Section 2. Observatoire des
déplacements au Sud Bénin
Le fait d'une personne de se déplacer d'un point A vers
un point B, utilisant un ou plusieurs modes de transport, pour y exercer une
activité, définie la notion de déplacement. Ces
déplacements sont caractérisés par des motifs.
Aujourd'hui l'expansion des technologies a été
telle, que les réseaux sociaux sur internet ont fait naître des
déplacements virtuels. L'internet a fortement influencé les modes
de consommation et a contribué à l'évolution des
déplacements, sans pour autant les éliminer. C'est du moins ce
qui se passe dans le monde occidental. C'est beaucoup moins vrai dans la
conception africaine.
Il faut d'abord relever l'importance des activités
sociales, qui ne sont pas des loisirs comme on pourrait l'entendre dans les
pays du Nord, comme l'explique Xavier Godard dans son ouvrage, Les
transports et la ville en Afrique du Sud Sahara. L'individualisme n'est ni
possible, ni souhaitable et pour la quasi-totalité de la population, les
visites à des parents, à des amis, la participation à des
évènements collectifs (baptêmes, mariages,
funérailles) sont une nécessité afin de rester à
part entière dans la société et ne pas être
écarté de la protection sociale communautaire.
Les autres déplacements importants qui rythment le
quotidien sont les trajets domestiques (pour l'achat de nourriture au
marché, les démarches administratives, le coiffeur). Le faible
taux de pénétration d'internet dans les foyers (pour les achats
en ligne, la consommation de médias à distance) combiné au
mode de consommation propre à la culture africaine (achat de nourriture
au jour le jour sur les marchés), expliquent un nombre important de
déplacements quotidiens. On citera aussi l'importance des
déplacements domicile-travail ainsi que les déplacements
scolaires. Puis, un des aspects culturels du transport de voyageurs,
souligné plus haut, sont les transports mixtes.
En résumé, dans la culture africaine, la
mobilité qui s'exprime au travers des déplacements est
principalement motivée par des besoins physiologiques, des besoins de
sécurité, des besoins d'appartenance et affectifs. Les principaux
motifs de déplacement sont restés traditionnellement sociaux,
domestiques et professionnels.
Dans son ouvrage, La ville phénomène
économique, Jean Remy présente la mobilité
comme une condition au développement tandis que Bussières
Yves y trouve une mesure, c'est-à-dire un ratio entre le nombre de
déplacement par jour et par personne. Selon les auteurs, on parle
également de mobilité quotidienne, de mobilité
géographique, de mobilité urbaine et mobilité comme valeur
montante des sociétés urbaines et enfin mobilité durable.
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