II.2.3.2. Phase endogène
Elle correspond au développement des vers dans
l'hôte définitif après infestation par la larve
(L3). Cette phase diffère d'une espèce à
l'autre. D'une manière générale on distingue deux formes
principales d'évolution des larves chez leurs hôtes
définitifs : l'évolution directe et l'évolution
indirecte. Mais chez certaines espèces le développement larvaire
peut être momentanément arrêté (GRABER et al.,
1983).
II.2.3.2.1. Evolution directe
Cette forme d'évolution intéresse les
Trichostrongylidae, les Trichuridae et les
Oxyuridae. L'infestation se fait toujours par voie buccale et de
façon passive. Les migrations des larves dans l'hôte sont de
faible amplitude et n'intéressent que la muqueuse digestive. La larve
(L4) une fois formée, regagne la lumière du tube
digestif où elle se transforme en (L5) puis en adulte. Ces
adultes se localisent au niveau de la caillette (Haemonchus,
Trichostrongylus), de l'intestin grêle
(Trichostrongylus, Nématodirius, Cooperia) et
du gros intestin (Skrjabinema, Trichuris).
II.2.3.2.2. Evolution indirecte
Dans ce type d'évolution la larve effectue une
migration de grande amplitude dans l'hôte définitif. Dans la
famille des Ankylostomatidae, les genres Gaigeria et
Bunostomum suivent ce type d'évolution. L'infestation se fait
par voie buccale mais surtout par voie transcutanée. Les larves migrent
par voie sanguine et atteignent les poumons où elles se transforment en
larves (L4), celles-ci se déplacent en remontant dans la
trachée puis redescendent dans l'oesophage puis dans l'intestin
où elles se transforment en (L5) puis en adultes.
Dans la famille des Rhabditidae, le genre
Strongyloïdes suit un cycle presque identique. Mais ici, seules
les femelles parthénogénétiques sont présentes dans
l'intestin grêle et se localisent dans les galéries
creusées dans l'épithélium et la sous-muqueuse de la
région duodénale. Toutefois on note chez ce genre une
possibilité de lacto-transmission. En effet, au cours de l'infestation
d'une brebis, un certain nombre de (L3) peuvent être
stockées dans le tissu adipeux surtout en région
péri-mammaire et au moment de la mise-bas, ces larves sont
remobilisées et apparaissent dans le colostrum et dans le lait
(CHERMETTE, 1981). Chez les jeunes ainsi infestés, les migrations
larvaires sont de nouveau nécessaires.
Dans la famille des Trichostrongylidae
(Haemonchus spp. Trichostrongylus spp.), l'infestation se
fait toujours par voie buccale passive. Les migrations des larves sont de
faibles amplitudes et n'intéressent que la muqueuse digestive. La larve
(L4) une fois formée, regagne la lumière du tube
digestif où elle se transforme en ver adulte. Cette évolution
endogène dure en moyenne trois (3) semaines. La larve (L4)
peut arrêter son développement au niveau de la muqueuse
réalisant ainsi un phénomène d'hypobiose (BLITZ et al.,
1972 ; CHERMETTE, 1981 ; BUSSIERAS et col., 1995).
Dans la famille des Strongylidae (Oesophagostomum
spp.), une fois intégrées par leur hôte, les
larves infestantes gagnent l'intestin grêle et plus rarement le gros
intestin. Elles s'y enfoncent dans la sous-muqueuse. Il se forme aux points de
pénétration de petits kystes à paroi transparente
où se produit la mue de la (L3) en (L4). Ces
larves gagnent la lumière du gros intestin pour s'y transformer en
(L5) et en adultes. Le développement endogène
relativement court en saison de pluie, peut considérablement s'allonger
à la suite de réinfestation de fin d'hivernage (GRABER et
PERROTIN, 1983).
|