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Parasitisme helminthique gastro-intestinal des moutons abattus aux abattoirs de Dakar

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par Nadège TAMSSAR Ichakou
Université Cheik Anta Diop - Doctorat d'Etat 2006
  

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II.2.3. Cycle de développement

Le cycle de développement ou cycle évolutif des nématodes, passe par cinq (5) stades larvaires successifs séparés par quatre mues (MAUPAS, 1899).

Le cycle de développement des nématodes des ruminants en milieu tropical est généralement monoxéne et comporte deux phases à savoir une phase exogène et une phase endogène.

II.2.3.1. Phase exogène

Elle débute par l'expulsion d'oeufs fécondés dans le milieu extérieur avec les matières fécales (GRABER et PERROTIN, 1983). Si les conditions de température, d'humidité et d'oxydation sont favorables, l'oeuf éclot et libère une larve de premier stade (L1). Après quelques heures, cette larve (L1) se débarrasse de sa cuticule et devient une larve de deuxième stade (L2). Cette larve (L2) à son tour subit une mue qui la fait passer au stade de larve infestante (L3) contenue en général dans l'exuvie de la (L2).

La température, l'humidité et l'oxydation conditionnent l'épidémiologie des nématodoses car elles sont responsables de l'abondance des (L3) infestantes dans les pâturages. En effet, l'éclosion des oeufs demande des conditions de température variant entre 6°C et 36°C avec une température optimale de 30°C. Par exemple chez Haemoncus contortus, aucun développement n'a lieu en dessous de (+9C), mais dans les conditions optimales (22°C-26°C), une semaine seulement est nécessaire. Cette espèce est adaptée aux climats chauds (SOULSBY, 1968 ; BUSSIERAS et CHERMETTE, 1995). Les températures supérieures à 40°C sont néfastes à la survie des larves (L3). L'optimum d'humidité relative est de 70 à75 %. C'est ainsi que les nématodes du genre Bunostomum évoluent dans une hygrométrie de 40% et une température supérieure à 15% (CHERMETTE, 1981). Cependant, chez les nématodes les genres Trichuris et Strongyloides, la phase exogène est différente. 

- Chez les Trichuris spp, le développement larvaire dans le milieu extérieur s'effectue à l'intérieur de l'oeuf en trois semaines si les conditions sont satisfaisantes. Ce développement peut être retardé dans les milieux à température variant entre 6°C et 20°C (SOULSBY, 1968).

- Chez les Strongyloides spp, le cycle évolutif est complexe. Si ce cycle ne nécessite pas le passage par un hôte intermédiaire, il doit se réaliser dans des biotopes particuliers tels que la vase humide recouverte d'une petite couche d'eau stagnante. Les oeufs renfermant les (L1), les rhabditoïdes éliminés par les excréments éclosent et libèrent ces larves qui se transforment en individus sexués mâles et femelles. Ces petits vers libres s'accouplent pour donner des oeufs dans le milieu ambiant. A partir de ces oeufs, peuvent naître soit des individus sexués qui recommencent le cycle en milieu extérieur ; soit des larves parthénogénétiques qui disparaîtront au bout d'un certain temps ou infesteront un ruminant par voie orale ou par voie transcutanée. Arrivées dans l'intestin de l'hôte, elles se transformeront en femelles parthénogénétiques.

La survie des larves infestantes dans le milieu extérieur dépend des espèces. Chez Haemonchus contortus, les larves sont résistantes mais elles ne survivent pas au gel et à la sécheresse prolongée. Les larves des Ostertagia spp ont une grande résistance au froid. Les larves infestantes de Trichostrongylus spp sont également résistantes au froid. Quant aux formes infestantes des Cooperia spp, elles sont peu résistantes au froid et à la dessication. Chez les Nématodirius spp, les larves (L1), (L2), (L3), se forment à l'intérieur de l'oeuf et la résistance au froid et à la dessication est de ce fait très grande. La persistance sur les pâturages est de une à deux années (SOULSBY, 1968 ; CHERMETTE, 1981). Les oeufs infestants des Trichuris spp peuvent rester viables pendant plusieurs années (SOULSBY, 1968). En général, bien qu'enveloppées dans une dépouille exuviale, les larves (L3) sont douées d'une grande mobilité et sont capables de se déplacer à la surface du sol ou sur des végétaux. Les mouvements s'effectuent dans le sens transversal. Les déplacements verticaux sont orientés par divers tropismes :

- hygrotropisme positif qui pousse les larves à chercher les zones humides ;

- phototropisme négatif qui leur fait fuir une trop vive lumière ;

- géotropisme qui les pousse à s'élever au dessus du sol (CROFTON, 1954).

La combinaison de ces divers tropismes fait que les larves infestantes occupent, au cours du nychtémère, des parcs contaminés. Avant neuf (9) heures et après dix huit (18) heures, on en trouve beaucoup plus sur les végétaux qu'à la surface du sol car leur géotropisme négatif et leur hygrotropisme positif ne sont pas contrariés après l'ensoleillement. Au contraire, aux heures où la lumière est très vive et qui coïncident avec la disparition de la rosée sur les plantes, les larves (L3) sont surtout abondantes à la surface du sol et à la base des végétaux (CROFTON, 1954). De nombreux facteurs peuvent modifier ces mouvements verticaux :

- l'étiologie des parasites eux-mêmes : les Nématodirius spp recherchent surtout les parties inférieures des plantes (BAXTER, 1959) ;

- leur sensibilité à la chaleur : bien que la température optimale pour le développement larvaire soit relativement élevée (22°C-26°C), l'activité maximale des larves L3 ne s'exerce pas toujours à des températures aussi hautes. Les larves de Haemonchus contortus sont particulièrement actives aux périodes chaudes (ROGERS, 1940). Dans toutes les espèces, les larves (L3) se rassemblent à la base des plantes ;

- les facteurs extrinsèques telles que la nature de la végétation.

Les déplacements transversaux sont plus limités : 5 à 7 cm pour Haemonchus contortus (STEWARD et al., 1953) ; 20 cm pour Cooperia spp (TARHIS, 1958). Les mouvements des larves (L3) sont préjudiciables à la survie de ces dernières qui sont incapables de se nourrir dans le milieu extérieur et ne vivent que de réserves faites par les larves du deuxième stade. Lorsque ces réserves s'épuisent, les larves (L3) meurent (EUZEBY, 1963).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille