J-6 Crise dans les milieux scolaire et universitaire
I-6-1) Manifestation au niveau scolaire :
L'enseignement élémentaire, moyen et secondaire
surtout connaissent de nos jours des perturbations dans la mise en oeuvre des
programmes pédagogiques car, depuis maintenant huit (8) à dix
(10) ans, il y'a un phénomène qui s'est glissé dans le
système scolaire qui consiste de la part des élèves,
à la veille de chaque congé scolaire d'anticiper de trois (3)
à quatre (4) jours et même parfois de prolonger de quelques jours
encore avant de reprendre les chemins de l'école.
Ce phénomène injustifié semble
aujourd'hui devenir récurrent en se généralisant au niveau
national comme une sorte d'épidémie contractée aussi bien
par les élèves qui se situent dans un cycle d'apprentissage
fondamental que par ceux qui sont au niveau du cycle secondaire. Les motifs de
ces agissements à l'approche de fêtes nationales ou de
congés sont souvent non fondés, délibérés et
spontanés, ne relevant que de la volonté manifeste de certains
élèves à vouloir profiter de ces jours de vacances pour
les consacrer dans l'euphorie et l'insouciance à d'autres
activités (le football le plus souvent).
Les élèves prononcent généralement
leur mot d'ordre de grève par suite d'applaudissements
effrénés de la foule ou encore suite à
des jets de pierres dans les salles de cours pour faire
sortir ses occupants sans délai.
L'imminence des fêtes est donc l'occasion de plusieurs
alibis pour les élèves pour aller
délibérément en grève.
Face à cela, nous sommes tenter de nous poser les
questions à savoir :
- Qu'est-ce qui peut bien pousser les élèves
à agir de la sorte ?
- Est- ce du ressort du système éducatif en place
?
- Les élèves seraient-ils
désintéressés par les programmes scolaires ?
- Y'a-t-il une part de responsabilité des enseignants, de
l'institution, ou encore des parents
d'élèves ?
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En tout cas, ces écarts de comportement des
élèves viennent compromettre la gestion interne des
établissements scolaires qui paraissent impuissants à cette
situation.
Il faut noter également que dans la plupart des
établissements, les foyers des élèves qui doivent
normalement être des lieux d'échange et de réflexion pour
eux ou encore un cadre dans lequel s'expriment des activités à
caractère éducatif et culturel font aujourd'hui l'objet de
tensions et de tendances entre élèves du fait de certains enjeux
pourvus.
Ces tensions s'érigent parfois en facteurs de
grèves créant ainsi des perturbations dans le système
scolaire qui se trouve déjà rythmé part des arrêts
permanents en raison des fêtes religieuses (musulmanes et
chrétiennes) et des jours fériés.
A cela s'ajoute maintenant les « journées noires
» à l'occasion desquelles les classes vaquent à la
mémoire d'élèves ou d'étudiants dramatiquement
disparus lors d'affrontements avec les services de l'ordre du pays.
J-6-2) Manifestation au niveau universitaire :
A ce niveau, la crise se manifeste également par des
affrontements ardents entre étudiants et policiers, ce qui a souvent
été à l'origine de blessés graves et même
parfois de morts. L'exemple du décès de l'étudiant BALLA
GAYE (paix à son âme) dans de pareilles circonstances un certain
31 Janvier 2001 est une parfaite illustration de la violence des heurts.
C'est ainsi qu'à l'occasion d'une « journée
noire », les amphithéâtres et les salles de cours vaquent
à la mémoire des victimes au front et ceci est observé
dans l'ensemble du territoire national à chaque date anniversaire.
Ces journées commémorent donc ces derniers en
guise de souvenir et surtout par respect à l'éthique. Des
prières sont à cet effet solennellement formulées à
leur encontre.
Par ailleurs, on note de nos jours plus à l'U.C.A.D
qu'à l'U.G.B un problème majeur lié à
l'augmentation exponentielle de l'effectif des étudiants dans les
différentes facultés qui contraste malheureusement avec un manque
criard d'amphithéâtres, de pavillons d'hébergement
(à l'origine de plusieurs rixes entre étudiants pendant la
codification pour l'obtention de chambre), malgré la construction de
nouveaux bâtiments à l'image de « l'U.C.A.D II »
(amphithéâtres et salles de cours) et du pavillon Q (chambres
d'hébergement).
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Cette situation est de plus en plus à l'origine de
grèves car les étudiants sont dans certaines facultés trop
nombreux dans les amphithéâtres ou les salles pendant les cours ;
ce qui fait que la plupart d'entre eux ne parviennent pas à suivre ou
à prendre correctement des notes.
Les élections des membres des amicales des
différentes facultés suscitent d'énormes convoitises et
font d'année en année l'objet de véritables tensions et
même parfois de batailles rangées entre étudiants à
cause des enjeux liés au statut de représentant ou de
délégué de facultés.
A cela s'ajoutent l'insuffisance ou parfois même
l'inexistence de matériels didactiques et pédagogiques qui
figurent depuis longtemps d'ailleurs dans les plates formes revendicatives des
étudiants.
Sans oublier bien sur les récentes grèves
liées aux aliments avariés qui ont été servis au
niveau des restaurants de l'U.C.A.D et qui n'ont pas manqué de soulever
aussitôt l'ire des étudiants descendus dans la rue manifester leur
indignation, soutenus en cela par les camarades de l'U.G.B sensibles à
la cause estudiantine.
C'est ainsi qu'à l'issue de cette manifestation,
plusieurs blessés plus ou moins graves ont notés surtout parmi
les étudiants ainsi que d'importants dégâts en
matériels communs et individuels.
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