consultation de la population lors d'un diagnostic participatif entre février et mai 2002, en vue de l'élaboration de son 8ème plan cadre triennal (2003-2006). Ce plan cadre a eu pour objectif global « la lutte contre la pauvreté améliorée par l'autopromotion ». Compte tenu de son importance et des moyens techniques et financiers limités du CDD, la nécessité d'avoir des nouveaux partenaires pour son exécution s'est imposée. C'est dans cette optique qu'il a monté le projet PLID. Le CDD s'est aussi appuyé sur les précédents programmes de développement réalisés dans la localité, notamment le DPGT et le PDRM qui ont stimulé la participation communautaire et suscité la création des organisations de base locales aujourd'hui partenaires de mise en oeuvre du projet. Par ailleurs, le CDD inscrit le PLID dans la continuité de nombreux programmes de développement qui ont été réalisés dans la zone notamment le Projet de Développement de la Région des Monts Mandara (PDRM11(*)) qui s'est achevé en 2005 et dont l'objectif visait l'amélioration de la production agricole (céréales et maraîchers), l'intensification de l'élevage, la gestion des récoltes, l'approvisionnement en eau, l'éducation intégrée au milieu, la santé et les activités génératrices de revenus à travers des actions d'épargne et de crédit rural. B. Objectifs du PLIDL'échec des actions de lutte contre la désertification montre qu'il y a une nécessité d'impliquer et d'autonomiser les populations rurales dans la lutte contre l'avancée du désert. Ce besoin se justifie par les ressources limitées du gouvernement aussi bien sur le plan financier, que des structures d'encadrement, tout comme du personnel de développement. Ces limites sont également dues à la propension du gouvernement de développer les grandes villes au détriment des zones rurales. Aussi, la politique de concentration explique une inadéquation entre les décisions prises et leur application sur le terrain. Certaines décisions prises par les gouvernants ne sont pas toujours adaptées aux besoins des populations rurales, d'où l'échec de nombreuses actions. Pourtant, concevoir des projets en milieu rural revient à tenir compte d'un certain nombre de facteurs d'ordre culturel, religieux, géographique (CICIBA, 1989 : 67). Dans le souci d'être en union étroite avec la réalité culturelle, le projet PLID vise le développement des modèles pilotes de lutte contre la désertification à travers l'amélioration de la conservation des terres, des eaux, et de l'arbre. La conservation des terres passe par un ensemble d'actions d'aménagement visant la lutte contre l'érosion et l'amélioration de la fertilité du sol. La maîtrise de la gestion de l'eau quant à elle est assurée à travers la construction d'un ensemble d'ouvrages encourageant l'infiltration de l'eau notamment les biefs afin d'améliorer le niveau de la nappe phréatique, mais également la protection des berges des Mayos et l'amélioration de l'approvisionnement en eau dans les villages cibles par la construction des puits. Ces objectifs du PLID laissent transparaître une nécessité de transformer le milieu rural, qui est généralement l'oeuvre d'acteurs extérieurs. L'initiative d'une élite ou des développeurs à vouloir aider la communauté est donc une tendance populiste du développement. D'après Grigori Lazarev et Mouloud (2002 :7): « Les communautés rurales n'ont ni expérience, ni statut et ni moyens pour programmer leur propre développement ».Ceci peut justifier les abus qu'elles subissent de la part des organisations de développement. Ces dernières imposent leur plan de développement. D'autant plus que la bonne marche d'un programme dépend des ressources disponibles et même de la qualité de ces ressources. * 11 Projet du Gouvernement Camerounais financé par l'Union Européenne |
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