INTRODUCTION
Le coeur a des fonctions qui sont principalement celles de
recevoir le sang du système veineux, de le délivrer au niveau
pulmonaire où il sera oxygéné puis de délivrer le
sang oxygéné vers l'ensemble des tissus de l'organisme
[1].
Suite à un état pathologique, ces fonctions
peuvent être altérées. En réponse à cela,
l'organisme met en place un système compensatoire, qui une fois
dépassé, laisse place à un état physiopathologique
où le coeur est incapable d'assurer ses fonctions afin de satisfaire aux
besoins de l'organisme malgré des pressions de remplissage
élevée. Cet état est connu sous la dénomination
« Insuffisancecardiaque » et se manifeste par une
dyspnée, une asthénie de repos et/ou d'effort et par des
oedèmes [2].
L'insuffisance cardiaque est un problème majeur de
santé publique. Sa prévalence est sans cesse croissante : 1
à 2 % des patients européens entre 50 et 59 ans, et environ 5
à 10 % chez les personnes de 80 à 89 ans [3], 20 % de
la population à 80 ans aux états unis d'Amérique risquent
de la développer ; et 14,9 % des patients en Australie en sont
décédés [4].
Elle touche à travers le monde environ 15 millions
d'individus dont approximativement 5 millions aux états unis
d'Amérique où 550 000 nouveaux cas sont diagnostiqués
[5].
La pathologie cardiovasculaire représente 7 à
10% des admissionsdans plusieurs paysanglophones africains, dont 3 à7%
pour insuffisance cardiaque[6].Une étude récente
portant sur sept pays d'Afrique francophone rapporte une proportion de 27,5% de
patients hospitalisés en urgence pour une poussée d'insuffisance
cardiaque en classe IV de laNYHA [7]. En Afrique, l'insuffisance
cardiaque concerne souvent une population beaucoupplus jeune que dans les pays
développés où la majorité des patients
appartiennent aux troisième et quatrième
âges[8].
Si la prévalence de l'insuffisance cardiaque est connue
dans les pays occidentaux, elle est mal connue en Afrique noire malgré
l'émergence des affections cardiovasculaires.
Néanmoins, une étude sénégalaise
menée en 2002 a montré que l'insuffisance cardiaque est
fréquente avec 37,7 % des admissions et grave [9], et une
autre menée à Kinshasa en 2005 révèle que 67.6 %
des patients ayant souffert de cette pathologie avaient plus de 60 ans
[10]. Etant donné que les études lushoises relatives
à l'insuffisance cardiaque sont rares et souvent passent
inaperçues, ceci nous a motivé et ainsi notre sujet de
mémoire trouve sa place.
On se pose la question de savoir si l'insuffisance cardiaque
est une pathologie fréquente dans notre milieu. Ainsi, nous nous sommes
fixés des objectifs que sont :
- Objectif général : contribuer à
une meilleure connaissance locale de l'insuffisance cardiaque.
- Objectifs spécifiques :
· Déterminer les aspects
épidémiologiques (fréquence, âge, sexe, provenance)
de patients insuffisants cardiaques hospitalisés au complexe
médical SNCC/Lubumbashi.
· Déterminer les principales
caractéristiques cliniques de ces patients.
· Déterminer les caractéristiques
électrocardiographiques et échographiques.
· Déterminer le traitement appliqué et
l'évolution de ces patients.
Le présent travail comprend deux parties, une
première, essentiellement théorique et une seconde relatant les
observations pratiques.
Une conclusion et des recommandations mettront fin à ce
travail.
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