Croissance, marché du travail et pauvreté: les leçons de l'expérience camerounaise sur la période 1991 - 2011( Télécharger le fichier original )par Victor KITIO Université de Dschang - Master of Science (M.Sc) en Sciences Economiques 2013 |
2.2.3.5. Les indices de pauvretéDans les analyses de pauvreté, en particulier en ce qui concerne l'établissement du profil de pauvreté, les indices FGT23(*) sont les plus populaires. C'est d'ailleurs cette famille d'indices qui va nous permettre d'effectuer nos analyses dans cette étude. Bien que ces indices aient été le plus souvent utilisés dans les analyses de pauvreté où l'indicateur de pauvreté est reflété par le niveau de consommation ou de revenu, leur application peut être étendue aux autres indicateurs non monétaires. La famille des indices FGT est constituée de l'incidence, de la profondeur et de la sévérité de la pauvreté (Foster et al, 1984). L'incidence de pauvreté représente la proportion de la population ou des ménages dont le revenu ou la consommation se situe en dessous du seuil de pauvreté, c'est-à-dire la part de la population ou des ménages qui ne peut pas se permettre d'acheter le panier de produits correspondant au minimum vital. De même. Dans le cas des indicateurs non monétaires, l'incidence de la pauvreté mesure la part de la population ou des ménages qui n'atteignent pas le seuil défini (par exemple le pourcentage de la population n'ayant pas accès à l'eau potable. Le pourcentage de la population ayant bénéficié moins de trois ans d'éducation). La profondeur de la pauvreté indique la distance à laquelle les ménages se trouvent par rapport au seuil de pauvreté. Dans le cas de l'analyse monétaire, elle mesure le déficit collectif moyen de revenu ou de consommation par rapport au seuil de pauvreté pour l'ensemble de la population. La profondeur de la pauvreté est obtenue en faisant la somme de tous les déficits des individus en situation de pauvreté (en supposant un déficit de zéro pour les non pauvres) et en divisant le résultat total par le total de la population. Elle indique le niveau de dépenses nécessaires pour permettre à chaque personne d'atteindre un niveau de revenu ou de consommation égal au seuil de pauvreté. En d'autres termes, elle permet d'évaluer le total de ressources pour amener l'ensemble de la population pauvre au niveau du seuil de pauvreté, autrement dit pour éliminer la pauvreté. Cette mesure peut être également appliquée aux indicateurs non monétaires. La sévérité de la pauvreté est la moyenne des carrés des écarts entre le niveau de consommation des pauvres et le seuil de pauvreté. Cette mesure tient compte non seulement de la distance séparant les pauvres du seuil de pauvreté, mais aussi de l'inégalité entre les pauvres. Elle attribue une pondération plus importante aux ménages situés à une plus grande distance du seuil de pauvreté. Plus la proportion des ménages pauvres est grande, plus la sévérité est forte. Et plus il y a dispersion des pauvres autour de leurs dépenses moyennes, plus la sévérité est forte. L'application de cette mesure aux indicateurs non monétaires est très limitée. D'autres indices utilisés dans l'analyse de la pauvreté sont par exemple, (i) le coefficient d'inégalité de Gini (qui mesure l'inégalité dans la distribution de l'indicateur retenu dans les ménages étudiés) et (ii) l'indice composite de SST24(*) qui combine l'incidence, la profondeur et le coefficient d'inégalité de Gini en terme de profondeur de la pauvreté (Mpatswenumugabo et al 2007). * 23 Des initiales des auteurs Foster, Greer et Thorbecke. * 24 Des initiales des auteurs Sen-Shorrocks-Thon. |
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