D. Renforcement des capacités
d'intervention des acteurs en matière de lutte contre la
désertification
Diverses analyses ont mis en évidence le lien
étroit entre la pauvreté des populations, surtout les populations
rurales, les femmes et les groupes défavorisés, et la
dégradation des ressources naturelles, voire la désertification.
Leurs moyens d'intervention et leurs capacités, d'une manière
générale, sont très faibles, même si elles
manifestent leur entière adhésion pour des actions de lutte
contre la désertification. Il est important, dans le cadre de la mise en
oeuvre du PAN/LCD, de prévoir les mécanismes pour lever les
contraintes prioritaires des populations les plus démunies afin de leur
permettre de s'investir, sur le moyen et long terme, dans des actions de
gestion des ressources naturelles et de lutte contre la désertification.
Le rôle de proximité des collectivités
décentralisées et la perspective d'un transfert de
compétences, inscrit dans la politique de décentralisation,
nécessitent de les préparer à mieux planifier et suivre la
mise en oeuvre des actions du PAN/LCD.
Les besoins en information, sensibilisation et communication
en matière de lutte contre la désertification concernent aussi
bien les zones plus touchées que celles moins directement
concernées. En effet, un important travail de prévention doit
être entrepris en direction de toutes les zones et régions, y
compris en zone forestière et côtière. Pour y arriver,
quatre objectifs spécifiques sont prévus à savoir :
Améliorer les connaissances sur les processus de
désertification/dégradation et diffuser l'information au plus
grand nombre d'acteurs, Renforcer les capacités d'intervention des
différentes parties prenantes, en particulier les populations et les
institutions décentralisées, Mettre en place des plateformes de
concertation, de partenariat et de synergie entre tous les intervenants, Mettre
en place et opérationnaliser une base de données et un
système de suivi-évaluation décentralisé.
E. Gestion concertée des ressources
partagées au niveau sous régional
La position géographique du Cameroun, notamment dans sa
zone septentrionale, le prédispose à des échanges intenses
avec les pays voisins (Nigeria, Niger, Tchad, RCA). Par leur participation
à l'exploitation anarchique des ressources naturelles, ceux-ci
contribuent, fortement au processus de désertification dans la
localité. Ceci montre la nécessité de mettre en place et
d'appliquer une réglementation équitable et surtout d'assurer un
suivi et un contrôle efficients des flux sous régionaux et de
l'exploitation des ressources qui en découle. L'objectif
spécifique de ce cinquième axe est de renforcer la
règlementation en vigueur et mieux contrôler les flux migratoires
des biens et des personnes dans la sous-région. Le COMIFAC est le chef
de file pour la conduite des activités relatives à cet axe.
Toute action de lutte contre la désertification a pour
base ces cinq axes et c'est sur elles que s'est appuyé le PLID.
|