J-7 Conséquences de la crise
I-7-1) Conséquences au niveau scolaire
:
Elles sont toujours dramatiques car le nombre de cours dans
l'année s'en trouve réduit, ce qui remet en cause l'enseignement
en terme de crédibilité, de qualité, et surtout de
validité de l'année académique.
Ce qui fait que le temps scolaire au Sénégal
tourne généralement autour de 700 heures de cours par an à
cause des arrêts consécutifs soit à des grèves
pouvant provenir aussi bien des élèves que des enseignants, soit
à des manifestations à l'intérieur des
établissements, ou encore soit aux retards ou absences des
professeurs.
Alors que la moyenne mondiale est de 900 heures par an, il se
pose donc d'emblée le problème de crédibilité face
aux normes ou exigences internationales.
Les programmes d'enseignement ne sont pas toujours
achevés à la fin de l'année, ce qui fait que
l'élève qui passe de classe en classe sans avoir terminé
son programme accumule des insuffisances.
Au bout du compte, cela peut avoir des conséquences
négatives sur ses résultats aux examens mais également sur
ses réelles capacités à pouvoir fréquenter les plus
grandes écoles au niveau international.
Le danger est donc réel du point de vue du cursus et de
la carrière de l'élève. Par ailleurs, cela peut avoir des
conséquences sur le niveau de performance de notre système
éducatif, également sur le niveau général des
élèves dans les différentes disciplines.
Tous ces paramètres peuvent pousser certains
élèves à manifester un comportement de
désintéressement à l'encontre des études qui se
répercute négativement sur leur relation à
l'activité scolaire. Ainsi à propos de ces élèves
en question, GUY VILLARS nous dit que : « s'agissant de l'activité
scolaire, ils enregistrent : retard scolaire plus fréquent, paresse,
inexactitude, turbulence, aversion pour l'école, et désir d'en
sortir ».8
Ils sont dès lors exposés au dédoublement
d'une même classe, à l'exclusion voire à l'abandon des
études qui peuvent être lourds de conséquences en raison
des multiples tentations ou dangers qui guettent actuellement les jeunes
à savoir le banditisme, la drogue, la violence, l'alcoolisme etc.
On voit donc que les impacts des anticipations et
prolongations des congés scolaires à coté des
grèves peuvent être néfastes aussi bien au plan
pédagogique qu'au plan social.
Pire encore au plan financier où des milliards de nos
francs ont été investis dans le secteur de l'éducation
à travers le recrutement d'enseignants et de professeurs, la
création de nouvelles écoles, l'achat de supports
pédagogiques etc.
I-7-2) Conséquences au niveau universitaire
:
Outre les problèmes liés à la
qualité et à la crédibilité de l'enseignement
supérieur ou à celui de la validité de l'année
académique en terme de crédits horaires, les conséquences
peuvent particulièrement être notées au niveau des examens
de passage où on remarque un taux
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8 : Inadaptation scolaire et délinquance
juvénile Tome 1 Des écoliers perdus page 11
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d'échecs élevé parallèlement
à un nombre assez important de redoublants et de « cartouchards
» (étudiants n'ayant pas réussi à passer une
année d'étude après deux d'examens successifs dans une
même faculté),ce qui peut provoquer chez certains
élèves un manque de motivation pour des études
universitaires ou encore de la part de certains étudiants un
découragement total.
La possibilité d'une réorientation dans une
autre faculté aidant, les facultés ne désemplissent pas
d'année en année avec l'arrivée de nombreux nouveaux
bacheliers à l'opposé du petit nombre de sortants.
Ce qui fait que lors des cours magistraux surtout, les
amphithéâtres et les salles de cours débordent
d'étudiants qui se bousculent pour avoir une place assise.
Ainsi, il est courant de voir des étudiants suivre
leurs cours de par les fenêtres ou dans des positions inadéquates
à la prise de notes et qui par conséquent ne favorisent nullement
une bonne perception et intégration des contenus pédagogiques des
cours.
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