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Enseigner la culture nationale à  l'enseignement secondaire au Cameroun. Essai de faisabilité

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par Grébert HOTOU
Université de Yaoundé I - DIPEN II 2008
  

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INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

L'institution scolaire en Afrique en général et au Cameroun en particulier, tarde à prendre en considération dans les enseignements et de manière effective les valeurs socioculturelles du terroir. Tout se passe comme si l'école ici travaillait plus pour le déracinement et même l'aliénation culturelle des élèves. Comment pouvait-il en être autrement dès lors que cette institution a été mise en place par les colons pour servir exclusivement leurs intérêts ? Cette situation n'a pas laissé indifférents certains Africains éclairés qui ont vu en cela une aberration et ont lancé un vibrant appel aux africains pour qu'ils s'approprient leur culture. Cheikh Anta Diop par exemple (dans la préface de 1954) (1979 : 15) déclare : « Il devient donc indispensable que les Africains se penchent sur leur propre histoire et leur civilisation et étudient celles-ci pour mieux se connaître... ». Ce savant africain estime, à travers cette prise de position, que seule la maîtrise de sa culture par un peuple peut donner un sens à son existence.

Mettant toujours l'accent sur l'importance de la culture africaine et la nécessité pour les pays africains de se l'approprier à travers l'école, le Professeur Mungala (1985 :9) dans son message, le 24 Novembre 1985, à l'occasion du 25ème Anniversaire de la Commémoration des Indépendances Africaines à Kinshasa déclarait :

L'école nouvelle africaine loin d'être étrangère à son

milieu d'implantation, devra au contraire s'y insérer.

Elle devra éduquer l'enfant aux valeurs culturelles

et sociales de la communauté. Elle devra ressourcer

l'enfant africain dans son milieu africain et naturel.

Abordant l'aspect culturel dans son volet académique Biya (1987 : 113) insiste sur le fait que les manuels au programme doivent véhiculer en priorité les valeurs camerounaises. Il affirme : « Il importe de veiller sur le contenu des programmes scolaires pour que certains manuels, véhicules de valeurs humaines décisives, ne soient plus seulement « Camerounisés » mais Camerounais ».

Il s'agit pour lui de passer de la simple reconnaissance de l'existence de la culture camerounaise à sa matérialisation dans les programmes scolaires.

Le désir d'enracinement culturel de notre système éducatif va culminer avec la tenue successive des Etats Généraux de la Culture (1991) et des Etats Généraux de l'Education (1995). Ces Etats Généraux ont d'une part balisé le chemin de la mise en valeur de notre patrimoine culturel et d'autre part dressé le portrait robot du type d'homme que l'école camerounaise devrait désormais former. Toutes les valeurs misent en exergue par ces Etats Généraux seront formalisées par la promulgation de la Loi d'Orientation de l'Education au Cameroun. Cette loi qui vient entériner les décisions prises lors des ces assises insiste en son titre I article 5 alinéa (1) sur le fait qu'il faille assurer la « formation de citoyens enracinés dans leur culture, mais ouverts au monde ».

Il s'agit à n'en point douter de remuer le Cameroun profond, cette Afrique en miniature, afin de faire ressortir ce qui lui est propre et fait de lui ce qu'il est, ce que le Mèdûmbà appelle « jutsi' ou lotele »c'est-à-dire ce qui est profondément Camerounais et fait son identité. Car comme le dit si bien Ntebe Bomba (2001 :11) « La culture est à une société ce qu'est l'eau pour le poisson, l'air pour l'homme.... Tout ce qu'est l'homme et tout ce qu'il produit est le fruit de sa culture ».

Il s'agit donc d'étudier dans les aires culturelles respectives qui constituent le Cameroun : Bantu (provinces du Centre, de l'Est, du Littoral, du Sud et du Sud-Ouest), Semi-Bantu (Provinces du Nord-Ouest, de l'Ouest), Soudano-Sahélien (Provinces de l'Adamaoua, Extrême-Nord, du Nord) les valeurs culturelles traditionnelles pour les transmettre à nos enfants par le biais de l'école : voilà ce qui est attendu des éducateurs.

Malheureusement, douze ans après la tenue des Etats Généraux de l'Education, tout laisse croire que nous n'avons pas bougé d'un pas, du moins en ce qui concerne l'enseignement secondaire. Sinon comment expliquer le fait que jusqu'ici cet ordre d'enseignement tarde à reformer ses programmes afin d'y inclure la Culture nationale ? C'est cette inquiétude majeure qui nous a poussé à vouloir proposer un cadre référentiel à partir de l'aire culturelle Mèdûmbà, cadre pouvant permettre l'enseignement effectif de la Culture nationale dans le Secondaire.

Ce travail s'articule autour de deux principales parties : le Champ conceptuel et le Champ opératoire de l'Etude. Le champ conceptuel de l'étude comporte deux chapitres. Le chapitre I est intitulé l'argument de l'étude, il en expose la problématique. Le chapitre II présente la revue de la littérature et les théories explicatives du sujet. Le Champ opératoire de la deuxième partie est beaucoup plus pratique et comporte également deux chapitres : le chapitre III et le chapitre IV. Le chapitre III est consacré à l'enquête et à ses résultats. Le chapitre IV quant à lui présente de manière détaillée les recommandations et les suggestions du chercheur à l'issue de la recherche.

Dans notre approche méthodologique, nous avons confectionné les termes de référence à nous remis par le Professeur encadreur comme cadre contractuel ; ce qui nous a permis de baliser notre sujet sur une forme académique normative. Nous avons utilisé la pré-enquête épistémologique qui a consisté à rencontrer physiquement des personnes ressources (douze au total), de couches sociales variées, qui ont donné leur point de vue sur notre thème, ce qui nous a permis de mieux le cibler. Nous avons également lu et analysé les auteurs qui ont travaillé sur ce sujet avant nous, dans le cadre de la revue de la littérature et de l'insertion théorique du sujet. Enfin, les enquêtes de terrain et les résultats obtenus nous ont fourni des éléments pour formuler nos suggestions au dernier chapitre.

Pour la prise de note et la bibliographie, nous avons adopté la méthode APA (American Psychologists' Association).

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