Influence de la religion dans la decision politique cas des elections du 28 novembre 2011( Télécharger le fichier original )par Paul AVOKI UNIKIN - Licence 2012 |
CHAPITRE III : L'INFLUENCE DE LA RELIGION DANS LA DECISION POLITIQUE, AVANT, PENDANT ET APRES LES ELECTIONS DU 28 NOVEMBRE 2011v CADRE GENERAL Tout au long de l'histoire de l'humanité, les religions ont servi et servent encore d'instruments de violences à des fins sociales, politiques et économiques. La pire des situations survient lorsque les Eglises et les mosquées s'identifient formellement avec le pouvoir. Lorsqu'unereligion est au service du pouvoir, il devient facile de la détourner de ses fins transcendantes pour la corrompre et de l'utiliser pour justifier les pires atrocités. Lorsque dans un pays le spirituel est mis au service du temporel, la situation se dégénère à des conflits improductifs dans la gestion de la chose publique. En République Démocratique du Congo le problème bien souvent ne réside pasdans les religions elles-mêmes, quoique certaines d'entre elles s'inspirent de textes qui sont violents et militaristes. En général, la corruption et le détournement des religions à des fins politiques (l'exemple est à lire aux attitudes des églises catholiques, protestantes,Kimbanguiste, Musulmane et les groupes dits de réveils pendant la période pré-électorale) découlent de l'absence des structures politiques démocratiques suffisamment fortes afin de garantir la dignité et les droits fondamentaux des individus, indépendamment de toutes références à des religions. SECTION 1 : L'EGLISE CATHOLIQUE EST-ELLE ENTREE EN REBELLION CONTRE LE POUVOIR EN PLACE ?La perception diversifiée de la vérité des élections de 2011 parait servir de prétexte à l'Eglise catholique pour relancer son indécrottable lutte d'influence contre le pouvoir temporel dans le pays, mais à y regarder de près, ce sont des réalités mal évaluées dont elle s'est servie dans ce combat, déroute que d'ailleurs la majorité des prélats se sont ravisés de corriger42(*). La contestation des résultats des élections de 2011 dont l'Eglise catholique a cherché un moment à porter l'étendard n'a pas encore fini d'interloquer bien des consciences des congolais. Est-il vrai ou est-il possible que l'Eglise catholique soit entrée en rébellion contre le pouvoir en place ? Cette question s'impose à la lecture du message des évêques de la RDC réunis en Assemblée générale à Kinshasa, du 9 au 11 janvier 2012, message adressé le 12 janvier tant aux fidèles catholiques qu'à l'ensemble du peuple congolais leur faisant part des conclusions tirées du rapport d'observation électorale menée par l'église catholique. Ce message de par le contexte politique dans lequel il a été délivrée, a donné lieu à diverses interpellations dont le degré de justesse de chacune d'elles ne peut se révéler qu'à l'issue d'une analyse objective chacun de ses destinataires est donc invité à cet examen afin de discerner les étapes du processus électoral ayant le plus donné prise aux critiques pleinement justifiées et celles qui ne s'y prêtent pas du tout. Dans cette perspective, quel que soit l'angle d'analyse retenu, tout porte à croire que le message des Evêques a pour finalité de prêter secours à son Eminence Cardinal Laurent Monsengwo qui, après sa déclaration du 12 décembre dernier ayant fait l'effet d'une bombe tant redoutée mais qui n'a pas explosé parce que basée sur des chiffres quiétaient difficilement vérifiable . Pour ne pas courir le risque de voir cette imprudence affecter, tant soit peu, le prestige séculaire dont jouit, le titre de cardinal dans notre pays, les dignitaires de l'Eglise Catholique se sont résolus à faire bloc contre le déferlement de réactions négatives suscitées même dans les milieux des laïcs catholiques qui se sont mis à présenter le Cardinal sous un jour défavorable. Pour s'en convaincre, il suffit de relire les deux points du message ci-dessous. Au point 4 relatif aux défaillances, par exemple, il est en effet, signalé que « dans l'appel du 3 décembre 2011, la CENCO, tout en rappelant qu'elle n'avait pas pour objectif de publier les résultats, que par ailleurs sa mission d'observation électorale avait invité le peuple congolais , les acteurs politiques et la CENI à s'en tenir impérativement à la vérité des urnes ». Mais malgré cette interdiction implicite qui s'imposait à lui en sa qualité de membre émérite de la CENCO, le Cardinal Monsengwo s'est, de son propre chef, immiscé, en remettant en cause le classement de la CENI et en déclarant sur la RTBF le candidat Etienne Tshisekediwamulumba (principal adversaire du gagnant joseph Kabila) vainqueur du scrutin et ce, sans fournir la moindre preuve. C'est donc dans l'espoir de rattraper cette grave erreur que la CENCO s'est évertuée à arrondir les angles en essayant tant bien que mal d'inscrire la déclaration du CardinalArchevêque de Kinshasa dans la même logique que la mise au point, beaucoup plus équilibré, que son secrétariat général à faite, 8 décembre dernier, mais sans pour autant reprendre à son compte les chiffres avancés par le cardinal sans vérificationpréalable de leurs conformité à la réalité des faits. Ce qu'il a aussitôt mit dans la ligne de mise de toutes les critiques et de toutes les moqueries. C'est donc en guise d'appel à un cessez le feu, après le lynchage médiatique dont le cardinal était constamment l'objet, que les Evêques condamnent au point 10 « campagne orchestrée publiquement contre le cardinal et le déferlement d'injures qui choquent aussi bien les fidèles catholiques que d'autres personnes ,nous ne pouvons, à ce propos, que joindre sans réserve notre voix à celles des évêques, comme nombreux autres fidèles catholiques outrés par cette salve d'injures, injustifiéeset de menaces d'agression physique à l'endroit tant de notre bien-aimé Cardinal que du Président de la CENCO. Nous serons heureux que les abbés qui s'illustrent, eux aussi, par des propres vexatoires à l'égard des officiels congolais puissent également faire preuve de la même courtoisie. Car la démocratie que nous nous efforçons tous, chacun à son niveau, de faire progresser, d'une élection à l'autre, implique l'organisation dans différents milieux de débats constructifs. Les quels doivent non seulement se tenir dans des voies pacifiques. De telle sorte que tous ceux qui partagent le même souci d'un Congo prospère et respectueux des droits humains puissent, en toute confiance, apporter leurs précieuses contributions. * 42Http :www.digitalcongo.net. |
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