Quelle gouvernance des risques majeurs pour une meilleure résilience des territoires?( Télécharger le fichier original )par Léo MASSEY Institut catholique de Paris - Master 2 métiers du politique et de la gouvernance 2012 |
1-2-4-2 La résilience urbaineQuelques auteurs proposent d'appliquer le concept de résilience aux villes pour traduire certains objectifs entrant dans le cadre du développement durable ou des programmes onusiens précédemment cités. Dans un article de mai 2012, des auteurs expliquent ce nouvel intérêt : Ç La recherche sur le milieu urbain et les villes regroupe des compétences diverses relevant du champ de l'urbanisme, de l'architecture, de l'ingénierie, de l'économie, de la géographie, de la sociologieÉ, le concept de résilience urbaine donne lieu à de multiples traductions en termes de problématique et de développement méthodologique permettant alors le dialogue (la confrontation) entre ces disciplines bien souvent segmentées. »58 Les auteurs de l'article soulèvent cependant plusieurs problèmes liés à l'application du concept à la ville. Pour parler de résilience urbaine, il faut d'abord démontrer que la ville est un système. Or, il n'est pas possible de représenter l'ensemble du fonctionnement urbain et de ses interactions (internes et externes) qui constituent un système complexe. Afin de dépasser ces difficultés conceptuelles et tirer profit des avantages du concept de résilience, les auteurs proposent une définition plus opérationnelle. La résilience urbaine est dans cette perspective considérée comme la capacité de la ville à absorber une perturbation puis à récupérer ses fonctions à la suite de celle-ci. Dans cette acception, la ville est bien considérée comme un système, au sens oü des composants (habitats, activités, infrastructures, populations, gouvernance) interagissent, mais il n'est pas utile de décrire en profondeur le système urbain. Cette définition plus réductrice que les définitions premières (vue en 1-2-1-2), permet de dépasser les difficultés conceptuelles liées à ces définitions, et permet aux acteurs de la ville de se saisir de la notion. Au niveau des villes, la résilience s'interprète suivant un temps court et un temps long. La résilience urbaine de temps court s'appuie sur une stratégie technique qui vise à limiter le degré de perturbation de la ville (gr%oce à une meilleure capacité de résistance et d'absorption), mais également sur une stratégie plus organisationnelle qui vise à accélérer le retour à la normale (gr%oce à une gestion optimisée des moyens et des ressources). Le lien avec la résilience urbaine de temps plus long
passe par un processus 57 (c) ISO 2009, Ç Norme Internationale ISO 31000, Management du risque - Principes et lignes directrices È, Première édition, 2009 58 M. Toubin, S. Lhomme, Y. Diab, D. Serre et R. Laganier, Ç La Résilience urbaine : un nouveau concept opérationnel vecteur de durabilité urbaine ? È, Développement durable et territoires Vol. 3 n°1, mai 2012 - URL : http:// developpementdurable.revues.org/9208 Pour résumer, la résilience urbaine de temps court correspond à la capacité de réaction des sous-systèmes de la ville (services, réseaux, population) face à une perturbation, alors que la résilience urbaine de temps long correspond au maintien des fonctions principales de la ville au niveau global (prospérité, qualité de vie, attractivité,É). Le concept de résilience urbaine à donc pour but d'analyser et de promouvoir les mécanismes qui font de la ville un système apte à répondre à des situations de crises éventuellement inconnues. A ce titre, la résilience urbaine constitue donc un facteur de durabilité très important. |
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