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La mobilisation de la démarche judiciaire dans le processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit: le cas du Rwanda

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par Claudette Chancelle Marie-Paule BILAMPASSI MOUTSATSI
Université protestante d'Afrique Centrale - Master II en paix et développement 2012
  

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B. Recommandations spécifiques sur Le TPIR

- Il est essentiel que des processus d'évaluation soient mis en place pour, à la fois, mieux déterminer le rôle de la communauté internationale, saisir les raisons des dysfonctionnements des institutions de la justice transitionnelle lorsqu'elles surviennent et identifier les potentialités de transformation et de démocratisation.

- Pour 2012-2013 et 2013-2014, dans la mesure du possible, revoir à la baisse le budget du TPIR au profit du système judiciaire rwandais actuel ; afin de le consolider sur le long terme.

· Au gouvernement du Rwanda

Accepter et faciliter le travail du TPIR en ce qui concerne les crimes commis par des éléments du FPR en 1994, en suspendant immédiatement les suspects de leurs fonctions, en les démobilisant et en les mettant en réserve de la justice internationale ; cela éviterait la justice des vainqueurs.

· Au Procureur et la présidente du TPIR

- Sur la coopération judiciaire avec le Rwanda : toujours renforcer ses initiatives en matière de coopération judiciaire avec les juridictions nationales rwandaises. Les missions de jeunes juristes ou de représentants des milieux judiciaires rwandais à Arusha devraient être développées. Fort heureusement que des procès sont désormais transférés à Kigali ; cela a un impact positif sur la population rwandaise.

· Sur les retards et le fonctionnement du Tribunal

- Désormais, il faut mettre fin aux retards injustifiables qui ont caractérisé l'activité du Tribunal et remplir le mandat avec célérité. A cela, le respect de la résolution 1966, adopté en 2010 par le Conseil de sécurité, invitant instamment le TPIR à faire tout son possible pour achever ses travaux rapidement.

- S'assurer du recrutement d'enquêteurs et de juristes suffisants, compétents et efficace au bureau du Procureur pour achever rapidement ses travaux, au plus tard le 31 décembre 2014 selon la résolution 1966.

· Au Conseil de sécurité et au Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies

La mobilisation de la démarche judiciaire dans le processus de justice transitionnelle en sociétés post-conflit : le cas du Rwanda.

- Demander au Procureur Jallow et à la nouvelle Présidente du Tribunal de présenter un échéancier pour la fin des enquêtes des officiers du FPR et s'assurer que pour le peu de temps qui reste avant la fermeture du Tribunal prévue en décembre 2014 que l'arrestation des planificateurs du génocide reste une priorité.

- Dans sa résolution 2029 adopté en 2011, le Conseil de sécurité prie instamment tous les Etats, en particulier ceux sur le territoire desquels des fugitifs sont soupçonnés d'être en liberté, de renforcer encore leur coopération avec le Tribunal et de lui fournir toute l'assistance dont il a besoin, notamment pour appréhender et lui remettre le plus rapidement possible tous les fugitifs restants. Nous suggérons sur ce point, que le Conseil de sécurité passe une résolution obligeant plutôt ces Etats qui tolèrent des fugitifs sur leur territoire de mettre en oeuvre pour arrêter et transférer ces personnes à Arusha, sous peine de sanctions. En effet, selon Beatrice Le Fraper, conseillère juridique à la représentation permanente de la France auprès des Nations Unies, neuf accusés dont trois fugitifs de haut rang, Félicien Kabuga, Augustin Bizimana et Protais Mpiranya sont encore en fuite. Kabuga se trouverait au Kenya tandis que Mpiranya serait entre la RD Congo et le Zimbabwe.

- De plus, avec l'échec de la MINUAR, il incombe désormais au personnel d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies de tout faire pour éviter les violations des droits de l'homme. Mais tout cela revient de la responsabilité du Conseil de sécurité qui doit inclure cela dans le mandat. Le personnel de maintien de la paix doit être en mesure de reconnaitre les abus et les violations des droits de l'homme et se tenir prêt à intervenir de manière appropriée, tout en restant bien sûre dans les limites de son mandat et de sa compétence.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite