II-5 Football en club et activité scolaire
Le football en club en tant qu'activité sportive
requiert du temps indépendamment du statut social ou de la
catégorie socioprofessionnelle du pratiquant car il tend vers la
compétition qui nécessite inéluctablement la
régularité aux séances d'entraînement pour le
développement méthodique des qualités footballistiques du
joueur.
Ainsi, selon SNEYERS « il est évident que dans un
sport si exigeant que le football il est nécessaire de s'entraîner
régulièrement, ceci afin de se procurer une certaine routine et
condition physique adéquate »13
D'autre part, nous remarquons que l'activité scolaire,
au même titre que le football sinon d'avantage requiert également
du temps à réserver aux cours à tous les niveaux
d'apprentissage où l'individu peut se trouver
(élémentaire, moyen, secondaire, supérieur) ; d'où
la grande difficulté à pouvoir allier ces deux
activités.
A cet effet, la conciliation harmonieuse de ces
activités demeure problématique pour les joueurs
scolarisés car dans la plupart des clubs de la place, les séances
d'entraînement sont programmées pendant les matinées, ce
qui coïncide malheureusement pour certains élèves avec leurs
heures de cours. C'est ainsi que ceux-ci ont du coup un empêchement de
taille qui les oblige à ne pas participer à ces séances
matinales et à ne s'entraîner que pendant les après-
midi.
Cette remarque n'avait pas manqué d'être faite
par JOSEPH WAGANE SENGHOR dans son mémoire de maîtrise dont le
thème était : « Analyse de quelques facteurs de
blocage du football des jeunes dans la région de DAKAR. Esquisses et
perspectives ».
Ainsi argumentait-il : « ceux qui sont dans les clubs,
généralement s'entraînent les soirs car ils sont presque
tous des élèves qui ne peuvent se libérer pour rejoindre
les terrains qu'après s'être acquittés de leurs cours
».14
Nous pouvons imaginés que ces élèves
là devaient avoir une certaine volonté, une certaine
abnégation ou dévouement pour leurs études qui les
poussait à s'acquitter d'abord de leurs cours avant de vaquer à
leur pratique sportive.
13 : IDEM page 17
14 : Joseph Wagane Senghor, mémoire de maîtrise
Année 1999 / 2000 page 28
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Mais depuis les performances réalisées par notre
équipe nationale A de football à la C.A.N et au mondial en 2002,
des bouleversements se sont produits dans le milieu du football
sénégalais en général et des jeunes en particulier
qui font que les mentalités en ont été affectées et
certaines changées.
A tel point que la problématique pourrait se
présenter chez les jeunes comme suit :
- les élèves sont-ils de moins en moins nombreux
dans les clubs ?
- les uns, par contrainte de temps y vont-ils selon leur
disponibilité ?
- les autres n'y vont-ils plus à cause de leurs horaires
scolaires trop importantes ?
- certains, par amour pour le football décident-ils
volontairement d'abandonner leurs études
pour se consacrer entièrement au foot ?
- d'aucuns encore, par inadaptation scolaire ou échec
scolaire décident-ils de se rabattre sur
les clubs pour y jeter leurs dévolus ?
Toujours allant dans le sens de souligner cette
difficulté de conciliation, un document intitulé : Etude
de faisabilité de l'idée de projet « sport-études
» 15 élaboré en MARS 1989 par Monsieur JEAN FAYE
(professeur à l'I.N.S.E.P.S) en collaboration avec quelques
associés posait les premiers jalons d'une éventuelle
possibilité de création de centres de formation en sport et
études.
On y avertissait d'emblée que : « un jeune sportif
poursuivant des études se trouve actuellement partagé entre deux
séries d'exigences qui sollicitent chacune une mobilisation intensive de
toutes ses énergies tant intellectuelles que physiques ».15
Ainsi assistait-on à des préoccupations presque
contradictoires qui rendent quasiment incompatibles la pratique du sport et la
poursuite d'activité scolaire ;
Ce qui fait que l'individu est le plus souvent obligé
de porter un choix sur une des deux activités naturellement au
détriment de l'autre.
Dans notre pays, ce choix semble porté plutôt sur
le football que sur les études chez la plupart de nos jeunes car comme
le soulignent Tourmier et
Rethacker, il est « difficile souvent de
concilier les deux surtout si les garçons ne sont pas suffisamment
motivés pour les études ».16
15 : Document de recherche / Etude de faisabilité de
l'idée de projet « sport-études » Mars 1989
page1
16 : La formation du footballeur page 102
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La motivation des jeunes est alors très
déterminante à ce sujet et c'est peut-être là
où se manifeste l'opportunité d'intégrer une structure de
formation pouvant allier les études et le sport. Mais, à quel
prix ?
III / EMERGENCE DES CENTRES DE FORMATION «
SPORT-ETUDES »
Depuis quelques années, on assiste à la
création de centres sport-études de part et d'autre du pays.
C'est ainsi qu'en 2003 l'Institut les « Diambars »* sis
à MBOUR fonctionnait officiellement, suivi en cela par la
création du Collège Africain Sport Etudes (C.A.S.E) aux Almadies
et suivi également du « Centre Sport-Etudes de Rufisque »
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