Influence de la religion dans la decision politique cas des elections du 28 novembre 2011( Télécharger le fichier original )par Paul AVOKI UNIKIN - Licence 2012 |
SECTION II : LA POLITIQUE DE L'EGLISE CATHOLIQUE PENDANT LA PERIODE POSTE-ELECTORALE§1. L'INFLUENCE DES RESULTATSUn mois après la réélection contestée de Joseph KABILA, l'église catholique entre dans le débat poste électorale congolaise (CENI). L'Eglise catholique, qui avait déployé 30.000 observateurs pendant le scrutin, demande à la CENI de « corriger impérativement les graves erreurs » ou « de démissionner »43(*). Les irrégularités et les soupçons de fraudes massives des élections présidentielles et législatives continuent à faire débat. Après les rapports des missions d'observations électorales du Centre Carter ou de l'Union Européenne (tous très critique sur la crédibilité du scrutin), c'est au tour de l'église catholique de donner son avis sur le déroulement des élections. Et le constat est sévère. Dans son rapport, la conférence épiscopale nationale (CENCO) estime que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), doit avoir le courage de se remettre en question et de corriger impérativement les graves erreurs qui ont entamés la confiance de la population en cette institution... si non de démissionner. Un message on ne peut plus claire. La CENCO note que le processus électoral s'est déroulé dans un climat chaotique avec de nombreuses défaillances et de cas de tricheries avérées et vraisemblablement planifiées, ainsi qu'un « climat de terreur entretenus et exploité à dessein pour bourrer les urnes ». L'Eglise catholique note également que « la compilation des résultats des élections législatives est inacceptable »... « Une honte pour notre pays ». Le rapport de l'église catholique congolaise sur ces élections controversées était très attendu, pour deux raisons : tout d'abord, par le poids de l'église catholique qui représente entre 60 et 70 pourcent de la population congolaise... une influence très forte. Deuxième raison : le nombre important de ses observateurs le jour du scrutin. L'Eglise catholique avait en effet dépêché plus de 30.000 observateurs dans près de64.000 bureaux de vote de la RDC. Il s'agit de la mission la plus importante et la plus présente sur le terrain...ce qui lui donne une certaine valeur. §2. DU RAPPORT FINAL DE LA MISSION D'OBSERVATION ELECTORALE DE LA CENCO ET DES TEMOIGNAGES.Du rapport final de la mission électorale de la CENCO et des témoignages recueillis dans divers sources, il ressort, nous disent les évêques, que le processus électoral s'est déroulé à beaucoup d'endroits dans un climat chaotique. L'on a noté plusieurs défaillances, des cas de tricheries avérées et vraisemblablement planifiées, de nombreux incidents malheureux entrainant mort d'hommes, des cafouillages et à certains endroits, un climat de terreur entretenu et exploité à dessein pour bourrer les urnes. Eu l'égard à ce qui précède, les évêques estiment que le processus électoral a été entaché degraves irrégularités qui remettent en question la crédibilité des résultats publiés. A ce propos, il faut souligner que même lePrésident de la République Joseph Kabila qui au cours de sa conférence de presse postélectorale, l'a explicitement reconnu ces irrégularités, au Président de la CENI qui a, à diverses occasions, présenté à l'opinion publique certains de ses agents attrapés en flagrant délit de fraude et contre les quels une plainte, en bonne et due forme, a été déposée auprès des instances judiciaires compétentes, en passant par le Secrétaire Général de la majorité présidentielle, personne n'a contesté le fait que les irrégularitéscriantes aient pu, dans tel ou tel coin de la République, entaché le processus électoral. Les dignitaires catholiques en rappelant, à juste titre, cette vérité d'évidence ne font que dire ou confirmer vérité comme de tout le monde. Par contre, la divergence de vues crée entre eux, des points de désaccord apparaissent lorsque l'église catholique parle des cas des tricheries avérées et vraisemblablement planifiées. Car si les mots ont un sens, par planification il faut entendre l'organisation selon un plan précis, conçu par la majorité présidentielle et la CENI au sein de la quelle siègent d'éminents membres de l'opposition parlementaire, en vue de faire réélire, dans les délais constitutionnels, Joseph KABILA par des moyens frauduleux à mettre en oeuvre à tous les niveaux de responsabilité cette accusation, est tellement grave que l'on ne peut la formuler avec autant de force et de solennité que si l'on en détient des preuves matérielles confrontant la base sur laquelle elle se fonderait. Or, au sujet de l'existence de ces preuves, l'autre cas attend de la CENCO une démonstration, preuve en main, du bien fondé de ses allégations de planification de fraudes électorales. * 43http :www.radiookapi.net. |
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