1.6.2. Formes cliniques.
L'IC peut être décrite comme systolique ou
diastolique, à débit élevé ou à bas
débit, aigue ou chronique, droite ou gauche, et d'amont ou d'aval. Si
ces qualificatifs sont utiles en clinique, notamment au début de
l'évolution, les différences sont souvent atténuées
à un stade tardif de l'évolution [1]:
1. IC systolique et diastolique[2] :
La distinction entre ces deux types d'IC repose
essentiellement sur le fait que l'anomalie principale est l'incapacité
des ventricules soit à se contracter normalement et à
éjecter une quantité suffisante de sang (IC systolique), soit
à se détendre et/ou se remplir normalement (IC diastolique).
Les manifestations cliniques majeures de l'IC systolique
liées à l'inadéquation du débit cardiaque sont une
fatigue, une diminution de la tolérance à l'effort et d'autres
symptômes d'hypo perfusion alors que celles de l'IC diastolique sont
essentiellement associées à une élévation des
pressions de remplissage des ventricules gauche et ou droite.
2. IC à débit élevé et
à bas débit [2]:
L'IC à bas débit est due aux cardiopathies
ischémiques, hypertension artérielle, cardiomyopathies ou
valvulopathies alors que celle à haut débit s'observe chez les
malades qui ont une IC et une hyperthyroïdie, une anémie, une
grossesse, des fistules artério-veineuses ou un béribéri.
Cependant, en pratique, il n'est pas toujours aisé de faire la
distinction entre ces deux types d'IC.
3. IC aigue et chronique [2]:
L'archétype de l'IC aigue est l'apparition brutale d'un
infarctus du myocarde étendue ou la rupture d'une valvule cardiaque chez
un patient jusqu'alors en parfaite santé. Dans l'insuffisance cardiaque
aigue, la chute brutale du débit cardiaque provoque souvent une
hypotension systémique sans oedème.
L'IC chronique s'observe chez les patients qui ont une
cardiomyopathie dilatée ou une poly valvulopathie d'aggravation
progressive. La congestion vasculaire est fréquente dans l'IC chronique,
mais la pression artérielle est généralement longtemps
préservée.
4. IC droite et IC gauche [2]:
La plupart des manifestations cliniques de l'IC sont dues
à l'accumulation de liquide en excès en amont d'une ou de deux
ventricules. L'IC gauche est caractérisée par les signes de
congestion pulmonaire (dyspnée, orthopnée) alors que l'IC droite
est caractérisée par les signes de congestion hépatique,
une distension veineuse et des oedèmes.
5. IC d'amont et IC d'aval [2]:
Le concept d'IC d'amont implique que l'un ou les deux
ventricules ne peuvent pas se vider ou se remplir normalement. Il se produit
alors une augmentation de la pression dans l'oreillette et le système
veineux en avant du ventricule défaillant qui a pour effet de provoquer
une rétention hydrosodée et une transsudation secondaire de
liquide dans l'espace interstitiel.
Selon le concept de l'IC d'aval, la rétention
hydrosodée est la conséquence de la diminution de la perfusion
rénale et de l'excès de réabsorption de sel par le tubule
proximal, ainsi que d'une absorption tubulaire distale excessive due à
l'activation du Système rénine angiotensine aldostérone.
On a, ici, une décharge inadéquate de sang dans le système
artériel.
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