SECTON 2 : INSERTION
THEORIQUE DU SUJET
Pour ce travail, nous avons repéré trois
théories explicatives.
II.2.1 Théorie
culturaliste de l'éducation
La théorie culturaliste de l'éducation a
été développée vers les années soixante par
les penseurs Britanniques à travers la théorie du curriculum
(contenu des programmes) en éducation. Cette théorie repose sur
le postulat selon lequel l'éducation, dans toute communauté
donnée, est le reflet de sa culture.
Les chantres de cette théorie tels .taylors et
.Richards cités par Forquin (1996) estiment que toute éducation a
un contenu ; or l'éducation étant destinée aux
individus d'une société, donc d'une culture donnée ne peut
puiser son contenu que dans ladite culture. Denis Lawton cité par
Forquin(Idem) renchérit la position de ses prédécesseurs
en affirmant que c'est à partir des contextes culturels
qu'émergent et s'institutionnalisent les programmes (curricula)
d'éducation.
Le professeur Tadadjeu est aussi culturaliste dans son
approche. Il établit une relation étroite entre la langue, la
culture et l'éducation. Pour lui on ne peut parler de l'une sans toucher
l'autre. Il dit exactement ceci : « La langue est la
clé de toute culture et toute culture se transmet par un système
éducatif. Ces trois termes que sont la langue, la culture et
l'éducation sont toujours interdépendants ».
Tadadjeu cité par Kouami Wandji (2003 :19)
Les valeurs culturelles transmises, à travers
l'utilisation des langues nationales à l'école, permettront aux
élèves leur intégration sociale et la préservation
de leur identité culturelle.
Notre préoccupation étant de proposer un contenu
pour l'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire à partir
de l'aire culturelle Mèdûmbà, il apparaît
indéniable que cette recherche va en droite ligne des thèses
culturalistes de l'éducation.
II. 2.2 Théorie de
l'identité culturelle
Cette théorie, soutenue par les anthropologues
s'articule autour de deux postulats majeurs :
- Chaque peuple a une culture.
- Chaque peuple a le souci de préserver sa culture.
Dans une définition psycho-anthropologique de la
culture, Clanet (1993 :15) dit ceci :
La culture est un ensemble de systèmes de
significations propres à un groupe ou à un sous groupe, ensemble
de significations prépondérantes qui apparaissent comme valeurs
et donnent naissance à des règles et à des normes que le
groupe conserve et s'efforce de transmettre et par lesquelles il se
particularise, se différencie des groupes voisins.
Il ressort de cette définition que chaque
communauté a une culture qu'il préserve jalousement en même
temps qu'il cherche à transmettre au génération
futures.
Le Père Mveng cité par Nguele Biyo'o
(2007 :125) est lui aussi de la mouvance de l'identité
culturelle :
L'identité est par définition ce qui fait
qu'un être est lui-même et se distingue de tous les autres. Parler
d'identité culturelle, c'est donc parler en tout premier lieu de
l'héritage culturel d'un peuple, d'un pays, d'une nation dans ce qu'il a
de riche ou pauvre, dans sa variété, son originalité, dans
ce qui précisément le rend différent des héritages
culturels des autres peuples.
Nous avons pour soucis majeurs la conservation et la
transmission de nos valeurs culturelles par l'école, plus
précisément par l'Enseignement Secondaire. Or pour une telle
entreprise, il faut d'abord reconnaître que les sociétés
camerounaises ont une identité culturelle, à l'instar de l'aire
culturelle Mèdûmbà sur laquelle nous avons axé notre
travail, que le Cameroun n'aura son salut et sa survie que grâce à
la transmission de ses valeurs culturelles à ses enfants à
travers l'école. Dans ce sens nous voyons bien que nos
préoccupations sont proches de celles des partisans de la théorie
de l'identité culturelle.
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